VALLON-PONT-D'ARC - Les coureurs français ont tenu le haut de l'affiche, jeudi, dans la 5e étape de Paris-Nice remportée par Jérémy Roy devant Thomas Voeckler dans la petite cité de Vallon-Pont-d'Arc à la sortie des gorges de l'Ardèche (sud-est).

A la veille de l'étape-reine qu'un autre Français, Sylvain Chavanel, abordera avec le maillot jaune, le peloton a été piégé par les baroudeurs au cours de la première journée ensoleillée depuis le départ.

L'Allemand Heinrich Haussler, le vainqueur du premier (et seul) sprint massif pour le succès d'étape lundi dernier, s'est imposé une nouvelle fois aux autres spécialistes. Mais il a pris seulement la quatrième place de l'étape, à 2 minutes et demie d'un trio d'échappés à l'arrivée des 204 kilomètres.

Roy, qui a lancé le coup dès le 13e kilomètre, Voeckler et l'Allemand Tony Martin ont passé la journée à l'avant de la course sur les routes très sinueuses et vallonnées de l'Ardèche, ce département de moyenne montagne situé sur la rive droite de Rhône.

Les trois hommes ont compté jusqu'à 7 minutes d'avance et ont préservé un avantage suffisant au premier passage sur la ligne (4 min 30 sec), à 25 kilomètres de l'arrivée, pour se disputer le gain de l'étape.

Voeckler et Martin ont tenté de démarrer à tour de rôle avant que Roy, qui avait laissé faire ses deux compères, porte son attaque à 7 kilomètres de l'arrivée.


Contador attendu à Lure

Le Français, âgé de 25 ans, a bénéficié de la surveillance réciproque entre Voeckler et Martin pour s'imposer de plusieurs longueurs à son compatriote, revenu trop tardivement, et signer sa première victoire depuis ses débuts professionnels en 2003.

"C'est ma deuxième saison pleine chez les pros", a expliqué Roy qui, auparavant, a mené de front carrière cycliste et études d'ingénieur. Son diplôme obtenu avec le rang de major de sa promotion, il s'est ensuite consacré à cent pour cent au cyclisme.

L'année passée, Roy a couru Giro et Tour, en s'inclinant seulement face à Chavanel dans l'étape de la Grande Boucle arrivant à Montluçon. "Je ne suis pas un grand champion", a estimé le jeune Français. "Mon registre, ce sont les échappées au long cours".

"Quelques fois, il ne faut pas être le plus fort pour gagner", a ajouté le vainqueur du jour qui avait pris la... dernière place de l'étape précédente à Saint-Etienne. "Je voulais rentrer chez moi, j'étais mort, exténué !"

Chavanel a surtout cherché à récupérer avant l'étape de la Montagne de Lure, la seule arrivée au sommet de l'épreuve. "Contador est le meilleur grimpeur du monde, je ne vois pas qui peut le battre", a déclaré le leader de l'épreuve qui va chercher à s'accrocher au maximum.

Cette sixième étape, longue de 182,5 kilomètres au départ de Saint-Paul-Trois-Châteaux, se terminera par une ascension, inédite pour une course professionnelle, de 13,8 kilomètres (à 6,6 % de pente). Jusqu'à l'altitude de 1600 mètres, le point le plus haut de Paris-Nice.