PARIS (AFP) - La succession de l'Américain Lance Armstrong, implacable dominateur de 1999 à 2005, s'ouvre cette semaine dans le Tour de France cycliste qui part samedi de Strasbourg pour un périple de 3657 kilomètres.

Après Armstrong, dont la retraite n'a fait que relancer les soupçons de dopage surtout en France, l'incertitude est de mise dans cette 93e édition bien que deux favoris logiques se dégagent.

L'Allemand Jan Ullrich, le seul coureur en activité qui a déjà gagné la Grande Boucle (1997), et l'Italien Ivan Basso, le vainqueur du Giro qui a progressé régulièrement ces dernières années dans le Tour (3e en 2004, 2e en 2005), partent en première ligne.

Mais d'autres candidats espèrent ouvertement inscrire la plus grande course du monde à leur palmarès. Ainsi, l'Américain Floyd Landis, vainqueur de Paris-Nice en mars, et le Kazakh Alexandre Vinokourov (3e du Tour 2003), malgré une approche agitée par la révélation d'une affaire de dopage en Espagne qui a éclaboussé son directeur sportif et qui l'a contraint à intervenir pour trouver un nouveau parraineur (Astana).

La bousculade au départ

Au portillon de départ se bousculent aussi l'Américain Levy Leipheimer, lauréat du récent Dauphiné, l'Espagnol Alejandro Valverde, irrésistible dans les classiques ardennaises au printemps, ou encore le Russe Denis Menchov et l'Espagnol Francisco Mancebo, tous candidats crédibles au podium final le 23 juillet sur la monumentale avenue des Champs-Elysées à Paris.

Auparavant, les grimpeurs (Rasmussen, Cunego, Simoni, Mayo, Rujano) et les sprinteurs (Boonen, McEwen, Freire, Zabel, Hushovd, Bennati, etc) se seront disputés les honneurs au long des vingt étapes qui suivent le prologue de 7,1 kilomètres à Strasbourg, marqué par la rentrée de l'Ecossais David Millar après sa suspension.

De l'Alsace à Paris, le parcours s'arrête dans quatre pays étrangers (Luxembourg, Pays-Bas, Belgique, Espagne). Il visite le nord de la France, passe en Bretagne pour le premier grand contre-la-montre (52 km), attaque après un transfert aérien les Pyrénées (Pau, Pla de Beret) et s'attarde dans les Alpes pour trois journées déterminantes de haute montagne (L'Alpe d'Huez, La Toussuire, Morzine).

La "der" de Leblanc

Il ne reste plus ensuite que le second contre-la-montre en Bourgogne (57 km) pour fixer la hiérarchie de l'après-Armstrong, à laquelle ses anciens coéquipiers (Hincapie, Popovych, Azevedo) aimeraient bien se mêler. Le retraité texan pourra les conseiller, lui qui a prévu de venir durant la troisième semaine de course.

Dans le peloton des vingt-et-une équipes de neuf coureurs, après le retrait de l'invitation accordée initialement aux Espagnols de Communauté de Valence, la plupart des six formations françaises navigue entre espoirs et fatalisme.

Dominé dans la plupart des confrontations internationales, le cyclisme-hôte mise sur l'inusable Christophe Moreau (2e du Dauphiné) et sur l'enthousiasme attendu des attaquants pour gagner des étapes et conquérir le coeur des foules toujours passionnées par le Tour.

Le dopage en toile de fond du sport contemporain, nourrit pourtant l'actualité à l'approche du départ. Les organisateurs, qui disposent de pouvoirs limités en la matière, le savent. Ils espèrent une course franche, digne du succès énorme de l'évènement de la saison cycliste, l'ouverture d'un nouveau chapitre qui coïncide avec le 18e et dernier Tour de Jean-Marie Leblanc (associé avec son successeur Christian Prudhomme) en tant que directeur.