PARIS (AFP) - Le coureur cycliste lituanien Raimondas Rumsas a demandé lundi au tribunal de grande instance de Paris de condamner, pour des propos tenus dans la presse, le juge d'instruction de Bonneville (Alpes françaises), Franck Guesdon, qui a mis en examen son épouse Edita Rumsas en juillet 2002.

Me Alexandre Varaut, avocat de M. Rumsas, a demandé au tribunal, qui se prononcera le 3 novembre, de condamner le magistrat à verser un euro symbolique de dommages-intérêts à son client.

Edita Rumsas, interpellée à la frontière franco-italienne en possession de produits dopants le dernier jour du Tour de France 2002, avait été mise en examen pour "administration, offre, cession et aide à l'usage de produits dopants", et écrouée durant 73 jours à la prison de Bonneville.

Me Varaut a reproché au juge Guesdon d'avoir donné une interview le 5 octobre 2002 au journal suisse dimanche.ch, interview retranscrite sur internet, dans laquelle il émettait un avis sur l'éventuelle culpabilité du coureur qui n'était cependant pas mis en examen.

Me Bernard Chambel, avocat du juge, a estimé que Rumsas avait "peut-être voulu punir le juge de la détention de sa femme". "Les articles de presse montrent que le contexte était un contexte public", a-t-il ajouté en estimant que les réponses du juge aux questions du journaliste n'apportaient aucun élément à ce dernier.