Lance Armstrong a fait à Oprah Winfrey des aveux sans remords et était comme toujours en parfait contrôle de la situation. Ses émotions n'étaient pas vraiment visibles.

Armstrong a dit qu'il s'était dopé, mais que pour gagner le Tout de France, il n'avait pas le choix. Armstrong a ajouté que se doper était aussi anodin que de gonfler les pneus de vélo et de remplir les bidons.

C'est comme si j'arrivais aujourd'hui et que je disais que j'avais fraudé l'impôt, mais que mon voisin l'avait fait également. Qu'avec les taux d'imposition au Québec et au Canada, je n'avais pas le choix. Tout cela n'excuse pas la faute.

Faut-il le croire sur parole? Certainement pas! Hier soir, j'entais d'autres mensonges. Quand il affirme ne plus d'être dopé après 2005, alors que l'Agence américaine antidopage (USADA) allègue que ses paramètres sanguins à son retour à la compétition en 2009 et 2010 laissent croire le contraire. Il faut se rappeler qu'Armstrong avait terminé 3e du Tour de France 2009.

Je trouve aussi difficile à croire qu'il prétend ne pas avoir acheté la complaisance et la complicité de l'Union cycliste internationale (UCI) dans le dossier du test positif du Tour de Suisse 2001. Il nie ce contrôle positif, alors que Tyler Hamilton et Floyd Landis disent le contraire.

Armstrong refuse de décrire le rôle précis du docteur Michele Ferrari dans le programme de dopage de la US Postal. Il ne reconnaît également pas avoir contraint certains de ses coéquipiers, dont Christian Vande Velde à se doper. Il ne confirme pas non plus avoir déclaré à ses médecins traitants qu'il avait fait usage de produits interdits avant son diagnostic de cancer testiculaire.

Pourtant, Armstrong aurait dit cela devant témoins, dont son coéquipier Frankie Andreu et surtout la femme de ce dernier Betsy. Bref, je suis resté sur mon appétit, et j'ai l'impression qu'Armstrong ne dit pas tout, mais qu'il ment encore.

Évidemment, Armstrong avait averti qu'il n'incriminerait pas ses anciens coéquipiers, mais je suis réellement déçu qu'il n'ait pas parlé de l'UCI, blanchissant même cette dernière. Le président Pat McQuaid a même osé déclarer qu'Armstrong a confirmé qu'il n'y avait eu aucune collusion avec l'UCI. Que les donations de 125 000 $ avaient servi à combattre le dopage. Il s'agit là du meilleur gag sportif de l'année!

Même s'il reste encore une deuxième partie à cette entrevue, Armstrong ne parlera vraisemblablement pas de Johan Bruyneel, son grand complice dans toute cette histoire.

*Transcription d'une intervention au bulletin Sports 30