Même si le scandale de dopage entourant Lance Armstrong n'a pas eu d'impact direct sur la décision de l'équipe canadienne SpiderTech de ne pas courir en 2013, il pourrait en avoir un sur l'avenir de la formation.

SpiderTech a justifié sa décision en précisant vouloir se concentrer sur la recherche de commanditaires afin d'obtenir pour la saison 2014 une licence World Tour, les ligues majeures du cyclisme.

Le budget nécessaire pour une saison sur ce circuit est d'au moins sept à huit millions de dollars. Le défi de SpiderTech est donc de convaincre des commanditaires majeurs d'embarquer dans l'aventure alors qu'a éclaté le plus grand scandale de dopage ayant jamais touché le cyclisme.

« Disons que ce n'est pas un incitatif pour t'associer à ce sport », admet d'emblée Louis Barbeau, le directeur général de la Fédération québécoise des sports cyclistes.

« Ce n'est vraiment pas évident, déplore François Parisien, un membre de la première heure de l'équipe. Ce serait prendre les gens pour des valises que de leur dire que tout va bien. Ce n'est pas le cas. »

« C'est une période qui est difficile à traverser, mais selon moi, ils ont des bases suffisamment solides pour passer à travers », croit M. Barbeau, en précisant toutefois que « c'est certain qu'on ne pourrait pas avoir des scandales de cette nature à tous les ans. »

Une approche différente

Une fois de plus, le cyclisme doit vivre avec l'étiquette d'un sport de dopés. Rien pour attirer des commanditaires dans une aventure comme celle de SpiderTech. Parisien et son coéquipier Guillaume Boivin ont toutefois une toute autre approche : à leurs yeux, leur sport fait de réels efforts pour contrer le dopage.

« Chaque fois, les annonces sont faites publiquement. Il n'y a rien de caché, comme c'est le cas dans d'autres sports professionnels. On est un sport qui a pris le problème en main », fait remarquer Parisien.

« Ça peut faire peur à ceux qui penseraient se doper en ce moment parce qu'il y en a de plus en plus qui se font prendre », ajoute Boivin.

« Tout ce qui est en train de sortir en ce moment fait partie du passé. Maintenant, je suis certain qu'un coureur qui se dope se fait prendre », observe Parisien d'un regard optimiste.

« Il faut toujours garder espoir qu'on peut pratiquer ce sport en étant propre. Je trouve que c'est un beau projet à vendre, une équipe qui est propre », idéalise Boivin.

Il s'agit donc d'un double défi pour SpiderTech : convaincre les commanditaires d'injecter des millions et le faire alors que l'équipe sera absente de toutes compétitions.

*D'après un reportage de Sébastien Boucher.