BERLIN - L'Allemand Patrik Sinkewitz, suspendu un an après son contrôle positif à la testostérone en juin, pourrait être condamné à une peine de prison s'il persiste à taire les noms de ses anciens coéquipiers ayant eu recours au dopage, rapporte le magazine Der Spiegel, à paraître lundi.

Selon l'hebdomadaire allemand, citant des sources proches du dossier, la police criminelle allemande qui enquête sur l'implication de la clinique universitaire de Fribourg dans des opérations de dopage sanguin "commence à perdre patience avec Sinkewitz".

L'ancien coureur de l'équipe cycliste T-Mobile a été entendu la semaine dernière pour la troisième fois par les enquêteurs, mais Sinkewitz continue "à ne vouloir parler que de ce qu'il a fait lui. Or la police dispose d'informations concernant d'autres coureurs de T-Mobile".

Selon Der Spiegel, Sinkewitz pourrait être placé en garde à vue et, à terme, condamné à une peine de prison pour faux témoignage.

Le magazine souligne dans cet article intitulé "La mafia n'oublie jamais", que la position du coureur allemand est intenable: "Il croyait qu'en disant seulement sa part de vérité qu'il en serait quitte avec la justice et qu'en refusant de dénoncer ses anciens coéquipiers, il préservait ses chances de retrouver une équipe".

Contrôlé positif en juin lors d'un stage de préparation au Tour de France 2007, Sinkewitz avait d'abord demandé une contre-expertise, avant de reconnaître devant la justice, la commission de discipline de sa fédération et dans la presse qu'il avait recours au dopage depuis 2003.

Il a notamment expliqué avoir été suivi par les médecins de l'équipe T-Mobile pour des opérations de dopage sanguin pendant le Tour 2006, quelques jours seulement après l'exclusion de son leader de l'époque, l'Allemand Jan Ullrich.

L'affaire Sinkewitz a conduit fin 2007 le groupe de télécommunication Deutsche Telekom, maison-mère de T-Mobile, à se désengager du cyclisme.