Lucien Van Impe se souvient avec nostalgie...
Cyclisme dimanche, 20 juil. 2003. 12:36 samedi, 14 déc. 2024. 12:41
LOUDENVIELLE (AFP) - Dernier vainqueur belge du Tour en 1976, Lucien Van Impe évoque avec nostalgie l'époque où les grimpeurs "faisaient bang bang" et où ses compatriotes n'étaient pas, comme cette année, réduits au rôle de figurants.
Consultant pour VTM, une chaîne TV commerciale flamande, le petit homme (1,67m) a du mal à se remettre d'une si piètre participation de ses couleurs sur la Boucle du Centenaire, à un an d'un grand départ de Liège.
"Vous vous rendez compte, il n'y avait que huit Belges engagés. C'est grave quand on se souvient du temps où il n'était pas rare de les voir de 40 à 50, observe-t-il. Cela veut dire que le cyclisme chez nous ne vaut pas grand chose dès qu'il faut passer une montagne. Je ne sais même pas qui est notre premier représentant au classement général."
L'ex-coureur de Gitane, aux 15 participations entre 1969 et 1985, ne voit pas d'ailleurs les choses aller en s'améliorant. "Ils sont là et on ne les voit jamais, insiste-t-il. C'est triste et c'est dommage. Qu'est-ce que cela va bien pouvoir changer que le Tour 2004 s'élance de chez nous?: rien!"
Seuls Herrera, Pantani et Mayo
Aujourd'hui âge de 56 ans, l'homme habitant... Impe, à une trentaine de kilomètres de Bruxelles, ne peut même pas se consoler par la découverte de montagnards de sa trempe. "Depuis Lucho Herrera et Marco Pantani, je n'ai pas vu de véritable grimpeur, souligne-t-il. Il y a peut-être Iban Mayo qui a fait un beau numéro à l'Alpe d'Huez. C'est tout."
Pourtant aérien dimanche dans la 14e étape, le Français Richard Virenque ne se voit pas accorder le label rouge. "Ce n'est pas un authentique grimpeur, tranche-t-il. Je sais qu'il m'en a voulu d'avoir dit cela. La différence entre grimpeur et un vrai grimpeur, c'est que le vrai attaque seul. Il part quand il veut, sans avoir personne accroché à sa roue."
Lauréat de la montagne à six reprises, comme l'Espagnol Federico Bahamontes avec lequel il partage le record, Lucien Van Impe a sa propre définition du grimpeur: "C'est un coureur qui doit être capable de monter en danseuse et de relancer cinq ou six fois en souplesse. Il doit pouvoir faire +bang bang+ à tout moment, dans chaque virage."
Ullrich au tempo
Exit donc Virenque qui pourrait sur les Champs-Elysées le rejoindre sur les tablettes avec six citations au paradis des aigles. Idem pour l'Américain Lance Armstrong et même pour l'Allemand Jan Ullrich. "Ce dernier grimpe pas mal, mais il est obligé d'observer un tempo, explique-t-il. Dès qu'il est décroché, il revient, mais il lui faut du temps."
L'ancien protégé de Cyril Guimard a connu l'époque où le maillot à pois n'existait pas. Par trois fois, il dut en effet essentiellement se contenter d'un cercle rouge avec le logo chocolat Poulain, patronnant alors le classement de la montagne.
Van Impe a signé neuf succès d'étapes sur la Grande Boucle avec celle qui lui tient le plus à coeur réalisée au Pla d'Adet en 1981. "Ce jour-là, j'étais cuit. Bernard Hinault et l'Australien Phil Anderson me précédaient de quelques secondes. Ils étaient mieux, mais ont commis l'erreur de me laisser revenir, se souvient-il. A la peine derrière, je m'étais dit que si j'arrivais à boucher le trou, j'allais attaquer immédiatement, ce que je fis. Au sommet, j'ai passé la ligne avec une vingtaine de secondes d'avance."
C'était le bon temps des grimpeurs qui "faisaient bang bang", le temps où Van Impe, ayant maintenant pris huit kilos (à 66) pouvait lâcher: "Je suis fier de mon corps de grimpeur."
Consultant pour VTM, une chaîne TV commerciale flamande, le petit homme (1,67m) a du mal à se remettre d'une si piètre participation de ses couleurs sur la Boucle du Centenaire, à un an d'un grand départ de Liège.
"Vous vous rendez compte, il n'y avait que huit Belges engagés. C'est grave quand on se souvient du temps où il n'était pas rare de les voir de 40 à 50, observe-t-il. Cela veut dire que le cyclisme chez nous ne vaut pas grand chose dès qu'il faut passer une montagne. Je ne sais même pas qui est notre premier représentant au classement général."
L'ex-coureur de Gitane, aux 15 participations entre 1969 et 1985, ne voit pas d'ailleurs les choses aller en s'améliorant. "Ils sont là et on ne les voit jamais, insiste-t-il. C'est triste et c'est dommage. Qu'est-ce que cela va bien pouvoir changer que le Tour 2004 s'élance de chez nous?: rien!"
Seuls Herrera, Pantani et Mayo
Aujourd'hui âge de 56 ans, l'homme habitant... Impe, à une trentaine de kilomètres de Bruxelles, ne peut même pas se consoler par la découverte de montagnards de sa trempe. "Depuis Lucho Herrera et Marco Pantani, je n'ai pas vu de véritable grimpeur, souligne-t-il. Il y a peut-être Iban Mayo qui a fait un beau numéro à l'Alpe d'Huez. C'est tout."
Pourtant aérien dimanche dans la 14e étape, le Français Richard Virenque ne se voit pas accorder le label rouge. "Ce n'est pas un authentique grimpeur, tranche-t-il. Je sais qu'il m'en a voulu d'avoir dit cela. La différence entre grimpeur et un vrai grimpeur, c'est que le vrai attaque seul. Il part quand il veut, sans avoir personne accroché à sa roue."
Lauréat de la montagne à six reprises, comme l'Espagnol Federico Bahamontes avec lequel il partage le record, Lucien Van Impe a sa propre définition du grimpeur: "C'est un coureur qui doit être capable de monter en danseuse et de relancer cinq ou six fois en souplesse. Il doit pouvoir faire +bang bang+ à tout moment, dans chaque virage."
Ullrich au tempo
Exit donc Virenque qui pourrait sur les Champs-Elysées le rejoindre sur les tablettes avec six citations au paradis des aigles. Idem pour l'Américain Lance Armstrong et même pour l'Allemand Jan Ullrich. "Ce dernier grimpe pas mal, mais il est obligé d'observer un tempo, explique-t-il. Dès qu'il est décroché, il revient, mais il lui faut du temps."
L'ancien protégé de Cyril Guimard a connu l'époque où le maillot à pois n'existait pas. Par trois fois, il dut en effet essentiellement se contenter d'un cercle rouge avec le logo chocolat Poulain, patronnant alors le classement de la montagne.
Van Impe a signé neuf succès d'étapes sur la Grande Boucle avec celle qui lui tient le plus à coeur réalisée au Pla d'Adet en 1981. "Ce jour-là, j'étais cuit. Bernard Hinault et l'Australien Phil Anderson me précédaient de quelques secondes. Ils étaient mieux, mais ont commis l'erreur de me laisser revenir, se souvient-il. A la peine derrière, je m'étais dit que si j'arrivais à boucher le trou, j'allais attaquer immédiatement, ce que je fis. Au sommet, j'ai passé la ligne avec une vingtaine de secondes d'avance."
C'était le bon temps des grimpeurs qui "faisaient bang bang", le temps où Van Impe, ayant maintenant pris huit kilos (à 66) pouvait lâcher: "Je suis fier de mon corps de grimpeur."