La porte est encore ouverte
Cyclisme mercredi, 16 juil. 2003. 14:43 samedi, 14 déc. 2024. 15:56
NARBONNE (AFP) - Lance Armstrong, toujours placé sous la menace de ses adversaires, a laissé encore la porte ouverte dans le Tour de France du Centenaire qui a observé, mercredi à Narbonne, une journée de repos bienvenue.
L'Américain, en tête de l'épreuve à mi-parcours, a passé une grande partie de la journée en famille. Il a eu tout loisir de se préparer pour la seconde moitié de course, la plus difficile avec les deux contre-la-montre (le premier dès vendredi dans le Tarn) et quatre étapes dans les Pyrénées.
Pour Armstrong, la situation est inédite. Depuis 1999, c'est la première fois que sa prise de pouvoir s'accompagne d'écarts aussi minces par rapport à ses adversaires pour la victoire finale. En 2001, le Français François Simon avait simplement assuré un intérim sans prétendre à gagner le Tour.
Avec 21 secondes d'avance sur Alexandre Vinokourov et 1 min 02 sec sur Iban Mayo, le Texan possède une marge faible au sortir des Alpes. D'autant qu'il a été devancé au classement des étapes alpestres par ses deux rivaux, par le Kazakh et plus encore par l'Espagnol à l'Alpe-d'Huez.
En revanche, le bilan d'Armstrong est autrement positif par rapport à ses grands concurrents du départ. L'Allemand Jan Ullrich, un peu juste dans les Alpes, compte plus de 2 minutes de retard, l'Italien Gilberto Simoni, le vainqueur du Giro, et le Colombien Santiago Botero naviguent dans les profondeurs du classement à une cinquantaine de minutes.
Armstrong, toujours maître du jeu
Quant à l'Espagnol Joseba Beloki, le plus coriace - a priori - de ses adversaires, il a payé au prix fort une prise de risques sans doute excessive dans la descente de la côte de la Rochette. Le malheureux coureur basque, deuxième l'an dernier, doit désormais regarder le Tour à la télévision.
Il reste que le comportement d'Armstrong a alimenté les questions. Le quadruple vainqueur du Tour est-il moins fort cette année? Cache-t-il en partie son jeu, compte tenu de la difficulté des étapes pyrénéennes à venir?
A ces interrogations, les réponses divergent en partie. Elles s'accordent sur le constat qu'Armstrong reste le maître du jeu, toujours présent à un haut niveau, capable sans doute de creuser des différences sur les 47 km du contre-la-montre de Cap' Découverte.
Le Texan, toujours très lucide en course, a démontré ses qualités de stratège. Une double preuve en a été apportée lundi dans l'étape de Gap, par son choix initial d'attendre ses équipiers distancés après le Lautaret et l'Izoard quitte à laisser du lest à une échappée, et par sa position reculée derrière Beloki au moment de sa chute.
Mais le champion américain, épargné ces dernières années par les attaques, doit cette fois rouler sur un terrain miné par ses adversaires. Surtout si Mayo et les autres Basques de l'équipe Euskaltel (Zubeldia reste très bien placé) prennent des risques pour viser le maillot jaune.
Une opposition plus forte
"Lance n'est pas moins fort, estime Cyrille Guimard, l'ancien directeur sportif de plusieurs vainqueurs du Tour (Van Impe, Hinault, Fignon) qui l'avait recruté en 1996. Mais l'opposition est plus forte."
Et Guimard, l'un des meilleurs tacticiens du cyclisme, d'ajouter: "Il a très bien senti cette nouvelle donne. D'abord, il n'a rien laissé au hasard dans le contre-la-montre par équipes. S'il avait fait les mêmes performances que les autres années, il ne serait pas en jaune actuellement. Ensuite, il est allé chercher les bonifications quand il a pu le faire, comme à l'Alpe-d'Huez. Il sait que l'opposition est plus consistante."
Quels sont les coureurs les plus menaçants pour Armstrong? Dans la liste, le plus titré des anciens directeurs sportifs présents sur le Tour privilégie l'Américain Tyler Hamilton (5e), malgré le handicap de sa fracture (fissure) à la clavicule droite, et Iban Mayo (3e), pour peu que le jeune basque réalise un bon contre-la-montre sur un parcours qui ne devrait pas trop le desservir.
"Mais il ne faut pas oublier Ullrich qui a été un peu diminué dans les Alpes après avoir eu de la température, remarque Guimard. L'étape de repos doit lui permettre de se remettre en ligne, il reste dangereux. Quant à Vinokourov, il faut tenir compte du temps qu'il va perdre dans les contre-la montre. Mais c'est un solide."
Doit-on s'attendre à des écarts serrés à Paris? L'hypothèse relève du possible. Mais le directeur du Tour (Jean-Marie Leblanc) l'a rappelé, "le plus dur reste à venir".
L'Américain, en tête de l'épreuve à mi-parcours, a passé une grande partie de la journée en famille. Il a eu tout loisir de se préparer pour la seconde moitié de course, la plus difficile avec les deux contre-la-montre (le premier dès vendredi dans le Tarn) et quatre étapes dans les Pyrénées.
Pour Armstrong, la situation est inédite. Depuis 1999, c'est la première fois que sa prise de pouvoir s'accompagne d'écarts aussi minces par rapport à ses adversaires pour la victoire finale. En 2001, le Français François Simon avait simplement assuré un intérim sans prétendre à gagner le Tour.
Avec 21 secondes d'avance sur Alexandre Vinokourov et 1 min 02 sec sur Iban Mayo, le Texan possède une marge faible au sortir des Alpes. D'autant qu'il a été devancé au classement des étapes alpestres par ses deux rivaux, par le Kazakh et plus encore par l'Espagnol à l'Alpe-d'Huez.
En revanche, le bilan d'Armstrong est autrement positif par rapport à ses grands concurrents du départ. L'Allemand Jan Ullrich, un peu juste dans les Alpes, compte plus de 2 minutes de retard, l'Italien Gilberto Simoni, le vainqueur du Giro, et le Colombien Santiago Botero naviguent dans les profondeurs du classement à une cinquantaine de minutes.
Armstrong, toujours maître du jeu
Quant à l'Espagnol Joseba Beloki, le plus coriace - a priori - de ses adversaires, il a payé au prix fort une prise de risques sans doute excessive dans la descente de la côte de la Rochette. Le malheureux coureur basque, deuxième l'an dernier, doit désormais regarder le Tour à la télévision.
Il reste que le comportement d'Armstrong a alimenté les questions. Le quadruple vainqueur du Tour est-il moins fort cette année? Cache-t-il en partie son jeu, compte tenu de la difficulté des étapes pyrénéennes à venir?
A ces interrogations, les réponses divergent en partie. Elles s'accordent sur le constat qu'Armstrong reste le maître du jeu, toujours présent à un haut niveau, capable sans doute de creuser des différences sur les 47 km du contre-la-montre de Cap' Découverte.
Le Texan, toujours très lucide en course, a démontré ses qualités de stratège. Une double preuve en a été apportée lundi dans l'étape de Gap, par son choix initial d'attendre ses équipiers distancés après le Lautaret et l'Izoard quitte à laisser du lest à une échappée, et par sa position reculée derrière Beloki au moment de sa chute.
Mais le champion américain, épargné ces dernières années par les attaques, doit cette fois rouler sur un terrain miné par ses adversaires. Surtout si Mayo et les autres Basques de l'équipe Euskaltel (Zubeldia reste très bien placé) prennent des risques pour viser le maillot jaune.
Une opposition plus forte
"Lance n'est pas moins fort, estime Cyrille Guimard, l'ancien directeur sportif de plusieurs vainqueurs du Tour (Van Impe, Hinault, Fignon) qui l'avait recruté en 1996. Mais l'opposition est plus forte."
Et Guimard, l'un des meilleurs tacticiens du cyclisme, d'ajouter: "Il a très bien senti cette nouvelle donne. D'abord, il n'a rien laissé au hasard dans le contre-la-montre par équipes. S'il avait fait les mêmes performances que les autres années, il ne serait pas en jaune actuellement. Ensuite, il est allé chercher les bonifications quand il a pu le faire, comme à l'Alpe-d'Huez. Il sait que l'opposition est plus consistante."
Quels sont les coureurs les plus menaçants pour Armstrong? Dans la liste, le plus titré des anciens directeurs sportifs présents sur le Tour privilégie l'Américain Tyler Hamilton (5e), malgré le handicap de sa fracture (fissure) à la clavicule droite, et Iban Mayo (3e), pour peu que le jeune basque réalise un bon contre-la-montre sur un parcours qui ne devrait pas trop le desservir.
"Mais il ne faut pas oublier Ullrich qui a été un peu diminué dans les Alpes après avoir eu de la température, remarque Guimard. L'étape de repos doit lui permettre de se remettre en ligne, il reste dangereux. Quant à Vinokourov, il faut tenir compte du temps qu'il va perdre dans les contre-la montre. Mais c'est un solide."
Doit-on s'attendre à des écarts serrés à Paris? L'hypothèse relève du possible. Mais le directeur du Tour (Jean-Marie Leblanc) l'a rappelé, "le plus dur reste à venir".