AUSTIN, Texas - Lance Armstrong a quitté la présidence de sa propre fondation dédiée à la lutte contre le cancer et la compagnie Nike a rompu les liens avec lui, en pleine tourmente du scandale de dopage l'impliquant.

Armstrong a annoncé sa décision au cours d'une activité caritative de la Fondation Lance Armstrong, communément appelée Livestrong, tôt mercredi.

Quelques minutes plus tard, Nike a fait savoir qu'elle mettait fin à son association avec lui "en raison de la preuve accablante selon laquelle Lance Armstrong a été impliqué dans le dopage et qu'il a dupé Nike pendant plus d'une décennie".

Nike a ajouté qu'elle continuerait de soutenir Livestrong.

Le brasseur Anheuser-Busch n'a pas justifié sa décision, qui a suivi quelques heures plus tard. Un communiqué de deux phrases du vice-président au marketing pour le marché américain disait simplement "nous avons décidé de ne pas renouveler notre partenariat avec Lance Armstrong après l'échéance du contrat actuel, qui se terminera à la fin de 2012. Nous continuerons d'appuyer la Fondation Livestrong ainsi que ses événements cyclistes."

RadioShack a aussi laissé savoir qu'elle mettra un terme à sa relation avec Armstrong.

"Je peux vous dire que nous n'avons plus aucune obligations avec Lance Armstrong", a laissé entendre un porte-parole de RadioShack.

L'Agence américaine antidopage a dévoilé, la semaine dernière, un volumineux rapport dans lequel elle détaille les allégations de dopage généralisé par Armstrong et son équipe quand il a gagné le Tour de France sept fois d'affilée, de 1999 à 2005.

L'objectif visé était de montrer pour quelles raisons l'Agence américaince l'avait banni du cyclisme à vie et qu'elle avait effacé les résultats de 14 années de carrière, incluant ses titres du Tour de France. Le document contient des déclarations sous serment de 26 témoins, dont 11 anciens coéquipiers.

Niant depuis toujours avoir utilisé des substances illégales, Armstrong a indiqué après la publication du rapport qu'il n'en contesterait pas le contenu, affirmant qu'il juge le processus inéquitable.

Dès lors, des observateurs ont estimé qu'il serait préférable qu'il quitte son poste afin d'éviter que la controverse de dopage ne colle trop à la peau de Livestrong.

"L'organisation, sa mission et ses partisans sont incroyablement précieux dans mon coeur, a expliqué Armstrong dans un communiqué. Aujourd'hui, toutefois, afin d'épargner la fondation des effets négatifs de la controverse entourant ma carrière de cycliste, je vais mettre fin à ma présidence."

Armstrong, qui ne recevait pas de salaire comme président de sa fondation, va demeurer au sein du conseil d'administration de 15 membres. Le vice-président Jeff Garvey, président-fondateur en 1997, le remplacera à la présidence.

À titre de président, Armstrong ne gérait pas les opérations quotidiennes de la fondation, ce que faisait le chef de la direction Doug Ulman.

L'inspirante histoire d'Armstrong, qui a récupéré d'un cancer des testicules qui s'était propagé aux poumons et au cerveau, a pavé la voie au succès colossal de sa fondation, une des plus en vue aux États-Unis.

Elle a recueilli quelque 500 millions $ afin d'apporter aide et soutien aux victimes du cancer.

Armstrong a précisé dans le communiqué qu'il va demeurer un ardent défenseur de la cause, et qu'il devrait prendre la parole, vendredi, à l'occasion du gala de 15e anniversaire de Livestrong, à Austin.