MONTRÉAL - Le Norvégien Lars Petter Nordhaug a remporté dimanche la troisième présentation annuelle du Grand Prix cycliste de Montréal, la deuxième et ultime étape québécoise disputée dans le cadre du championnat World Tour de l'Union cycliste internationale.

Le coureur de l'équipe Sky a complété le parcours de 205,7 km, à raison de 17 boucles de 12,1 km, en cinq heures, 28 minutes et 29 secondes. Il a devancé l'Italien Moreno Moser (Liquigas) et le Russe Alexandr Kolobnev (Katusha), respectivement deuxième et troisième avec deux secondes de retard.

Nordhaug succède ainsi à Rui Costa, vainqueur à Montréal l'an dernier, et à Robert Gesink, qui l'a emporté sur le mont Royal en 2010.

«Je cherchais surtout à prévenir les coups quand, à trois kilomètres de la fin, je me suis senti très en force. Tout le monde sur la radio me criait d'y aller, alors c'est ce que j'ai fait. J'ai pensé un moment que j'allais me faire battre dans le sprint, mais je l'ai emporté», a raconté le vainqueur du jour.

Moser a reconnu qu'il se sentait si mal pendant la course qu'il a songé à abandonner.

«Puis, dans les derniers tours, je me suis senti mieux. Je suis donc content de cette deuxième place», a indiqué l'athlète de 21 ans, qui en est à sa première saison dans les rangs professionnels et est considéré comme une vedette montante du cyclisme.

Kolobnev s'est également dit satisfait d'être sur le podium même si la victoire lui a ultimemement échappé.

«C'était chaotique dans les derniers mètres. C'est bien de pouvoir accéder au podium après s'être extirpé d'un groupe de 20 coureurs», a-t-il noté.

Simon Gerrans (Orica Greenedge), l'Australien vainqueur du Grand Prix de Québec, vendredi, a pris le quatrième rang. Il s'est retrouvé au sein d'un groupe de 19 coureurs à quatre secondes de retard, qui comprenait aussi des coureurs de premier plan tels que Edvald Boasson Hagen (Sky), Costa (Movistar), Peter Sagan (Liquigas) et Thomas Voeckler (Europcar), entre autres.

«C'est une belle sensation de se retrouver ainsi parmi les meilleurs, dans un peloton aussi relevé», a ajouté Nordhaug, qui s'est dit tout aussi fier de pouvoir fouler la première marche du podium au sein d'une formation Sky qui compte plusieurs vedettes.

«Nous avons travaillé très fort toute l'année, plusieurs d'entre nous ont beaucoup progressé, et ç'a donné une atmosphère où les succès engendrent d'autres succès», a-t-il dit de l'atmosphère qui règne chez Sky depuis le début d'une année où les membres de l'équipe Bradley Wiggings et Chris Froome ont fini premier et deuxième au Tour de France.

Le meilleur Canadien, dimanche, a été Ryder Hesjedal (Garmin Sharp). Il a terminé au 23e rang à 11 secondes du vainqueur. Les Québécois David Veilleux (Europcar) et François Parisien (Spidertech) ont suivi en 24e et 25e places, à 22 secondes chacun.

«Ç'a été une bonne journée (pour l'équipe), qui s'est déroulée selon le plan établi, a indiqué Veilleux. En ce qui me concerne je suis content, je me sentais beaucoup plus à l'aise que l'an dernier. J'étais plus confiant.»

«J'ai été plus dans le coup ici qu'à Québec il y a deux jours, alors considérant le fait que je n'ai disputé que les Jeux olympiques à part ça depuis que j'ai dû abandonner au Tour de France, c'est de bon augure si ma courbe de progression continue dans la même direction», a affirmé Hesjedal en pensant au reste de la saison, qui comprendra notamment les championnats du monde qui se dérouleront du 15 au 23 septembre aux Pays-Bas.

Après qu'un trio d'échappés composé de Manuele Boaro (Saxo Bank), Cyril Gautier (Europcar) et Egoi Martinez (Euskaltel) eut animé une bonne portion de la course, seuls Kristijan Koren (Liquigas) et Simone Ponzi (Astana) ont daigné se mettre à leur poursuite en milieu d'épreuve. Le peloton a entre-temps fait fi d'un retard qui s'élevait à 7:45 à un certain moment pour finalement voir ses meilleurs éléments revenir dans le coup et entreprendre résolument la remontée avec quatre tours à faire. C'est alors que l'écart est passé sous la barre des deux minutes, Gautier et Martinez résistant tant bien que mal devant pendant que Boaro, en panne d'énergie, retrouvait une position plus anonyme.

L'avance des échappés a fondu à zéro avec deux tours à faire, plusieurs coureurs tentant de prendre l'initiative, quelques secondes devant le peloton. Cela a mis la table pour les duels d'usage de fin de course, Veilleux et Hesjedal faisant notamment des incursions intéressantes dans le dernier tour.

«J'avais peut-être une chance d'accrocher les autres au sommet et d'arriver avec (Voeckler) pour la victoire, mais... Ça n'a pas fonctionné mais je n'ai pas de regrets, au moins j'ai essayé», a commenté Veilleux.