STRASBOURG (AP) - Le 93e Tour de France s'élance samedi de Strasbourg, une fois encore sous le signe du dopage après le déclenchement, en Espagne, de "l'Opération Puerto", qui a conduit à l'arrestation de cinq personnes dont le docteur Eufemiano Fuentes et Manolo Saiz.

En un tour de passe-passe, le directeur sportif le plus influent du cyclisme a remplacé son sponsor, Liberty Seguros, par un conglomérat de compagnies pétrolières et ferroviaires du Kazakhstan. Sa nouvelle équipe, Astana, et son leader Alexandre Vinokourov, invités par les organisateurs du Tour de France à ne pas se présenter au départ, ont été autorisés jeudi à prendre le départ par le Tribunal arbitral du sport (TAS).

Dans tous les cas, la succession de Lance Armstrong est ouverte. Un duel entre l'Italien Ivan Basso et l'Allemand Jan Ullrich, dont les noms sont aussi mêlés au scandale espagnol, est attendu. Sont cités parmi les outsiders les Américains Floyd Landis, Levi Leipheimer et George Hincapie, l'Australien Cadel Evans, l'Italien Damiano Cunego, les Espagnols Francisco Mancebo et Alejandro Valverde. Mais aucun Français.

L'Union cycliste internationale a demandé aux coureurs impliqués dans l'affaire de ne pas prendre le départ du Tour de France, menaçant les auteurs de fausses déclarations, d'exclusion de leur équipe, et de sanctions financières importantes.

"J'espère des sanctions très sévères", indique Eric Boyer, le manager de Cofidis. "Si certains coureurs appelés à disputer le Tour 2006 avaient recours à ces pratiques de dopage et ne l'ont plu, leurs chances de briller cette année vont diminuer."

Une nouvelle hiérarchie pourrait voir le jour, et pas seulement du fait de la retraite de Lance Armstrong. "Mais je ne vois toujours pas de Français pour me succéder au palmarès", regrette Bernard Hinault, dernier tricolore vainqueur du Tour il y a 21 ans.[[PUBPC]]