PARIS - Le passeport biologique en train d'être mis en place pour l'ensemble des coureurs cyclistes de l'élite est un enjeu très important, a estimé Jacques Rogge, président du Comité international olympique (CIO).

"Ce n'est pas une panacée mais ce serait certainement une avancée formidable", a déclaré Jacques Rogge dans un entretien réalisé récemment par Eurosport. "Entre la preuve analytique de positivité dans les urines voire dans le sang, et ce suivi qui démontre les effets indirects du dopage, il y a une marge énorme qui nous permettrait d'avancer véritablement dans la lutte".

Le président du CIO a qualifié l'enjeu de "non pas déterminant pour le futur mais très important": "Je dis non pas déterminant parce qu'il y a malgré tout une certaine incertitude juridique quant à la validité des résultats mais ça permettra certainement une avancée."

Jacques Rogge a regretté le retrait de l'Agence mondiale antidopage (AMA) du programme: "Je le ferai savoir par nos représentants au conseil de fondation de l'AMA. (...). Il y a un conflit juridique entre l'ex-président de l'UCI et l'ex-président de l'AMA. Ces deux hommes vont en débattre devant le tribunal. On verra bien quel est le résultat mais la lutte contre le dopage doit continuer malgré tout."


Régler les problèmes tranquillement

Interrogé sur une médiation possible du CIO, son président a répondu: "Le CIO a déjà servi de nombreuses fois d'intermédiaire. Malheureusement, tous les partenaires n'ont pas toujours voulu écouter la voix de la raison. Nous agissons discrètement, sans esclandre, sans le mettre sur la place publique. Quand il y a des problèmes, il faut les régler tranquillement sans effet de manche ni d'annonce."

Enfin, Jacques Rogge a regretté la position du juge espagnol Serrano, qui a refusé de transmettre les éléments demandés au Tribunal arbitral du sport (TAS) dans le dossier de dopage Puerto: "Je ne vais pas commenter une décision de justice. Je regrette seulement que la lutte contre le dopage ne puisse pas utiliser les documents Puerto quelles que soient les raisons."

"Nous devons respecter la souveraineté espagnole, a-t-il ajouté. Si véritablement nous ne pouvons pas avoir accès au dossier, il y aura malheureusement beaucoup de questions qui vont rester (en suspens) et dans les questions non résolues, il y a toujours des tentatives de voir des complots, des machinations voire des situations beaucoup plus graves qu'elles ne sont."

Le président du CIO a cité, par comparaison, l'attitude de la justice italienne dans le dossier de dopage des JO de Turin: "Voilà l'exemple d'un juge (Guariniello) qui estime pouvoir donner. Un autre juge estime ne pas pouvoir transmettre un dossier. Nous le regrettons mais la décision lui appartient."