BERLIN - L'Allemand Patrik Sinkewitz, suspendu un an pour dopage, a dénoncé son compatriote Andreas Klöden, 2e du Tour de France 2004 et 2006, comme l'un de ses anciens coéquipiers impliqués dans des opérations de dopage, rapporte le Süddeutsche Zeitung dans son édition à paraître samedi.

Selon le quotidien allemand, Sinkewitz, qui purge une suspension d'un an pour infraction à la réglementation antidopage, a cité les noms de Klöden et de Matthias Kessler lors de son audition par la police criminelle.

Sinkewitz, licencié par la formation T-Mobile en juillet après l'annonce de son contrôle positif à la testostérone, est entendu comme témoin dans l'enquête sur la clinique universitaire de Fribourg, soupçonnée d'avoir procédé à des opérations de dopage au profit de coureurs de l'équipe T-Mobile.

Joint par l'agence allemande d'informations sportives SID, le porte-parole du parquet de Fribourg a confirmé que Sinkewitz avait été entendu lundi par les enquêteurs.

"Je peux confirmer que M. Sinkewitz a cité des noms, mais pour des raisons liées à la procédure, je ne peux ni confirmer ni infirmer les noms qui circulent", a expliqué Wolfgang Maier.

Sinkewitz, 27 ans, a reconnu avoir eu recours à l'EPO et au dopage sanguin depuis ses débuts professionnels en 2003, mais avait jusque-là toujours refusé d'incriminer ses anciens coéquipiers dans l'espoir de bénéficier de la clémence du milieu professionnel et de retrouver une équipe.

Il avait notamment expliqué avoir reçu une transfusion sanguine au début du Tour de France 2006, deux jours seulement après l'exclusion hautement médiatisée de son leader de l'époque, Jan Ullrich, soupçonné d'être un client du médecin espagnol Eufemiano Fuentes.

Fidèle lieutenant d'Ullrich, dont il est toujours proche, Klöden est sous contrat avec la formation Astana depuis son départ de T-Mobile fin 2006. Il fait l'objet d'une plainte pour escroquerie de l'expert de la lutte antidopage, Werner Franke, qui l'accuse d'avoir eu recours au dopage sanguin durant le Tour 2006.