Poursuivi par les autorités fédérales américaines, Lance Armstrong, déchu de ses sept victoires dans le Tour de France pour dopage, a demandé jeudi le report à 2018 de son procès très attendu, qui est prévu en novembre.

Dans une requête adressée au tribunal de Washington où se tiendra l'audience, l'ancien cycliste met en avant un problème de calendrier qui empêcherait l'un de ses avocats, John Keker, d'assurer sa défense à la date prévue du 7 novembre.

Affirmant avoir un besoin impérieux d'être représenté par Me Keker, l'ex-vedette du cyclisme demande en conséquence au tribunal de fixer une nouvelle date pour son procès « pas avant la fin du printemps 2018 ».

Le ministère américain de la Justice réclame à Lance Armstrong près de 100 millions de dollars de dommages et intérêts, l'accusant d'avoir fraudé l'État en étant parrainé par le U.S. Postal Service, le service public de la poste américaine.

Lance Armstrong a tenté, en vain, d'empêcher la tenue de ce procès qui s'annonce retentissant, en affirmant que l'État n'avait subi aucun préjudice du fait que le U.S. Postal serait sorti largement bénéficiaire de son contrat de commandites. Mais le juge Christopher Cooper, qui devrait présider l'audience, a balayé cet argument, estimant que la question du préjudice subi par l'État américain devait être tranchée par un jury et personne d'autre.

Le U.S. Postal Service a versé plus de 32 millions de dollars à Tailwind Sports Corporation, l'équipe cycliste aujourd'hui dissoute de Lance Armstrong.

L'ancien coéquipier d'Armstrong, Floyd Landis, avait déposé plainte en 2010 pour fraude, rejoint ensuite par le gouvernement, conformément à la Loi sur les fausses déclarations qui autorise un particulier à poursuivre une personne ou une entreprise pour avoir trompé le gouvernement fédéral.

Lance Armstrong a été officiellement déchu en octobre 2012 de ses sept victoires (1999-2005) dans le Tour de France après que l'Agence américaine antidopage (USADA) l'ait accusé d'avoir activement participé au « programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport ».

Après des années de dénégations et malgré sa suspension à vie, M. Armstrong a attendu janvier 2013 pour reconnaître, devant la papesse de la télévision américaine Oprah Winfrey, qu'il avait effectivement eu recours au dopage.