(Sportcom) - Les Championnats du monde de cyclisme sur route qui s'amorceront mercredi, à Madrid, et trois Québécois prendront part à ce grand rendez-vous.

François Parisien, champion canadien à la course en ligne, sera de l'épreuve senior de dimanche, Kevin Lacombe prendra le départ chez les moins de 23 ans samedi et Audrey Lemieux sera la seule Québécoise en lice. Deux forfaits sont à noter chez les Canadiennes soit Lyne Bessette, qui veut se concentrer sur sa saison de cyclo-cross, et Geneviève Jeanson, qui blessée à un tendon d'Achille.

Première expérience chez les seniors pour Parisien

Après trois présences aux Mondiaux (deux chez les moins de 23 ans et une chez les juniors), François Parisien en sera à une première participation chez les seniors.

« J'y vais pour l'expérience... qu'est-ce que tu veux que je fasse-là comme résultat?! » souligne en riant Parisien, réaliste quant à ses chances face à des coureurs expérimentés qui courent régulièrement dans les grands tours nationaux et les classiques européennes. « J'ai deux buts, mais je ne veux pas rêver non plus. Mon premier est de faire partie de l'échappée matinale pour me faire voir et l'autre est de finir la course en aidant mes coéquipiers Michael (Barry) et Ryder (Hesjedal) du mieux que je peux. Je m'en vais dans le néant et je n'ai rien à perdre. »

Étant relativement plat, le parcours de l'épreuve qui sera présentée dans la capitale espagnole permettra au cycliste originaire de Repentigny de se rapprocher de son deuxième objectif. « C'est plat, mais usant à la longue. J'ai des amis qui sont allés rouler sur le parcours et ils ont dit qu'il y avait deux bosses de 1,5 km à 5%. L'une d'elles est facile, mais l'autre n'est pas à l'abri du vent, alors ça sera usant après 273 km. Disons que pour un professionnel, c'est un parcours plat. »

En préparation pour la plus grosse course de sa carrière jusqu'à maintenant, Parisien a accumulé les kilomètres au cours des dernières semaines : « J'ai fait des entraînements de 7 heures en solo à 33 km/h de moyenne, incluant quelques montées dans des cols. Je roulais 220 km à bloc. Seul, c'est assez dur », précise celui qui a par la suite été ralenti par vilaine grippe, mais qui devrait avoir retrouvé sa forme d'ici la fin de la semaine.

Pour la prochaine saison, le Repentignois quittera son club français CR4C Roanne pour se joindre à la formation américaine TIAA-CREF.

« Comme transition du niveau amateur au niveau professionnel, je pense que c'est ce que je pouvais trouver de mieux », indique-t-il en remerciant du même coup son collègue cycliste Dominique Perras de l'avoir mis en contact avec l'ex-coureur et directeur sportif de l'équipe, Jonathan Vaughters. « Après cinq minutes de conversation, l'entente était conclue. »

Parisien aura toutefois l'occasion de montrer son maillot de champion national sur le vieux continent, où il agira comme chef de file pour guider ses coéquipiers, tant pour en servant d'interprète que dans les stratégies de course à utiliser.

Audrey Lemieux au service de l'équipe canadienne

Interviewée mardi alors qu'elle venait d'arriver à Madrid, Audrey Lemieux se sent fin prête pour ses premiers Mondiaux chez les seniors.


« Je ne suis pas nerveuse, car j'ai eu une préparation idéale, avance l'athlète d'Alma. (En Europe) j'ai participé à des Coupes du monde avec sensiblement les mêmes filles qui seront aux championnats du monde, ce qui me donne une idée de la vitesse à laquelle ça va rouler. Participer à ces Coupes du monde a été bénéfique et en plus, toutes les filles de l'équipe nationale étaient présentes, ce qui nous motivait. »

L'absence de Lyne Bessette et Geneviève Jeanson permettra-t-elle aux Canadiennes de jouer leurs cartes différemment cette année?

« Je pense que oui, croit Lemieux. On a Alison Sydor qui vient du vélo de montagne et elle a beaucoup d'expérience. Et c'est sans compter sur Sue Palmer-Komar et Erinne Willock. Je pense qu'on a une équipe qui se tient et tout le monde va être solidaire. Oui il y a eu de la controverse (dans le passé), mais je pense qu'on va avoir une belle chimie. Même en Coupe du monde, on sentait que les filles de l'équipe se tenaient ensemble. »

« Je m'attends à jouer un rôle qui ne sera pas nécessairement pour ma propre performance, ajoute-t-elle. Les expériences que j'ai eues avec l'équipe nationale sont que je suis la petite guerrière qui va aider les autres à gagner. Mais ça, c'est correct. Si je peux faire le travail pour aider une coéquipière à monter sur le podium, c'est parfait! »

Kevin Lacombe veut être bien placé

Kevin Lacombe, d'Amos, en sera à sa deuxième participation aux championnats du monde après celle de 2003, à Hamilton, alors qu'il courait chez les juniors. Année après année, l'épreuve chez les U23 (moins de 23 ans) est très relevée du fait qu'elle regroupe plusieurs coureurs qui sont à l'aube de rouler à plein temps au sein des équipes du Pro Tour.

« Je vais viser un top 20 ou un top 30 », souligne le coureur qui porte les couleurs de la formation Volkwagen-Trek lors de la saison régulière. « Le parcours (168 km) me sera favorable, car il n'y a pas beaucoup de bosses. Si ça se finit au sprint, c'est sûr que je vais être dans la game et que je pourrais faire quelque chose de bien. Je veux faire du mieux que je peux. »

Après un début de saison en deçà de ses attentes, Lacombe a su revenir en force pour obtenir sa sélection pour Madrid.

« La saison a commencé lentement. Au printemps, j'ai fait plusieurs aller-retour entre Amos et Montréal pour finir mes cours au Cégep et cet horaire a vidé mes batteries », explique l'athlète qui vient tout juste d'amorcer ses études en administration à l'Université Laval. « J'ai remonté la pente tout au long de l'été et juste avant les Jeux du Canada, j'ai ressenti de bons feelings pour remporter la course sur route. »

À noter que les Québécois ne participeront pas aux épreuves de contre-la-montre qui seront présentées mercredi et jeudi.