Landis s'écroule; Pereiro en jaune
Cyclisme mercredi, 19 juil. 2006. 11:35 samedi, 14 déc. 2024. 07:39
LA TOUSSUIRE (AFP) - Le Danois Mickaël Rasmussen (Rabobank) a enlevé après un long raid la 16e étape du Tour de France cycliste, mercredi, dans la station alpestre de La Toussuire, où l'Espagnol Oscar Pereiro (Caisse d'Epargne) a récupéré le maillot jaune.
Principal coup de théâtre d'une course fertile en rebondissements, l'Américain Floyd Landis, en tête du classement au départ des 182 kilomètres, a été victime d'une sévère défaillance à 12 kilomètres de l'arrivée.
Landis, à la dérive, a terminé à plus de dix minutes dans cette étape de haute montagne, le deuxième des trois actes alpestres.
Le gain de l'étape a consacré Rasmussen, échappé dès les premiers kilomètres en compagnie du Slovène Tadej Valjavec et du Français Sandy Casar.
L'ancien champion du monde de VTT, qui s'est emparé du maillot à pois du meilleur grimpeur, est passé en tête au sommet de tous les cols de la journée (Galibier, Croix-de-Fer, Mollard).
Le Danois a distancé Casar puis Valjavec dans la longue ascension de la Croix-de-Fer, à près de 70 kilomètres de l'arrivée. Il s'est présenté au pied de l'ascension vers La Toussuire avec plus de quatre minutes sur ses premiers poursuivants, plus de six minutes sur le groupe des favoris.
A l'arrivée, Rasmussen a précédé de 1 min 50 sec l'Espagnol Carlos Sastre, qui a attaqué dans la montée finale, à 12 kilomètres du sommet, et provoqué la défaillance de Landis.
Sastre a rejoint et dépassé dans un premier temps l'Américain Levi Leipheimer, parti en contre-attaque dès la Croix-de-Fer mais débordé dans le final (9e de l'étape).
Menchov flanche
Le grimpeur espagnol a grignoté 15 secondes à Pereiro, troisième de l'étape devant l'Australien Cadel Evans et l'Allemand Andreas Klöden.
Le Français Cyril Dessel, inattendu troisième au départ de Bourg d'Oisans, a lâché seulement une quarantaine de secondes à Pereiro dans les derniers kilomètres de cette très dure étape, courue sous la chaleur.
En revanche, le Russe Denis Menchov a flanché sur les rampes menant à l'altitude de 1705 mètres. Il a cédé plus de deux minutes au trio Pereiro-Evans-Klöden.
Consolation pour l'équipe de Menchov, elle a enlevé son quatrième succès d'étape depuis le départ de Strasbourg (deux pour Freire, un pour Menchov, un pour Rasmussen).
Dans le décor grandiose du massif des Sybelles, Rasmussen (31 ans) s'est imposé pour la deuxième fois dans la Grande Boucle, un an après sa victoire à Mulhouse après une longue cavalcade par-delà le massif des Vosges.
"Jusqu'à cette étape, je me suis vraiment mis au service de l'équipe, a expliqué Rasmussen. J'ai demandé à mon directeur sportif si je pouvais courir à ma façon. Ma saison se joue à 90 % sur ces trois jours dans les Alpes".
"Personne ne nous a fait de cadeau, on a mis du temps à partir", a ajouté le vainqueur du jour. "Après, je savais que c'était à moi de prendre les choses en main. Cela représente beaucoup de souffrances mais, avec la victoire, c'est oublié".
Les derniers cols
Au classement général d'un Tour de plus en plus indécis, Pereiro devance désormais Sastre de 1 min 50 sec et Klöden de 2 min 29 sec.
Sous les yeux de l'Américain Lance Armstrong, le septuple vainqueur du Tour présent dans la voiture de son ancienne équipe durant l'étape, la course a vécu son... dixième changement de maillot jaune, le chiffre le plus élevé depuis 1958.
Le Galicien, distancé dans les Pyrénées, a repris le maillot jaune qu'il avait endossé samedi dernier à Montélimar grâce à une échappée-fleuve de près d'une demi-heure.
"Aujourd'hui, Floyd (Landis) a connu un mauvais jour. Mais, demain, ce peut être moi", a déclaré Pereiro. "C'est un pas très important que j'ai fait, si ce n'est vers la victoire, au moins vers le podium".
Pereiro (28 ans) s'est classé ces deux dernières années à la dixième place à Paris.
A quatre jours de l'arrivée, cinq coureurs (Pereiro, Sastre, Klöden, Dessel, Evans) restent groupés en moins de trois minutes à la veille de la dernière journée de haute montagne.
Jeudi, la 17e étape franchit les derniers cols alpestres du Tour, entre Saint-Jean-de-Maurienne et Morzine (200,5 km).
Après le col des Saisies (km 82,5) classé en première catégorie, la course attaque un enchaînement classique, les cols des Aravis (km 109 - 2e cat.) et de la Colombière (km 134 - 1re cat.). Suivent la côte de Châtillon-sur-Cluses (km 162 - 3e cat.) et le seul col hors catégorie du jour, Joux-Plane.
Les 11,7 kilomètres très pentus (8,5% de moyenne) sur lesquels Armstrong avait souffert en 2000, conduisent au sommet situé à l'altitude de 1691 mètres, à 12 kilomètres de l'arrivée.
Départ de Saint-Jean-de-Maurienne à 11h45 (9h45 GMT), arrivée vers 17h19 (15h19 GMT), à la prévision à 36 km/h de moyenne.
Le classement de l'étape
1. Michael Rasmussen (DEN/RAB) les 182,000 km en 5h36:04.
(moyenne: 32,6 km/h)
2. Carlos Sastre (ESP/CSC) à 1:41.
3. Oscar Pereiro (ESP/CEP) 1:54.
4. Cadel Evans (AUS/DAV) 1:56.
5. Andreas Klöden (GER/MOB) 1:56.
6. Christophe Moreau (FRA/A2R) 2:37.
7. Pietro Caucchioli (ITA/C.A) 2:37.
8. Cyril Dessel (FRA/A2R) 2:37.
Le classement général
1. Oscar Pereiro (ESP/CEP) 74h38:05.
2. Carlos Sastre (ESP/CSC) à 1:50.
3. Andreas Klöden (GER/MOB) 2:29.
4. Cyril Dessel (FRA/A2R) 2:43.
5. Cadel Evans (AUS/DAV) 2:56.
6. Denis Menchov (RUS/RAB) 3:58.
7. Michael Rogers (AUS/MOB) 6:47.
8. Christophe Moreau (FRA/A2R) 7:03.
9. Levi Leipheimer (USA/GRL) 7:46.
10. Haimar Zubeldia (ESP/EUS) 8:06.
11. Floyd Landis (USA/PHO) 8:08.
12. Pietro Caucchioli (ITA/C.A) 13:27.
13. Frank Schleck (LUX/CSC) 13:48.
14. Michael Boogerd (NED/RAB) 13:52.
15. Markus Fothen (GER/GRL) 15:04.
Les classements annexes
Points (général):
1. Robbie McEwen (AUS/DAV) 252 pts
2. Oscar Freire (ESP/RAB) 207
3. Erik Zabel (GER/MIL) 172
4. Thor Hushovd (NOR/C.A) 159
5. Bernhard Eisel (AUT/FDJ) 152
6. Luca Paolini (ITA/LIQ) 148
7. Francisco Jose Ventoso (ESP/SDU) 120
8. Inaki Isasi (ESP/EUS) 99
9. Jimmy Casper (FRA/COF) 98
10. Cristian Moreni (ITA/COF) 84
Montagne (étape):
.Col du Galibier (hc.):
1. Michael Rasmussen (DEN/RAB) 20 pts
2. Sandy Casar (FRA/FDJ) 18
3. Tadej Valjavec (SLO/LAM) 16
4. Sylvain Calzati (FRA/A2R) 14
5. Marzio Bruseghin (ITA/LAM) 12
.Col de la Croix de Fer (hc.):
1. Michael Rasmussen (DEN/RAB) 20 pts
2. Tadej Valjavec (SLO/LAM) 18
3. Levi Leipheimer (USA/GRL) 16
4. Sandy Casar (FRA/FDJ) 14
5. David Moncoutié (FRA/COF) 12
.La Toussuire (1c.):
1. Michael Rasmussen (DEN/RAB) 30 pts
2. Carlos Sastre (ESP/CSC) 26
3. Oscar Pereiro (ESP/CEP) 22
4. Cadel Evans (AUS/DAV) 18
5. Andreas Klöden (GER/MOB) 16
Montagne (général):
1. Michael Rasmussen (DEN/RAB) 153 pts
2. David De la Fuente (ESP/SDU) 108
3. Frank Schleck (LUX/CSC) 74
4. Cyril Dessel (FRA/A2R) 72
5. Michael Boogerd (NED/RAB) 69
6. Floyd Landis (USA/PHO) 63
7. Carlos Sastre (ESP/CSC) 63
8. Levi Leipheimer (USA/GRL) 63
9. Fabian Wegmann (GER/GRL) 61
10. Stefano Garzelli (ITA/LIQ) 60
Equipes (étape):
1. T-Mobile 16h57:32.
2. Rabobank à 0:55.
3. AG2R 7:55.
4. Caisse d'Epargne 12:18.
5. Lampre 13:55.
Equipes (général):
1. CSC 224h07:07.
2. T-Mobile à 2:23.
3. Caisse d'Epargne 14:25.
4. Rabobank 16:07.
5. AG2R 20:24.
6. Lampre 40:57.
7. Gerolsteiner 47:49.
8. Phonak 1h19:06.
9. Euskaltel 1h24:13.
10. Saunier Duval 1h29:46.
11. Discovery Channel 1h32:20.
12. Cofidis 1h55:23.
13. Davitamon 1h57:14.
14. Crédit Agricole 1h58:28.
15. Agritubel 2h07:21.
16. Bouygues Telecom 2h19:52.
17. Française des Jeux 3h40:18.
18. Milram 4h06:39.
19. Liquigas 4h41:51.
20. Quick Step 5h11:35.
Jeunes (étape):
1. Damiano Cunego (ITA/LAM) 5h40:25.
2. Markus Fothen (GER/GRL) à 4:16.
3. Mathieu Sprick (FRA/BOU) 11:19.
4. Thomas Lovkvist (SWE/FDJ) 30:44.
5. Moises Duenas Nevado (ESP/AGT) 30:44.
Jeunes (général):
1. Markus Fothen (GER/GRL) 74h53:09.
2. Damiano Cunego (ITA/LAM) à 2:42.
3. Moises Duenas Nevado (ESP/AGT) 59:49.
4. Mathieu Sprick (FRA/BOU) 1h01:08.
5. Thomas Lovkvist (SWE/FDJ) 1h06:41.
6. David De la Fuente (ESP/SDU) 1h27:10.
7. Francisco Jose Ventoso (ESP/SDU) 1h34:06.
8. Pieter Weening (NED/RAB) 1h48:30.
9. Joost Posthuma (NED/RAB) 1h49:40.
10. Riccardo Ricco (ITA/SDU) 1h53:14.
Combativité (étape):
Michael Rasmussen (DEN/RAB)
Les déclarations de l'étape
Oscar Pereiro (ESP/Caisse d'Epargne), leader: "C'était difficile d'imaginer ce qui allait se passer. Landis était le super-favori, il paraissait intouchable. Mais personne n'est à l'abri d'une défaillance. Aujourd'hui, c'était Floyd. Demain, ce peut être moi. Dans le Galibier, je n'étais pas au mieux. Mais, dans le Glandon (la Croix-de-Fer), j'ai senti que ce pouvait être ma journée. J'ai demandé à Zandio de rameuter mes coéquipiers. C'est un pas très important, si ce n'est vers la victoire, au moins vers le podium. J'étais bien au départ de ce Tour. En mon for intérieur, j'avais envie de répéter ce que j'avais fait les deux années précédentes (dixième), j'espérais même terminer dans les cinq premiers. Landis? je suis triste pour lui. Je ne l'aurais jamais attaqué en premier, c'est un ami."
Carlos Sastre (ESP/CSC), 2e de l'étape et du classement général: "J'attendais ce moment dans la course pour faire la différence. Dans toutes les étapes où je voulais faire quelque chose, je n'avais pas de bonnes jambes. Dans la dernière montée, j'ai vu que Floyd (Landis) n'allait pas très bien. Je suis content de l'opération. La course est toujours très ouverte."
Andreas Klöden( GER/T-Mobile), 3e du classement général: "Il faut voir comment j'aurai récupéré. Mais, si on a l'occasion d'attaquer, il faudra la saisir. Mon retard sur Pereiro (2 min 29 sec) est trop important pour que je puisse le reprendre dans le contre-la-montre de samedi. Il me faut récupérer du temps. C'est dommage qu'on lui ait donné une demi-heure à Montélimar."
Cyril Dessel (FRA/AG2R), 4e du classement général: "L'étape était vraiment difficile. Dans le final, les T-Mobile ont mené un train d'enfer. Le classement s'est peut-être joué aujourd'hui. Dans la montée de La Toussuire, j'ai senti qu'il y avaIt peut-être quelque chose à faire. Je suis allé au maximum, au bout de moi-même. Christophe Moreau a fait un travail énorme pour moi. Il a été héroïque, je l'en remercie du fond du coeur. Sans lui, j'aurais perdu plus de temps. J'ai pu repousser mes limites grâce à lui, essayer de conserver une place parmi les dix premiers au général. Dans la première partie de l'étape, je n'étais pas au mieux, il y avait un faux-rythme, il fallait bien s'alimenter pour cette très grosse dépense d'énergie."
Christophe Moreau (FRA/AG2R), 6e de l'étape: "J'ai fait la dernière montée au moral, même si j'ai eu de meilleures sensations qu'à l'Alpe d'Huez. J'ai bien géré, j'ai su rester au contact. J'ai été content de donner la main à Cyril (Dessel) dans le final. Le podium est possible pour lui, il ne doit pas lâcher cette option. L'équipe croit en lui, moi aussi, sans arrière-pensée. Moi, je compte finir dans les sept ou huit. La prochaine étape ? On va essayer d'être dans les coups. Il sera important que je sois là s'il en manque un peu à Cyril. Aujourd'hui, c'était vraiment l'étape la plus dure. Depuis deux jours, j'ai les bronches prises et je suis traité aux antibiotiques."
Michael Rasmussen (DAN - 1er): "Il est très difficile de ne pas se laisser envahir par les émotions après une telle étape. Ce succès est d'autant plus important que 90% de ma saison se joue sur ces trois jours d'étape dans les Alpes. Jusqu'à ce jour, je me suis retrouvé au service de l'équipe parce qu'on courait, et on court toujours pour le maillot jaune. A L'Alpe d'Huez, les choses ne se sont pas passées comme on le souhaitait. J'ai parlé avec mon directeur sportif pour lui demander si, aujourd'hui, je pouvais me lâcher. On ne nous a pas fait de cadeaux; la victoire n'est est que plus belle. Ce succès représente beaucoup de souffrance. Je ne pense pas, par ailleurs, que Denis Menchov ait perdu le Tour".
David Millar (GBR - 44e): "J'ai tenté de m'accrocher mais c'était véritablement l'étape la plus dure du Tour de France. Je suis bien content que cela se soit terminé de cette manière dans la mesure où j'ai bien failli me retrouver dans le gruppetto. Mais, je me suis dit: +fait-toi violence car ce sera formidable de me retrouver à Paris+".
Principal coup de théâtre d'une course fertile en rebondissements, l'Américain Floyd Landis, en tête du classement au départ des 182 kilomètres, a été victime d'une sévère défaillance à 12 kilomètres de l'arrivée.
Landis, à la dérive, a terminé à plus de dix minutes dans cette étape de haute montagne, le deuxième des trois actes alpestres.
Le gain de l'étape a consacré Rasmussen, échappé dès les premiers kilomètres en compagnie du Slovène Tadej Valjavec et du Français Sandy Casar.
L'ancien champion du monde de VTT, qui s'est emparé du maillot à pois du meilleur grimpeur, est passé en tête au sommet de tous les cols de la journée (Galibier, Croix-de-Fer, Mollard).
Le Danois a distancé Casar puis Valjavec dans la longue ascension de la Croix-de-Fer, à près de 70 kilomètres de l'arrivée. Il s'est présenté au pied de l'ascension vers La Toussuire avec plus de quatre minutes sur ses premiers poursuivants, plus de six minutes sur le groupe des favoris.
A l'arrivée, Rasmussen a précédé de 1 min 50 sec l'Espagnol Carlos Sastre, qui a attaqué dans la montée finale, à 12 kilomètres du sommet, et provoqué la défaillance de Landis.
Sastre a rejoint et dépassé dans un premier temps l'Américain Levi Leipheimer, parti en contre-attaque dès la Croix-de-Fer mais débordé dans le final (9e de l'étape).
Menchov flanche
Le grimpeur espagnol a grignoté 15 secondes à Pereiro, troisième de l'étape devant l'Australien Cadel Evans et l'Allemand Andreas Klöden.
Le Français Cyril Dessel, inattendu troisième au départ de Bourg d'Oisans, a lâché seulement une quarantaine de secondes à Pereiro dans les derniers kilomètres de cette très dure étape, courue sous la chaleur.
En revanche, le Russe Denis Menchov a flanché sur les rampes menant à l'altitude de 1705 mètres. Il a cédé plus de deux minutes au trio Pereiro-Evans-Klöden.
Consolation pour l'équipe de Menchov, elle a enlevé son quatrième succès d'étape depuis le départ de Strasbourg (deux pour Freire, un pour Menchov, un pour Rasmussen).
Dans le décor grandiose du massif des Sybelles, Rasmussen (31 ans) s'est imposé pour la deuxième fois dans la Grande Boucle, un an après sa victoire à Mulhouse après une longue cavalcade par-delà le massif des Vosges.
"Jusqu'à cette étape, je me suis vraiment mis au service de l'équipe, a expliqué Rasmussen. J'ai demandé à mon directeur sportif si je pouvais courir à ma façon. Ma saison se joue à 90 % sur ces trois jours dans les Alpes".
"Personne ne nous a fait de cadeau, on a mis du temps à partir", a ajouté le vainqueur du jour. "Après, je savais que c'était à moi de prendre les choses en main. Cela représente beaucoup de souffrances mais, avec la victoire, c'est oublié".
Les derniers cols
Au classement général d'un Tour de plus en plus indécis, Pereiro devance désormais Sastre de 1 min 50 sec et Klöden de 2 min 29 sec.
Sous les yeux de l'Américain Lance Armstrong, le septuple vainqueur du Tour présent dans la voiture de son ancienne équipe durant l'étape, la course a vécu son... dixième changement de maillot jaune, le chiffre le plus élevé depuis 1958.
Le Galicien, distancé dans les Pyrénées, a repris le maillot jaune qu'il avait endossé samedi dernier à Montélimar grâce à une échappée-fleuve de près d'une demi-heure.
"Aujourd'hui, Floyd (Landis) a connu un mauvais jour. Mais, demain, ce peut être moi", a déclaré Pereiro. "C'est un pas très important que j'ai fait, si ce n'est vers la victoire, au moins vers le podium".
Pereiro (28 ans) s'est classé ces deux dernières années à la dixième place à Paris.
A quatre jours de l'arrivée, cinq coureurs (Pereiro, Sastre, Klöden, Dessel, Evans) restent groupés en moins de trois minutes à la veille de la dernière journée de haute montagne.
Jeudi, la 17e étape franchit les derniers cols alpestres du Tour, entre Saint-Jean-de-Maurienne et Morzine (200,5 km).
Après le col des Saisies (km 82,5) classé en première catégorie, la course attaque un enchaînement classique, les cols des Aravis (km 109 - 2e cat.) et de la Colombière (km 134 - 1re cat.). Suivent la côte de Châtillon-sur-Cluses (km 162 - 3e cat.) et le seul col hors catégorie du jour, Joux-Plane.
Les 11,7 kilomètres très pentus (8,5% de moyenne) sur lesquels Armstrong avait souffert en 2000, conduisent au sommet situé à l'altitude de 1691 mètres, à 12 kilomètres de l'arrivée.
Départ de Saint-Jean-de-Maurienne à 11h45 (9h45 GMT), arrivée vers 17h19 (15h19 GMT), à la prévision à 36 km/h de moyenne.
Le classement de l'étape
1. Michael Rasmussen (DEN/RAB) les 182,000 km en 5h36:04.
(moyenne: 32,6 km/h)
2. Carlos Sastre (ESP/CSC) à 1:41.
3. Oscar Pereiro (ESP/CEP) 1:54.
4. Cadel Evans (AUS/DAV) 1:56.
5. Andreas Klöden (GER/MOB) 1:56.
6. Christophe Moreau (FRA/A2R) 2:37.
7. Pietro Caucchioli (ITA/C.A) 2:37.
8. Cyril Dessel (FRA/A2R) 2:37.
Le classement général
1. Oscar Pereiro (ESP/CEP) 74h38:05.
2. Carlos Sastre (ESP/CSC) à 1:50.
3. Andreas Klöden (GER/MOB) 2:29.
4. Cyril Dessel (FRA/A2R) 2:43.
5. Cadel Evans (AUS/DAV) 2:56.
6. Denis Menchov (RUS/RAB) 3:58.
7. Michael Rogers (AUS/MOB) 6:47.
8. Christophe Moreau (FRA/A2R) 7:03.
9. Levi Leipheimer (USA/GRL) 7:46.
10. Haimar Zubeldia (ESP/EUS) 8:06.
11. Floyd Landis (USA/PHO) 8:08.
12. Pietro Caucchioli (ITA/C.A) 13:27.
13. Frank Schleck (LUX/CSC) 13:48.
14. Michael Boogerd (NED/RAB) 13:52.
15. Markus Fothen (GER/GRL) 15:04.
Les classements annexes
Points (général):
1. Robbie McEwen (AUS/DAV) 252 pts
2. Oscar Freire (ESP/RAB) 207
3. Erik Zabel (GER/MIL) 172
4. Thor Hushovd (NOR/C.A) 159
5. Bernhard Eisel (AUT/FDJ) 152
6. Luca Paolini (ITA/LIQ) 148
7. Francisco Jose Ventoso (ESP/SDU) 120
8. Inaki Isasi (ESP/EUS) 99
9. Jimmy Casper (FRA/COF) 98
10. Cristian Moreni (ITA/COF) 84
Montagne (étape):
.Col du Galibier (hc.):
1. Michael Rasmussen (DEN/RAB) 20 pts
2. Sandy Casar (FRA/FDJ) 18
3. Tadej Valjavec (SLO/LAM) 16
4. Sylvain Calzati (FRA/A2R) 14
5. Marzio Bruseghin (ITA/LAM) 12
.Col de la Croix de Fer (hc.):
1. Michael Rasmussen (DEN/RAB) 20 pts
2. Tadej Valjavec (SLO/LAM) 18
3. Levi Leipheimer (USA/GRL) 16
4. Sandy Casar (FRA/FDJ) 14
5. David Moncoutié (FRA/COF) 12
.La Toussuire (1c.):
1. Michael Rasmussen (DEN/RAB) 30 pts
2. Carlos Sastre (ESP/CSC) 26
3. Oscar Pereiro (ESP/CEP) 22
4. Cadel Evans (AUS/DAV) 18
5. Andreas Klöden (GER/MOB) 16
Montagne (général):
1. Michael Rasmussen (DEN/RAB) 153 pts
2. David De la Fuente (ESP/SDU) 108
3. Frank Schleck (LUX/CSC) 74
4. Cyril Dessel (FRA/A2R) 72
5. Michael Boogerd (NED/RAB) 69
6. Floyd Landis (USA/PHO) 63
7. Carlos Sastre (ESP/CSC) 63
8. Levi Leipheimer (USA/GRL) 63
9. Fabian Wegmann (GER/GRL) 61
10. Stefano Garzelli (ITA/LIQ) 60
Equipes (étape):
1. T-Mobile 16h57:32.
2. Rabobank à 0:55.
3. AG2R 7:55.
4. Caisse d'Epargne 12:18.
5. Lampre 13:55.
Equipes (général):
1. CSC 224h07:07.
2. T-Mobile à 2:23.
3. Caisse d'Epargne 14:25.
4. Rabobank 16:07.
5. AG2R 20:24.
6. Lampre 40:57.
7. Gerolsteiner 47:49.
8. Phonak 1h19:06.
9. Euskaltel 1h24:13.
10. Saunier Duval 1h29:46.
11. Discovery Channel 1h32:20.
12. Cofidis 1h55:23.
13. Davitamon 1h57:14.
14. Crédit Agricole 1h58:28.
15. Agritubel 2h07:21.
16. Bouygues Telecom 2h19:52.
17. Française des Jeux 3h40:18.
18. Milram 4h06:39.
19. Liquigas 4h41:51.
20. Quick Step 5h11:35.
Jeunes (étape):
1. Damiano Cunego (ITA/LAM) 5h40:25.
2. Markus Fothen (GER/GRL) à 4:16.
3. Mathieu Sprick (FRA/BOU) 11:19.
4. Thomas Lovkvist (SWE/FDJ) 30:44.
5. Moises Duenas Nevado (ESP/AGT) 30:44.
Jeunes (général):
1. Markus Fothen (GER/GRL) 74h53:09.
2. Damiano Cunego (ITA/LAM) à 2:42.
3. Moises Duenas Nevado (ESP/AGT) 59:49.
4. Mathieu Sprick (FRA/BOU) 1h01:08.
5. Thomas Lovkvist (SWE/FDJ) 1h06:41.
6. David De la Fuente (ESP/SDU) 1h27:10.
7. Francisco Jose Ventoso (ESP/SDU) 1h34:06.
8. Pieter Weening (NED/RAB) 1h48:30.
9. Joost Posthuma (NED/RAB) 1h49:40.
10. Riccardo Ricco (ITA/SDU) 1h53:14.
Combativité (étape):
Michael Rasmussen (DEN/RAB)
Les déclarations de l'étape
Oscar Pereiro (ESP/Caisse d'Epargne), leader: "C'était difficile d'imaginer ce qui allait se passer. Landis était le super-favori, il paraissait intouchable. Mais personne n'est à l'abri d'une défaillance. Aujourd'hui, c'était Floyd. Demain, ce peut être moi. Dans le Galibier, je n'étais pas au mieux. Mais, dans le Glandon (la Croix-de-Fer), j'ai senti que ce pouvait être ma journée. J'ai demandé à Zandio de rameuter mes coéquipiers. C'est un pas très important, si ce n'est vers la victoire, au moins vers le podium. J'étais bien au départ de ce Tour. En mon for intérieur, j'avais envie de répéter ce que j'avais fait les deux années précédentes (dixième), j'espérais même terminer dans les cinq premiers. Landis? je suis triste pour lui. Je ne l'aurais jamais attaqué en premier, c'est un ami."
Carlos Sastre (ESP/CSC), 2e de l'étape et du classement général: "J'attendais ce moment dans la course pour faire la différence. Dans toutes les étapes où je voulais faire quelque chose, je n'avais pas de bonnes jambes. Dans la dernière montée, j'ai vu que Floyd (Landis) n'allait pas très bien. Je suis content de l'opération. La course est toujours très ouverte."
Andreas Klöden( GER/T-Mobile), 3e du classement général: "Il faut voir comment j'aurai récupéré. Mais, si on a l'occasion d'attaquer, il faudra la saisir. Mon retard sur Pereiro (2 min 29 sec) est trop important pour que je puisse le reprendre dans le contre-la-montre de samedi. Il me faut récupérer du temps. C'est dommage qu'on lui ait donné une demi-heure à Montélimar."
Cyril Dessel (FRA/AG2R), 4e du classement général: "L'étape était vraiment difficile. Dans le final, les T-Mobile ont mené un train d'enfer. Le classement s'est peut-être joué aujourd'hui. Dans la montée de La Toussuire, j'ai senti qu'il y avaIt peut-être quelque chose à faire. Je suis allé au maximum, au bout de moi-même. Christophe Moreau a fait un travail énorme pour moi. Il a été héroïque, je l'en remercie du fond du coeur. Sans lui, j'aurais perdu plus de temps. J'ai pu repousser mes limites grâce à lui, essayer de conserver une place parmi les dix premiers au général. Dans la première partie de l'étape, je n'étais pas au mieux, il y avait un faux-rythme, il fallait bien s'alimenter pour cette très grosse dépense d'énergie."
Christophe Moreau (FRA/AG2R), 6e de l'étape: "J'ai fait la dernière montée au moral, même si j'ai eu de meilleures sensations qu'à l'Alpe d'Huez. J'ai bien géré, j'ai su rester au contact. J'ai été content de donner la main à Cyril (Dessel) dans le final. Le podium est possible pour lui, il ne doit pas lâcher cette option. L'équipe croit en lui, moi aussi, sans arrière-pensée. Moi, je compte finir dans les sept ou huit. La prochaine étape ? On va essayer d'être dans les coups. Il sera important que je sois là s'il en manque un peu à Cyril. Aujourd'hui, c'était vraiment l'étape la plus dure. Depuis deux jours, j'ai les bronches prises et je suis traité aux antibiotiques."
Michael Rasmussen (DAN - 1er): "Il est très difficile de ne pas se laisser envahir par les émotions après une telle étape. Ce succès est d'autant plus important que 90% de ma saison se joue sur ces trois jours d'étape dans les Alpes. Jusqu'à ce jour, je me suis retrouvé au service de l'équipe parce qu'on courait, et on court toujours pour le maillot jaune. A L'Alpe d'Huez, les choses ne se sont pas passées comme on le souhaitait. J'ai parlé avec mon directeur sportif pour lui demander si, aujourd'hui, je pouvais me lâcher. On ne nous a pas fait de cadeaux; la victoire n'est est que plus belle. Ce succès représente beaucoup de souffrance. Je ne pense pas, par ailleurs, que Denis Menchov ait perdu le Tour".
David Millar (GBR - 44e): "J'ai tenté de m'accrocher mais c'était véritablement l'étape la plus dure du Tour de France. Je suis bien content que cela se soit terminé de cette manière dans la mesure où j'ai bien failli me retrouver dans le gruppetto. Mais, je me suis dit: +fait-toi violence car ce sera formidable de me retrouver à Paris+".