Landis: mennonite et rebelle
Cyclisme jeudi, 20 juil. 2006. 15:40 jeudi, 12 déc. 2024. 22:48
MORZINE (AFP) - L'Américain Floyd Landis, vainqueur flamboyant de la 17e étape du Tour de France cycliste à Morzine (Alpes Françaises), passait jusqu'à jeudi pour marginal, car mennonite, et rebelle, taxant même l'icone Lance Armstrong, ex-équipier, de "patron omnipotent".
La religion épousée par ses parents, Arlene et Paul, a sans doute pesé lourd dans le caractère de l'enfant du comté de Lancaster, en Pennsylvanie. Moins engagé que la doctrine amish, le mennonisme rejette toute influence de la modernité ce qui peut être gênant lorsqu'on est accro en devenir de la technologie vélocipédique.
Pas de télévision, ni de radio et d'ordinateur. Les deux frères et les quatre soeurs Landis se sont faits une raison car les parents triment dur. Le père est chauffeur de camion pour la communauté, la mère s'occupe de la progéniture et la famille est chevillé à sa ferme.
Le jeune Floyd n'a guère le loisir de s'ouvrir au monde du sport. Le paternel veille. Lui trouvant toujours plus d'occupations domestiques. Epris de vélo depuis l'âge de quinze ans, Floyd va rouler la nuit. "Jusqu'à deux ou trois heures du matin, note-t-il. C'est le seul moment où on ne me disait rien...".
En jogging
Les deux-roues ne sont cependant pas interdites chez les mennonites. Alors, avec le frangin, Floyd s'en donne à coeur joie pour se rendre, avec la permission bien-sûr, à la pêche. C'est l'époque où, parallèlement, il ne peut pas porter de cuissard et dispute ses premières courses en jogging. Cela ne l'empêche pas de remporter les championnats nationaux de VTT et de prendre un premier avion pour le Mondial dans le Jura.
Le VTT va l'amener à mettre une distance respectable entre l'autorité familiale et ses ambitions. A 20 ans, il quitte le rigide cocon pour se rendre à San Diego, en Californie. Quelques mois plus tard, il est nommé "Rookie of the Year" avant d'opter pour le professionnalisme, sur route (1999).
Après ses premiers pas chez Mercury, il entre pour deux saisons à l'US Postal, dirigée par le véritable taulier, Lance Armstrong. Avec le futur septuple vainqueur du Tour, il n'y a pas d'atomes crochus.
Des mots sont même échangés. Le cow-boy va jusqu'à dire au minot, ami de Tyler Hamilton, parti pour Phonak: "sois tranquille Floyd car je prends ma retraite mais ce n'est pas pour autant que mon équipe va te lâcher...".
A trente ans, Floyd Landis (1,78m pour 69kg) vient de prouver qu'il était un grand garçon et pouvait prendre, seul, sa destinée en mains.
Un autre "boss" américain est arrivé, tout aussi efficace, l'arrogance en moins.
La religion épousée par ses parents, Arlene et Paul, a sans doute pesé lourd dans le caractère de l'enfant du comté de Lancaster, en Pennsylvanie. Moins engagé que la doctrine amish, le mennonisme rejette toute influence de la modernité ce qui peut être gênant lorsqu'on est accro en devenir de la technologie vélocipédique.
Pas de télévision, ni de radio et d'ordinateur. Les deux frères et les quatre soeurs Landis se sont faits une raison car les parents triment dur. Le père est chauffeur de camion pour la communauté, la mère s'occupe de la progéniture et la famille est chevillé à sa ferme.
Le jeune Floyd n'a guère le loisir de s'ouvrir au monde du sport. Le paternel veille. Lui trouvant toujours plus d'occupations domestiques. Epris de vélo depuis l'âge de quinze ans, Floyd va rouler la nuit. "Jusqu'à deux ou trois heures du matin, note-t-il. C'est le seul moment où on ne me disait rien...".
En jogging
Les deux-roues ne sont cependant pas interdites chez les mennonites. Alors, avec le frangin, Floyd s'en donne à coeur joie pour se rendre, avec la permission bien-sûr, à la pêche. C'est l'époque où, parallèlement, il ne peut pas porter de cuissard et dispute ses premières courses en jogging. Cela ne l'empêche pas de remporter les championnats nationaux de VTT et de prendre un premier avion pour le Mondial dans le Jura.
Le VTT va l'amener à mettre une distance respectable entre l'autorité familiale et ses ambitions. A 20 ans, il quitte le rigide cocon pour se rendre à San Diego, en Californie. Quelques mois plus tard, il est nommé "Rookie of the Year" avant d'opter pour le professionnalisme, sur route (1999).
Après ses premiers pas chez Mercury, il entre pour deux saisons à l'US Postal, dirigée par le véritable taulier, Lance Armstrong. Avec le futur septuple vainqueur du Tour, il n'y a pas d'atomes crochus.
Des mots sont même échangés. Le cow-boy va jusqu'à dire au minot, ami de Tyler Hamilton, parti pour Phonak: "sois tranquille Floyd car je prends ma retraite mais ce n'est pas pour autant que mon équipe va te lâcher...".
A trente ans, Floyd Landis (1,78m pour 69kg) vient de prouver qu'il était un grand garçon et pouvait prendre, seul, sa destinée en mains.
Un autre "boss" américain est arrivé, tout aussi efficace, l'arrogance en moins.