PARIS - Le Kazakh Alexandre Vinokourov a estimé que les rumeurs concernant son équipe Astana au sujet du dopage étaient une manoeuvre de déstabilisation avant le Tour de France dont il sera l'un des principaux favoris.

"On essaie de nous faire peur. Mais je suis tranquille, nous n'avons rien à nous reprocher", a estimé Vinokourov dans un entretien publié vendredi par L'Equipe en se justifiant de porter des maillots noirs à l'entraînemant.

"Arrêtez les fantasmes ! Si je porte un maillot noir à l'entraînement uniquement sur la Côte d'Azur, où j'habite, c'est pour éviter d'être reconnu par les cyclotouristes. Ce n'est pas très pratique quand on prépare le Tour d'en avoir vingt dans la roue pendant des heures. Mais je ne suis pas le seul à agir ainsi. Paolo Bettini, lui-même, préfère quitter son maillot arc-en-ciel", a déclaré le coureur kazakh.

Mercredi soir, la manager antidopage de l'UCI (Union cycliste internationale), Anne Gripper, déclarait à l'AFP que, sans les nommer, six à sept coureurs "considérés à haut risque en raison de leur comportement suspect et parce qu'ils sont susceptibles de bien marcher sur le Tour de France" avaient fait l'objet de trois à quatre contrôles inopinés lors des dernières semaines. Trois de ces coureurs étaient surnommés les "Men in black", les hommes en noir.

Vinokourov a précisé au quotidien sportif avoir fait l'objet de trois contrôles inopinés cette saison: "Une fois avant la Flèche Wallonne, une autre fois à Tenerife, à l'entraînement, en avril, et début juin chez moi, à Monaco. S'il y avait eu une anomalie, on l'aurait su, moi le premier. Or je n'ai reçu à ce jour aucun courrier, aucun mail de l'UCI" (Union cycliste internationale).

Le lien avec Ferrari

Le Kazakh en a profité pour mettre en cause la rigueur des contrôles: "Début juin, ils (les contrôleurs, ndlr) sont ainsi venus chez moi, à Monaco. Ce jour-là, ils m'ont d'ailleurs dit avoir huit contrôles à faire et confié que j'étais le seul à avoir été localisé. (...) Quand certains évitent un contrôle inopiné comme ce fut le cas à Monaco début juin, ça n'est jamais rendu public. Mais quand on se soumet à ce contrôle bien gentiment comme moi, alors il y a tout de suite suspicion. Je ne comprends pas l'intérêt de l'UCI à divulguer ces informations, ils prennent beaucoup de risques. Ça peut se retourner contre eux."

Vinokourov, qui s'est justifié de son amitié avec Lothar Heinrich, le médecin licencié par T-Mobile ("Je sais faire la part des choses entre la vie privée et la vie professionnelle"), a évoqué aussi ses rapports avec le préparateur italien Michele Ferrari: "Armstrong a gagné le Tour en répétant toujours qu'il s'entraînait avec lui et qu'il était le meilleur préparateur physique. Et personne dans le peloton ne s'en est offusqué, car beaucoup de monde travaillait avec lui. Aujourd'hui, la facilité, c'est de nous coller une sale image parce que les autres ont fait des erreurs dans le passé."

"Ceux qui veulent me détruire doivent savoir que je suis dur au mal. Et que je ne lâcherai rien", a poursuivi Vinokourov en annonçant qu'il signerait l'engagement demandé mardi dernier par l'UCI pour un cyclisme propre même s'il a estimé le procédé "un peu étrange": "C'est l'UCI qui contrôle et annonce les cas positifs, et c'est à elle qu'on devra payer un an de salaire en cas d'infraction."