BELLEVILLE - Le champion de France Thomas Voeckler a touché au but, mercredi, à Belleville (centre est), où il a enlevé la 4e étape de Paris-Nice au bout d'une longue échappée de plus de 180 kilomètres.

"C'est une délivrance !", s'est exclamé Voeckler, en échec jusqu'à présent dans la "course au soleil" qu'il dispute pour la 8e fois. Devancé à chaque fois par un autre Français, tant en 2009 (Jérémy Roy à Vallon Pont-d'Arc) que l'année passée (Amaël Moinard à Nice).

Dans les monts du Beaujolais (centre est), le champion de France a su saisir l'opportunité, en maître-tacticien, au lendemain d'une première tentative à l'approche de Nuits-Saint-Georges (centre est). Il s'est dégagé dès le 6e kilomètre avec le Belge Thomas De Gendt, qui a récupéré le maillot jaune de leader après cette étape, et un autre Français, le Provençal Rémi Pauriol.

Le trio, rejoint par deux autres coureurs (De Greef, Di Grégorio), est parti pour une longue aventure dans cette étape de 191 kilomètres qui empruntait les routes ensoleillées du Beaujolais.

"Nous avons bien géré l'effort", a relevé Voeckler en rendant hommage à De Gendt qu'il a appelé "la machine" de l'équipe Vacansoleil. Le Belge, intéressé par la reprise du maillot jaune, s'est montré le plus généreux jusque dans le final.

"De Gendt peut surprendre"

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"Nous étions les deux plus forts, je crois, mais il l'était plus que moi encore", a souri le champion de France qui avait déjà remarqué l'efficacité du Flandrien l'année passée lorsque De Gendt portait le maillot d'une équipe peu connue: "Il peut surprendre beaucoup de monde (dans ce Paris-Nice) !"

Alors que le peloton se rapprochait pour terminer à seulement 13 secondes, Voeckler s'est concentré sur le succès d'étape. Au sprint, jugé en faux-plat montant, il a devancé nettement Pauriol et De Gendt, le Français Rémy di Grégorio se classant quatrième.

"Je ne voulais pas faire une place d'honneur. J'aurais préféré encore me faire rattraper par le peloton", a raconté le leader de l'équipe Europcar, devenu le porte-drapeau du cyclisme français auquel il donne un exemple de professionnalisme et de générosité.

"Quand j'ai attaqué en début d'étape, certains se sont dit que j'allais gaspiller mes forces. Mais ce n'était pas pour aller chercher le maillot de meilleur grimpeur. Je savais que ça pouvait aller au bout", a insisté l'ex-maillot jaune du Tour 2004 qui, à l'âge de 31 ans, présente un palmarès enviable (deux fois champion de France, vainqueur d'étape sur le Tour, etc).

De Gendt, qui précède désormais Voeckler de 10 secondes au classement général, a évoqué pour sa part la prochaine étape, au profil accidenté sur les routes d'Ardèche menant à Vernoux-en-Vivarais.

"Il faudra survivre !", s'est exclamé le jeune Flamand (24 ans) qui craint surtout les parties les plus pentus -à 10 %- de la dernière difficulté, le col de la Mûre, situé à seulement 9 kilomètres de l'arrivée.