LAUSANNE - La candidature de l'Irlandais Pat McQuaid à un troisième mandat à la tête de la Fédération internationale de cyclisme (UCI) a subi mercredi un nouveau coup dur avec la décision de la Fédération suisse de retirer sa nomination.

La Fédération suisse (Swiss Cycling) avait choisi en mai d'offrir au président sortant, qui vit en Suisse, une chance de défendre son bilan après la crise provoquée par l'affaire Armstrong en endossant sa candidature, après que la Fédération irlandaise, qui l'avait soutenu dans un premier temps, eut fait volte-face.

Mais trois membres de Swiss Cycling ont contesté la validité de ce soutien et le cas devait être entendu jeudi par un tribunal arbitral de la Fédération.

« Le comité directeur de Swiss Cycling est revenu sur la décision du 13 mai 2013 concernant la nomination de Pat McQuaid et a décidé hier (mardi) de retirer la nomination de Pat McQuaid pour sa réélection à la présidence de l'UCI », a annoncé dans un communiqué la Fédération helvétique.

« Par voie de conséquence, l'arbitrage demandé par les trois membres de Swiss Cycling est annulé, puisque sans objet », a-t-elle précisé. La Fédération suisse craignait surtout de devoir assumer les coûts judiciaires en cas de défaite.

Pat McQuaid, qui a dénoncé ces dernières semaines une campagne de dénigrement contre lui, a cependant encore une ultime chance de pouvoir se présenter à cette élection prévue le 27 septembre à Florence, face au seul autre candidat Brian Cookson, le patron de la Fédération britannique, si une modification des statuts est acceptée par le congrès de l'UCI.

Insinuation

La Fédération malaisienne a en effet demandé que soit soumis au vote lors de ce congrès un amendement permettant à un candidat de pouvoir se présenter à la présidence s'il a obtenu le soutien de deux fédérations membres avant le 30 août 2013. Ce qui est le cas de Pat McQuaid, dont la candidature a été endossée par les fédérations du Maroc et de Thaïlande.

Mardi, lors d'une rencontre avec la presse au siège de l'UCI à Aigle, en Suisse, l'Irlandais a balayé les accusations du camps Cookson qui l'a taxé de « dictateur » tentant de manipuler les règles à son avantage : « Il y a eu une insinuation disant que j'avais été impliqué dans ce processus avec la Fédération malaisienne. Mais je n'ai eu absolument aucune discussion avec la Fédération malaisienne sur ce sujet ».

En réponse à une attaque de la Fédération britannique qui mettait en cause la validité juridique de ce processus, l'UCI a demandé l'avis d'un grand cabinet d'avocats qui a jugé lundi cette proposition valable tout comme l'effet rétroactif qu'elle induisait si elle était acceptée aux deux tiers par le congrès.

« Mes adversaires, pas seulement le candidat mais ses supporteurs, cherchent des moyens pour m'empêcher d'être présent à Florence, mais moi, je suis assez tranquille, je serai là », a estimé le patron de l'UCI, qui a refusé de céder aux pressions de certains réclamant sa démission après le rapport de l'Agence américaine antidopage (Usada) sur le cas Lance Armstrong égratignant sérieusement la direction de l'UCI.

Dans un communiqué mercredi, Brian Cookson a fait valoir qu'« aucune tentative de manipulation et de fanfaronnade juridique ne peuvent dissiper les doutes et les interrogations ».

« Le principe important dans toute démocratie est de respecter les règles telles qu'elles sont, et non pas à la façon dont vous voulez qu'elles soient. Je garde espoir que nous ayons un processus démocratique basé sur les règles fixées quand la course a commencé plutôt que d'autres apparues en cours de route », a ajouté le Britannique.