MILAN (AFP) - L'Italien Alessandro Petacchi, l'homme le plus rapide du peloton déjà victorieux onze fois cette année, croit en ses chances de gagner enfin samedi Milan-Sanremo, la classique qui nourrit les fantasmes de tous les routiers-sprinteurs.

Avant la Primavera, Petacchi s'est préparé à diverses hypothèses. A un sprint massif sur la Via Roma, où il avait raté le coche l'an passé en prenant seulement la quatrième place après une course maîtrisée par ses équipiers. A un groupe se dégageant sur le Poggio, la dernière difficulté du parcours dans les dix derniers kilomètres.

"Je me suis entraîné cet hiver pour m'améliorer dans les petites côtes et les progrès ont suivi", se félicite le Ligurien de 31 ans qui vient coup sur coup de monter sur le podium de deux courses par étapes au classement final (1er du Tour de Murcie, 2e de Tirreno-Adriatico).

Pour autant, "Ale-jet", l'homme-fusée ainsi surnommé par la presse de son pays, est resté un redoutable finisseur. Dominé par le champion du monde, l'Espagnol Oscar Freire, dans les arrivées en côte ou en faux-plat montant, il a enlevé magistralement les deux dernières étapes de Tirreno-Adriatico pour porter à onze son score de 2005. Six de plus que l'an passé à pareille époque.

"Je me sens beaucoup plus fort cette année, estime Petacchi. Cela peut paraître étrange mais, bien que j'ai joué le classement général sur Tirreno, j'ai terminé la course moins fatigué que l'an passé. Mes progrès dans les montées m'ont donné un coup de jeune".

L'exemple de Cipollini

Pour gagner sur la Riviera au bout de 294 kilomètres, le chef de file de Fassa Bortolo compte sur l'aide de son équipe, sur son train habituel dans les sprints (Tosatto, Ongarato, Velo) et sur un coureur, le Luxembourgeois Kim Kirchen, qui aura pour mission de répondre aux démarrages dans la Cipressa ou le Poggio.

"Des coureurs comme Bettini ou Valverde vont essayer d'anticiper", prévoit Petacchi qui s'empresse de mettre en garde: "Nous ne devons pas être les seuls à travailler derrière les échappés. Rabobank, Quick-Step ou Liquigas sont aussi concernées par le sprint."

Dans sa liste d'adversaires avant le départ de la "classicissima", l'Italien privilégie évidemment Freire, irrésistible dans Tirreno-Adriatico: "C'est lui qui est le plus dangereux. Mais il y a aussi Zabel, Boonen, Hondo, Cipollini et McEwen."

S'il a gagné quelque 89 courses (toutes compétitions confondues), Petacchi doit encore effacer les doutes sur son aptitude à dompter une classique, lui qui a échoué malgré des conditions archi-favorables tant dans Paris-Tours (2003) que dans Milan-Sanremo (2004). A croire que l'usure de la course, passé le cap des six heures de selle, lui enlève l'atout de la fraîcheur physique et le ramène au niveau de ses rivaux.

Son illustre aîné, Mario Cipollini, qui l'a complimenté pour son dernier sprint à Tirreno-Adriatico, a fait l'objet du même scepticisme. Longtemps, "Cipo" a échoué sur la Via Roma. Avant de finir par gagner en 2002, à l'âge de 35 ans.

Zabel pour une cinquième

L'Allemand Erik Zabel (T-Mobile), 34 ans, s'aligne au départ pour tenter de gagner une cinquième fois la prestigieuse classique cycliste.

Battu in-extremis l'an passé par l'Espagnol Oscar Freire, le champion allemand a chuté sans conséquence mardi dans la dernière étape de Tirreno-Adriatico, la course de préparation à la "Primavera" qu'il a terminée à la 29e place, à près de 4 minutes du vainqueur.

Le Kazakh Alexandre Vinokourov, remarqué en progression au long de Paris-Nice, fait également partie de l'équipe.
Zabel s'est déjà imposé à quatre reprises à Sanremo (1997, 1998, 2000 et 2001).

L'équipe T-Mobile à Milan-Sanremo: Erik Zabel, Rolf Aldag, Matthias Kessler, Andreas Klier, Stephan Schreck et Steffen Wesemann (ALL), Serguei Ivanov (RUS), Alexandre Vinokourov (KZK).

Valverde en leader de l'équipe Baléares

L'Espagnol Alejandro Valverde abordera en leader de l'équipe Baléares la première grande classique de la saison cycliste, Milan-Sanremo, qui se disputera samedi.

Valverde, 24 ans, a gagné la dernière étape de Paris-Nice dimanche dernier, son premier succès obtenu hors d'Espagne. Le coureur espagnol, 54e en 2003 sur la Via Roma de Sanremo, n'a pas couru l'an passé la Primavera.

L'équipe Baléares à Milan-Sanremo: Alejandro Valverde, José Luis Carrasco, José Luis Arrieta, Joan Horrach, Unai Osa, Imanol Erviti, Vicente Reynes et Mikel Pradera (ESP).