COPENHAGUE - Les Danois ont réagi avec stupéfaction jeudi à l'exclusion la veille du Tour de France de leur compatriote Michael Rasmussen, mais la plupart semblaient approuver la décision de l'équipe Rabobank de lâcher son maillot jaune controversé.

En position de devenir le deuxième Danois à triompher à Paris, Rasmussen a été renvoyé pour cause d'informations "incorrectes" fournie à la direction de son équipe sur le lieu de sa préparation au Tour.

"Je suis choqué", a confié le chef de l'Union cycliste danoise Tom Lund. Mais il a souligné que Rabobank "a pris la bonne décision, car c'est une situation qu'aucune équipe sérieuse ne peut accepter".

Lund s'est défendu d'avoir voulu nuire à Rasmussen en annonçant la semaine dernière son exclusion de l'équipe nationale danoise, bien que la décision remonte à juin.

"Tout ce que nous avons fait est de dire la vérité", s'est-il justifié.

Le départ de Rasmussen a en tout cas douché les espoirs du Danemark, écoeuré par les confessions de dopage du seul gagnant Danois du Tour de l'histoire, Bjarne Riis, de voir enfin un compatriote gagner à la régulière. Longtemps élevé au statut de héros national pour sa victoire de 1996, Riis a avoué en mai avoir pris des substances illicites de 1993 à 1998.

"Je trouve que c'est triste, a estimé sur la chaîne TV2 Alex Preuss, un habitant de la ville d'origine de Rasmussen, Toelloese, située à l'ouest de Copenhague. Enfin nous avions un coureur qui valait quelque chose, et puis il plonge tout ça dans l'absurde."

Rasmussen avait séché des contrôles antidopage le 8 mai et le 28 juin, déclarant s'être trouvé au Mexique. Mais un ancien cycliste, Davide Cassani, affirme avoir aperçu le Danois en Italie à la mi-juin.

Les règlements internationaux contraignent les professionnels à tenir les autorités au courant du lieu de leurs entraînements pour se réserver le droit de réaliser des contrôles inopinés.

Surnommé Chicken en raison de ses jambes maigres, le meilleur grimpeur des deux précédentes éditions du Tour avait tout de même réussi à gagner à la sympathie de certains Danois en endossant le maillot jaune cette année.

"C'est mon gagnant et ce sera toujours mon gagnant", assure Bente Lehman, autre habitante de Toelloese.