L'arc-en-ciel, symbole du champion du monde, brille au-dessus de Paris-Nice, qui commence dimanche dans les Yvelines et se termine une semaine plus tard sur les pentes du col d'Eze par un autre contre-la-montre a priori favorable à l'Australien Richie Porte.

En cette période de douceur météo, l'arc-en-ciel dans la première course WorldTour de l'année sur le sol européen est surtout incarné par les deux derniers champions du monde, le Portugais Rui Costa (2013) et le Polonais Michal Kwiatkowski (2014), candidats aux honneurs de la semaine. Au même titre que Porte, vainqueur en 2012 et placé en tête de liste de son équipe malgré la présence du Britannique Bradley Wiggins, lequel se concentre avant tout sur le prochain Paris-Roubaix.

Le match des sprinteurs

La proximité des classiques a incité nombre de prétendants à venir. Du Norvégien Alexander Kristoff, qui avait préparé l'an passé son succès de Milan-Sanremo sur les routes françaises, à l'Allemand John Degenkolb, son futur rival de la classicissima, ils sont nombreux à avoir opté pour Paris-Nice plutôt que pour sa cadette italienne, Tirreno-Adriatico, choisie par les futures têtes d'affiche du Tour (Contador, Froome, Nibali, Quintana, T. Pinot).

Trois étapes, dans la plaine (lundi et mardi) puis dans la vallée du Rhône (vendredi), s'adressent directement aux spécialistes du sprint. Elles accordent des opportunités aux Français, Nacer Bouhanni et Arnaud Démare, sous des maillots différents désormais, voire à Bryan Coquard, sur la lancée de la piste qui lui a si bien réussi (champion du monde de l'américaine).

L'opposition est plus que consistante. Outre Kristoff, déjà vainqueur à quatre reprises depuis le début de l'année, et Degenkolb, devenu une valeur de référence, l'Allemand Andre Greipel est annoncé sur la ligne de départ de Maurepas à côté d'autres sprinteurs reconnus (Matthews, Hofland, Swift, Nizzolo, Haussler, Rojas).

Les rouleurs avantagés

Après l'expérience 2014 - séduisante - sans contre-la-montre ni arrivée au sommet, la 73e édition renoue avec ses habitudes. Le contre-la-montre final du col d'Eze, qui s'ajoute au prologue de Maurepas, laisse des espérances à l'Allemand Tony Martin (vainqueur en 2011) qui partage les responsabilités dans son équipe avec le débutant Kwiatkowski.

« Je n'ai jamais couru Paris-Nice », souligne le jeune Polonais de 24 ans qui dit « se sentir bien et être prêt » après un gros bloc de travail fourni dans la foulée de sa deuxième place du Tour d'Algarve. Comme les autres candidats, il passera au révélateur de la Croix-de-Chaubouret, la montée d'arrivée de jeudi au-dessus de Saint-Etienne.

Romain Bardet, Warren Barguil et l'Italien Fabio Aru, grimpeurs de la nouvelle génération, ou encore le Polonais Rafal Majka, sont attendus sur les pentes de ce col, le plus difficile de la semaine (10 km à 6,7 %). Davantage que Jean-Christophe Péraud, le deuxième du Tour 2014 à qui le profil général du parcours convient pourtant. « Le chrono du col d'Eze, c'est totalement mon registre », reconnaît-il.

En retard de préparation, « Jicé » Péraud, le deuxième coureur le plus âgé (37 ans) du peloton des 20 équipes, est moins en vue que les Américains Andrew Talansky et Tejay Van Garderen, et bien sûr Richie Porte, le vainqueur 2013, qu'il désigne comme favori : « Son équipe est tout à fait armée pour contrôler la course avec en plus Geraint Thomas qu'on a vu aussi à son aise l'an dernier ».