PARIS - L'UCI (Union cycliste internationale) a détaillé vendredi la mise en place du passeport biologique qui concerne les coureurs de l'élite, dont 23 sont d'ores et déjà "ciblés" et l'un fait l'objet d'une procédure disciplinaire pour dopage.

L'UCI, qui a tenu une conférence de presse à son siège d'Aigle (Suisse), a annoncé à cette occasion les noms des neuf experts indépendants chargés d'analyser les profils des coureurs soumis à ce passeport révolutionnaire.

En notant que l'ensemble du peloton du prochain Giro faisait partie de ce programme, la fédération internationale a souligné qu'un total de 2172 contrôles avaient été réalisés à la date du 30 avril, soit un nombre légèrement supérieur à ses prévisions.

A partir de ces éléments, a précisé la manager antidopage de l'UCI, Anne Gripper, 23 coureurs sont "ciblés", c'est-à-dire font l'objet d'une attention particulière.

L'UCI a ajouté qu'une procédure disciplinaire pour dopage contre un coureur sous passeport biologique, en d'autres termes courant pour une équipe de l'élite, avait été ouverte.

La fédération internationale a indiqué que quatre autres coureurs (toutes disciplines confondues) étaient dans le même cas.


"Le Giro peut être rassuré"

"On s'attend à pouvoir fournir les premières conclusions générales dans la seconde moitié de l'année", a estimé l'UCI qui a fait le point à l'approche du départ du Giro, le 10 mai à Palerme.

A défaut d'avoir eu communication des informations concernant les coureurs ou les équipes -"L'UCI ne peut divulguer les informations du passeport biologique à d'autres personnes que les collaborateurs des équipes agréés par les coureurs", a-t-elle expliqué-, "l'organisateur du Giro peut être rassuré: tous les coureurs qui y participeront font partie du programme du passeport biologique", selon la déclaration de la fédération internationale.

"Les contrôles prévus ont été effectués sur chaque coureur", à raison d'une moyenne de 4 contrôles pour les membres des équipes sous label ProTour et de 2 contrôles pour les autres.

Les coureurs des deux équipes (LPR, NGC) qui n'étaient pas au départ incluses dans le programme du passeport biologique ont été intégrés. Les deux formations invitées par l'organisateur du Giro ont accepté de payer la totalité du coût du programme les concernant.


"On ne peut jamais être sûr à 100 %"

Les experts, qui travaillent sur des bases anonymes, doivent tenir leur première réunion de travail le 20 mai. Cinq d'entre eux appartiennent au groupe de travail sur les paramètres sanguins de l'Agence mondiale antidopage (AMA), laquelle s'est retirée du projet du passeport biologique en raison de dissensions avec l'UCI.

Au total, le groupe est formé de trois Italiens (Giuseppe d'Onofrio, Pierluigi Fiorella et Giuseppe Fischetto), deux Australiens (Michael Ashenden et Robin Parisotto), deux Français (Michel Audran et Olivier Hermine), un Suédois (Bon Berglund) et un Allemand (Olaf Schumacher).

L'UCI a fait part de sa confiance dans ce qu'elle a qualifié d'"outil de dissuasion efficace". Mais, tout en insistant sur l'efficacité de la détection "grandement" améliorée, elle a précisé aussi la limite actuelle.

A la question de savoir si le peloton au départ du Giro sera "propre", l'UCI a répondu en conclusion: "Non. On ne peut jamais être sûr à 100 % qu'un coureur ne se dope pas. On ne peut maîtriser les décisions que prennent les coureurs avant et pendant une course. Cela dit, nous pouvons certainement influencer leurs décisions (...). On dissuadera complètement les coureurs de se doper quand ils auront le sentiment que le risque de se faire prendre et exclure est plus grand que les bénéfices potentiels du recours à des méthodes et substances dopantes."