BARDOLINO (AFP) - Le Tour de France cycliste, par la voix de son président Patrice Clerc, est resté ferme sur sa position de rejet du projet de l'UCI ProTour tout en faisant part de sa volonté de dialogue.

"Il faut toujours que la raison l'emporte", a estimé Patrice Clerc, venu assister à Bardolino, en marge des Championnats du monde sur route, à la présentation de l'édition 2005 à Madrid.

"C'est une bonne chose d'étudier une réforme du cyclisme professionnel sur route. A partir de ce postulat, si tout le monde est de bonne foi, de bonne volonté, il n'y a aucune raison que l'on n'arrive pas à trouver dans la sérénité une réforme consensuelle. Dès lors qu'elle est consensuelle, elle sera durable", a déclaré le président de la société ASO (Amaury Sport Organisation).

Les organisateurs des trois grands tours (Italie, France, Espagne) se sont opposés la semaine passée au projet du ProTour du président de l'Union cycliste internationale (UCI) Hein Verbruggen, notamment sur la carte éthique, le système bloqué pendant quatre ans et les droits de propriété des épreuves qui ont fait l'histoire du cyclisme.

"Beaucoup d'incompréhension"

A Bardolino, Patrice Clerc et ses homologues du Giro et de la Vuelta ont eu l'occasion de s'entretenir avec Vittorio Adorni, président du Conseil du cyclisme professionnel (CCP), et surtout Manolo Saiz, président de l'association des groupes sportifs.

"Les choses ont avancé. J'observe que des gens qui sont comme nous des acteurs essentiels du cyclisme professionnel viennent nous voir de façon totalement impromptue en disant: +c'est ridicule, il faut essayer de discuter, d'identifier les points de divergence pour voir comment ont peut les rapprocher.+ Cela me paraît la sagesse et la raison", a poursuivi le président du Tour de France.

"Les points de divergence n'ont pas été réglés, absolument pas. Mais, il faut s'accorder pour se parler", a ajouté Patrice Clerc.

Pour sa part, Hein Verbruggen a confirmé au cours de son discours de présentation des Championnats du monde 2005 que le nouveau circuit serait lancé dès 2005.

"Je vois beaucoup d'incompréhension entre l'UCI et les grands tours", a réagi Roger Legeay, manager de l'équipe Crédit Agricole (l'une des formations d'ores et déjà qualifiées pour le ProTour). "Il faut discuter de ces problèmes. On a trois mois pour le faire. Il n'y a pas d'autre solution que la négociation."