Romain Bardet remporte la première étape du Tour de France
« Je suis enfin moi-même »: vainqueur de la 1ère étape du Tour de France entre Florence et Rimini samedi après un numéro extraordinaire, Romain Bardet a expliqué se sentir libéré, débarrassé de la pression du classement pour sa dernière Grande Boucle.
« C'est la première fois que je souris avant le départ d'un Tour de France. Ne pas faire le général ça m'enlève une pression énorme. Je suis enfin moi-même, et courir sans arrière-pensée c'était fabuleux », a expliqué le grimpeur de DSM après l'étape.
Sorti du peloton à 50 kilomètres de l'arrivée, le coureur français de 33 ans s'est imposé devant son équipier Frank van den Broek, avec seulement cinq secondes d'avance sur le groupe des favoris.
« C'est fou. Comme quoi dans le vélo il y a encore des moments inattendus. C'était sublime », s'est réjoui Bardet, dont c'est la quatrième victoire d'étape sur le Tour, et qui avait terminé deuxième du classement général en 2016 et troisième l'année suivante, sans jamais porter le maillot jaune.
« Je ne connaissais pas vraiment le parcours mais j'ai eu l'instinct », a expliqué Bardet, qui a salué le travail de son coéquipier, « qui mérite autant que moi, parce qu'il m'a tiré sur le plat à la fin, c'est vraiment un grand talent. »
« J'ai vu beaucoup de coureurs souffrir et je me sentais vraiment bien », a-t-il ajouté. Je savais qu'on avait Frank (van den Broek) qui est très fort devant. »
« Je n'ai pas de mots », a réagi le Néerlandais de 23 ans, son partenaire d'échappée du jour. « Quand j'ai vu l'écart avec le peloton lors de la dernière ascension de la journée, je me suis dit que ça pouvait le faire. C'était très dur les derniers hectomètres, j'ai vu le peloton à nos trousses, j'avais tellement mal aux jambes. »
Bardet est le premier Français à porter le maillot jaune depuis Julian Alaphilippe en 2021.
« Ça avait toujours été un but de ma carrière, et honnêtement j'en avais fait un peu le deuil », a reconnu Bardet, qui dispute son dernier Tour après avoir annoncé il y a quelques jours qu'il allait raccrocher en juin 2025.
Vingegaard et Van Aert rassuré
Gravement accidentés au printemps, Jonas Vingegaard et Wout Van Aert, les deux leaders de l'équipe Visma-Lease a bike, étaient « très contents » de leur performance lors de la première étape du Tour de France samedi.
« Je suis très content de mes sensations, ça me donne beaucoup de confiance pour les trois semaines à venir », a déclaré le Danois, double vainqueur sortant, victime de fractures à la clavicule, à plusieurs côtes et d'un pneumothorax dans un crash début avril.
« J'ai les jambes pour jouer le général mais la victoire finale c'est encore autre chose, je ne sais pas encore », a ajouté Vingegaard qui a franchi la ligne dans un peloton de 46 coureurs, dont tous les favoris, cinq secondes après le vainqueur Romain Bardet.
Troisième de l'étape, Van Aert était, lui, même très ému à l'arrivée, effaçant quelques larmes du revers de la main.
« Dommage que je n'aie pas réussi à gagner, mais vu d'où je reviens, ça fait vraiment du bien. Je ne m'attendais pas à être ici à ce niveau », a dit le Belge, victime de multiples fractures dans une chute en mars.
« Tout au long de la course, j'ai pu voir que beaucoup de gars souffraient, et moi je me sentais bien, a-t-il ajouté. J'ai pris confiance, surtout dans les quatre dernières ascensions. Je suis vraiment fier de ma performance. »
Tadej Pogacar, le grand favori, a également passé « une superbe journée ». « J'ai testé les jambes sur les ascensions et je me sentais bien même avec la chaleur, ce qui est un bonus pour moi », a déclaré le Slovène qui s'est mêlé au sprint final et a terminé quatrième.
Il s'attend à « une plus grosse bagarre » entre favoris dimanche avec « sans doute des écarts plus importants ».
Quant à Remco Evenepoel, huitième pour sa toute première étape du Tour, il a déclaré que "les sensations étaient clairement meilleures" qu'au Dauphiné où il avait terminé septième au général.
Hugo Houle et Guillaume Boivin au départ du 111e
Les Québécois Hugo Houle et Guillaume Boivin, de la formation Israel – Premier Tech, en sont respectivement à une sixième et quatrième présence à la Grande Boucle.
« C'était extrêmement difficile avec toutes les montées, mais la chaleur a aussi été un gros facteur. Ça ressemblait à un gros électrochoc aujourd'hui (samedi). On est fatigués, j'ai un petit mal de tête, mais on va s'adapter pour la suite », a lancé Hugo Houle d'entrée de jeu.
« Ç'a très bien été de mon côté, j'ai pu accompagner Derek très loin dans les montées et j'ai décroché quand j'ai atteint ma limite. J'avoue que ç'a été assez exigeant avec la chaleur aujourd'hui, mais le travail est fait. Derek termine dans le premier groupe, ce qui est excellent, ce sera mon rôle dans les étapes de montagnes tant qu'il sera dans le coup », a expliqué le Québécois.
Même s'il est maintenant un habitué du Tour de France, Houle avoue qu'il est toujours aussi excité à l'idée de participer à l'événement.
« C'est toujours un privilège d'être au Tour et d'y participer. L'ambiance et l'énergie sont incroyables et je veux en profiter au maximum. Ç'a été un départ costaud, mais je suis content d'être ici », a conclu Hugo Houle, 84e du jour.
De son côté, Guillaume Boivin sera davantage mis à contribution dans les étapes sur le plat, notamment en compagnie de l'Allemand Pascal Ackermann. Le Québécois s'est classé 138e de cette première étape.
Chute de Simone Boilard au Tour de Thuringe
Plus tôt cette semaine, Simone Boilard (Uno-X Mobility) était en action du côté du Tour de Thuringe, en Allemagne. Après quelques kilomètres en échappée en fin de course mercredi, la Québécoise a été impliquée dans une lourde chute avec la Luxembourgeoise Marie Schreiber (SD Worx – Protime) à 500 mètres de la ligne d'arrivée.
Blessée aux bras, Boilard a dû déclarer forfait pour la suite du Tour.
Avant sa chute lors de la deuxième étape, l'athlète de 23 ans avait remporté un sprint intermédiaire lors de cette même journée.
La sixième et dernière étape du Tour de Thuringe se tiendra dimanche.