MONTREAL (PC) - Le torchon brûle toujours entre la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) et Geneviève Jeanson. Au point où la cycliste de Lachine a cru bon, vendredi, de faire le point sur les motifs qui l'ont amené à demander sa licence auprès de la fédération américaine.

Contrairement aux prétentions de la FQSC, Jeanson soutient qu'elle a fourni toutes les informations pertinentes quant à son état de santé et qu'on n'aurait donc pas dû lui refuser sa licence.

"Je me suis volontairement engagée à transmettre des profils sanguins extraits de mes dossiers médicaux depuis 1999", a expliqué Jeanson dans un communiqué émis par son équipe Rona.

La FQSC a pourtant décidé à la mi-février de ne pas lui accorder sa licence pour 2004 sous prétexte d'un "dossier incomplet".

En conséquence, Jeanson a retiré sa demande de licence à la FQSC, le 19 février, pour en faire une à USA Cycling, qui lui a été émise le 27 février. Elle demeure membre de l'équipe nationale du Canada et continuera de porter les couleurs du Canada quand elle participera à des championnats du monde ou aux Jeux olympiques.

"Une licence de coureur, c'est comme un permis de conduire, a indiqué Pierre Hutsebault, directeur général de l'Association cycliste canadienne (ACC) dans le communiqué émis par l'équipe de Jeanson. On l'obtient là où on habite, mais ça ne change pas notre nationalité. Or, Geneviève habite aux États-Unis la majorité de l'année."

Jeanson a été placée sous haute surveillance depuis qu'on lui a interdit de prendre le départ de la course féminine aux championnats du monde à Hamilton, le 11 octobre dernier, en raison d'un taux d'hématocrite trop élevé selon les critères de l'Union cycliste internationale (UCI). L'analyse d'un échantillon d'urine, prélevé le jour même, n'a pas révélé la présence d'une substance interdite. L'UCI lui a rendu sa licence le 24 novembre après qu'un nouveau test sanguin ait révélé une valeur hématocrite inférieure à la valeur limite.

"En ce qui a trait aux règlements du sport cycliste, Jeanson était en règle. Mais la pratique à l'Association cycliste canadienne (ACC) est de laisser aux provinces le soin d'émettre les licences à leurs membres", a poursuivi Hutsebault.

"Sa démarche pour obtenir une licence aux Etats-Unis est également conforme au règlement de l'UCI. Là-bas, comme au Canada, elle sera soumise à des programmes et contrôles antidopage, qui seront renforcés en 2004 à la suite de l'adoption du code de l'Agence mondiale antidopage."