CAGLIARI, Italie - L'Italien Alessandro Petacchi a renoué avec la victoire dans le Tour d'Italie, lundi, à Cagliari, où il a enlevé au sprint la troisième étape, la dernière en Sardaigne.

En larmes, longtemps prostré sur son vélo après avoir franchi la ligne, Petacchi (33 ans) a retrouvé ensuite le chemin du podium qu'il n'avait plus fréquenté pour un succès d'étape dans le Giro depuis l'arrivée de l'édition 2005 à Milan.

"Il me manque encore quelque chose. Je passe par des hauts et des bas", avait reconnu Petacchi la veille, après avoir été dominé par l'Australien Robbie McEwen et s'être résigné à la troisième place dans le premier sprint massif du Tour d'Italie.

A Cagliari, le Ligurien de l'équipe Milram a d'autant plus savouré son succès, un an et six jours après une sérieuse chute survenue sous la pluie en Belgique dès la troisième étape du Giro. Touché au genou (fracture de la rotule gauche), il avait abandonné la caravane rose la mort dans l'âme, sans pouvoir défendre ses chances, pas plus que dans le Tour de France deux mois plus tard.

"Il n'y a que moi pour savoir ce que j'ai souffert afin de retrouver mon niveau", a lâché encore Petacchi, trop heureux d'avoir mené à bon terme son long sprint sur la ligne droite finale, en bord de mer.

L'Allemand Robert Forster, le long des barrières, n'a pu le remonter tout comme l'Argentin Maximiliano Richeze, placé côté ouvert. Quant à McEwen, qui n'avait pu prendre le sillage de Petacchi, il a vite compris qu'il ne pourrait lutter pour la victoire (4e).

Gasparotto retrouve le rose

L'équipe Milram, en tout cas, a travaillé d'arrache-pied pour gommer l'échappée de deux jeunes coureurs, le Russe Mikhaïl Ignatiev (22 ans) et l'Italien Giovanni Visconti (24 ans), partis peu après le départ des 180 kilomètres avec trois autres compagnons (Pichot, Aggiano, Buffaz).

Ignatiev, le champion olympique de la course aux points, a résisté longtemps sur les routes planes longeant le golfe de Cagliari. Le dos à plat sur sa machine, cet attaquant impressionnant a fini par s'incliner à 4 kilomètres de l'arrivée, faute de pouvoir s'appuyer efficacement sur Visconti qui était visiblement épuisé.

Dans le final, une chute a projeté à terre plusieurs coureurs (Hushovd, Cunego et Gene notamment) qui ont pu se relever rapidement. L'Irlandais Nicolas Roche, le fils de Stephen (vainqueur du Giro et du Tour 1987), a tenté crânement sa chance sous la flamme rouge mais le sprint, inévitable, a été lancé de loin pour le plus grand profit de Petacchi.

Pour l'anecdote, l'Italien Enrico Gasparotto -déjà en tête samedi après le contre-la-montre par équipe- a récupéré le maillot rose de leader que les chronométreurs avaient laissé dans un premier temps à son coéquipier Danilo Di Luca.

Les deux coureurs, à égalité de temps, ne sont départagés que par l'addition de leurs places respectives aux arrivées d'étapes.

Mardi, les coureurs rejoignent par avion le continent avant de repartir de Salerne (sud), le lendemain, pour la quatrième étape.