AUSTIN, Texas - Lance Armstrong a finalement tout avoué.

L'Américain a confessé s'être dopé pendant une interview accordée à Oprah Winfrey lundi, quelques heures seulement après avoir fait de poignantes excuses au personnel de la Fondation Livestrong, qu'il a fondée et qu'il a d quitter.

Après cette rencontre dans les bureaux de Livestrong, Armstrong s'est rendu dans un hôtel du centre-ville d'Austin, où il a répondu aux questions de l'animatrice pendant deux heures et demie. Au cours de cet entretien, le cycliste a été très « ouvert », aux dires de l'animatrice.

En entrevue à « CBS This Morning » mardi, Winfrey a déclaré qu'elle n'avait pas planifié parler des confessions d'Armstrong avant que l'entrevue ne soit diffusée sur les ondes de son réseau OWN, mais qu'elle en avait été forcée puisque entre son départ d'Austin et son arrivée à Chicago, « vous les aviez confirmées ».

« Alors je suis assise ici parce que cela a déjà été confirmé », a-t-elle ajouté.

L'entrevue devait être diffusée jeudi, mais elle sera maintenant présentée en deux parties sur deux soirées parce qu'il y a trop de matériel.

Winfrey n'a pas pu affirmer si Armstrong était repentant, mais elle a déclaré qu'il semblait prêt à se livrer.

« Je ne crois pas que le terme 'émotif' soit assez fort pour décrire l'intensité ou la difficulté qu'il a éprouvé en parlant de certains des sujets abordés », a-t-elle indiqué.

Cette confession se veut une étonnante volte-face pour cet athlète fier, qui a toujours recherché l'adulation et utilisé les tribunaux pour pourfendre ses critiques.

Pendant plus de 10 ans, Armstrong a toujours défié qui que ce soit qui ne croyait pas sa version des faits de prouver le contraire. Il a finalement raconté l'histoire lui-même après avoir déclaré au cours du week-end dernier qu'il comptait répondre aux questions de Winfrey de façon « directe, honnête et candide ».

Le cycliste a été privé de tous ses titres au Tour de France, de la plupart de ses commanditaires et a été forcé de quitter Livestrong l'an dernier après que l'Agence antidopage américaine (USADA) ait émis un rapport accablant de plus de 1000 pages l'accusant d'avoir été à la tête d'un réseau de dopage aux proportions titanesques.

L'Union cycliste internationale (UCI) a émis un communiqué, mardi, dans lequel elle déclare être au courant de la confession d'Armstrong à l'animatrice. La fédération lui a fortement recommandé de donner sa version des faits à une commission indépendante qu'elle a mise sur pied afin de faire la lumière sur des allégations de camouflage d'échantillons suspects du cycliste américain, qu'elle aurait accepté des sommes de sa part et qu'elle l'aurait aidé à ne pas échouer de tests antidopage.

Au moins l'un des adversaires pourfendus par Armstrong, le Sunday Times de Londres, a déjà intenté une poursuite pour récupérer les 500 000 $ US qu'elle avait dû lui verser dans un procès en diffamation. La firme de Dallas SCA Promotions, qui a tenté de ne pas payer une prime promise à Armstrong en cas de victoire au Tour de France, a quant à elle menacé de poursuites le cycliste afin de récupérer les 7,5 millions $ alloués en arbitrage.

En Australie, le gouvernement de l'État de l'Australie méridionale a déclaré mardi qu'il tenterait de récupérer les millions de dollars versés à Armstrong en primes de participation pour les éditions 2009, 2010 et 2011 du Tour Down Under.

« Nous serions très heureux que M. Armstrong nous rembourse ces sommes », a indiqué le premier ministre de l'État, Jay Weatherill.

La fortune d'Armstrong serait évaluée à près de 100 millions $. Mais la plupart de ses commanditaires l'ont abandonné après l'émission du rapport de l'USADA - ce qui l'a privé de plusieurs dizaines de millions de dollars - et peu de temps après, il a quitté la direction de Livestrong.

Après les révélations de l'USADA, il a aussi été banni de toutes compétitions de triathlon et de course à pied auxquelles il s'adonnait depuis sa retraite du cyclisme. Selon les règles de l'Agence mondiale antidopage (AMA), sa suspension à vie ne pourrait pas être commuée à une peine de moins de huit ans de suspension. L'AMA et l'USADA ont laissé entendre qu'elles pourraient revoir sa suspension selon les informations qu'Armstrong pourrait leur fournir.