Malgré la quatrième place du Français Adrien Petit à l’étape initiale de Paris-Nice lundi, le Québécois Antoine Duchesne et ses coéquipiers de Direct Énergie sont restés sur leur appétit et étaient même un peu déçus au terme de la journée.

« Nous avons joué un peu de malchance. Nous avions les effectifs pour pouvoir gagner. Adrien s’est retrouvé seul sur le final parce que (Sylvain) Chavanel a crevé », a expliqué Duchesne, qui a fini 68e de cette deuxième journée de l’épreuve du World Tour, en recul de 23 secondes sur le vainqueur.

C’est le Français Arnaud Démare (FDJ) qui a été le premier à franchir la ligne d’arrivée de la course de 198 kilomètres, disputée sous les flocons, la pluie et de bons vents entre Condé-sur-Vesgre et Vendôme. Il a battu 53 rivaux au sprint, dont le Britannique Ben Swift (Sky) et le Français Nacer Bouhanni (Cofidis), qui ont respectivement fini deuxième et troisième.

« Nous étions peut-être une soixantaine vers la fin et nous étions encore cinq de l’équipe, mais Chavanel a crevé au pied de la dernière bosse », a poursuivi Duchesne au sujet de son équipier français, délégué pour le classement général. « Nous avons attendu à l’arrière du peloton pour essayer de le ramener, mais du coup, Adrien s’est retrouvé tout seul à se battre pour le sprint. »

« Il avait utilisé beaucoup de cartouches auparavant. Il a fait une super performance compte tenu de tout ce qui est arrivé, mais c’est un peu une déception. Normalement, nous aurions été capables de lui donner un coup de main dans les deux ou trois derniers kilomètres. Il aurait peut-être eu le petit quelque chose de plus pour aller chercher la victoire. Il l’avait en lui. »

Malgré leurs efforts, Chavanel a conclu à 23 secondes de Démare, au 73e rang.

Duchesne n’était de son côté pas pleinement rassasié. « Je suis encore déçu de mes sensations. C’est un peu comme hier (dimanche). Je sens que je suis bloqué. J’ai du mal à bien produire mes efforts. Je ne sais pas trop ce que c’est. Je ne sens pas que c’est de la fatigue ou que j’ai mal aux jambes. Ça devrait aller mieux de jour en jour. »

« J’étais là au final, mais pas avec de belles sensations, sans être capable de bien pousser. J’aurais aimé être plus présent. Je sens que la force est là, mais je ne suis pas capable de bien m’arracher sur le vélo. Il n’y a rien d’alarmant, je sais que la forme est là », a conclu l’athlète originaire de Chicoutimi.

L’Australien Michael Matthews (Orica-GreenEdge), gagnant du prologue dimanche, garde le maillot jaune. Le Néerlandais Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) est deuxième à trois secondes et le Néo-Zélandais Patrick Bevin (Cannondale) troisième à quatre secondes.

Petit, 33e à 29 secondes, est le meilleur de Direct Énergie au classement général, suivi par Chavanel, 38e à 34 secondes. Duchesne se retrouve au 64e échelon, en retard de 58 secondes.

Mardi, une sortie de 213,5 kilomètres, entre Contres et Commentry, est au menu.

Matthews indifférent au froid

Le Français Tony Gallopin, à l'attaque dans le dernier passage montant (comme Pierre-Luc Périchon au premier passage), a tenté alors de provoquer la décision. Mais Thomas et l'Espagnol Ion Izagirre, deux de ses adversaires pour le classement général, ont suivi, tout comme le porteur du maillot jaune, Michael Matthews, très à l'aise et ambitieux sur ce Paris-Nice.

L'Australien, qui a conservé le maillot jaune de leader, a empoché une bonification en cours d'étape. « C'était facile à faire et c'est bon pour le classement général », a estimé Matthews, désormais nanti de 3 secondes d'avance sur le Néerlandais Tom Dumoulin.

Cinquième sur la ligne, Matthews a expliqué avoir couru différemment des sprinteurs visant le succès d'étape: le vainqueur du prologue entend bien conserver le maillot jaune le plus longtemps possible.

« Mon équipe a travaillé toute la journée et je me suis retrouvé un peu isolé dans le final. J'ai dû surveiller les coureurs du classement général », a déclaré le chef de file de l'équipe Orica, qui est apparu indifférent au froid (« Je n'ai pas peur des conditions extrêmes », a-t-il souri).

Mardi, la deuxième étape s'annonce encore favorable aux sprinteurs sur le parcours de 213,5 kilomètres reliant Contres (centre) à Commentry (centre). Mais, cette fois, sans les chemins de calcaire que Matthews a salué comme « une bonne nouveauté ».