GAND, Belgique - Le Belge Gert Steegmans a privé la star du cyclisme belge, son coéquipier Tom Boonen, de la victoire à l'arrivée de la deuxième étape du Tour de France lundi à Gand, dans un sprint tronqué par une chute survenue dans le final.

Le Suisse Fabian Cancellara, retardé par cette chute massive qui a bloqué la plus grosse partie du peloton, a gardé cependant le maillot jaune de leader.

Sur la ligne d'arrivée, en haut d'un faux-plat montant, Steegmans a gardé une demi-longueur d'avance sur son coéquipier qui a levé les les bras sur la ligne.

Boonen, troisième dimanche à Canterbury, s'est consolé avec la prise du maillot vert du classement par points.

Les deux Belges ont signé un doublé très apprécié par le responsable de l'équipe Quick Step, Patrick Lefevere: "Le vainqueur programmé, c'était Tom. Mais dans un Tour de France aussi dur, aussi stressé, on ne va pas choisir."

Agé de 26 ans, Steegmans a enlevé pour la première fois de sa carrière une étape du Tour. L'an passé, pour ses débuts dans la Grande Boucle sous d'autres couleurs, il s'était fait remarquer par son travail de poisson-pilote pour l'Australien Robbie McEwen.

Le maillot jaune dans un empilage

Le sprint a concerné seulement un groupe d'une vingtaine d'éléments, sortis du guêpier causé par un écart d'un coureur de l'équipe Milram qui a provoqué la chute de l'Italien Manuel Quinziato.

Un empilage de coureurs, parmi lesquels on notait le maillot jaune de Cancellara, s'est affalé sur la chaussée, à quelque 2,5 kilomètres de l'arrivée. Le reste du peloton, coincé par cet amoncellement de vélos, a dû attendre et regarder le sprint d'arrivée sur un écran géant installé dans les rues de Gand.

Les coureurs se sont présentés sur la ligne par petits groupes, sans conséquence pour le classement général. A cause d'un article du règlement qui prévoit de neutraliser les écarts en cas d'incident de ce type dans les trois derniers kilomètres.

Cancellara a franchi la ligne attardé, en tenant le guidon de la main droite et en paraissant blessé à la main gauche. "Sur le moment, j'ai eu mal. Maintenant, cela va mieux. Je n'ai rien", a déclaré le Suisse de l'équipe CSC, un quart d'heure après l'arrivée. "On regardera de plus près avec les kinés à l'hôtel".

Un trio de courageux

"J'ai eu peur au moment de la chute", a reconnu Cancellara en qualifiant la journée de "difficile, avec beaucoup de tension, énormément de spectateurs. D'un côté, c'est très beau mais d'un autre côté, c'est très dangereux. On doit faire attention en permanence".

Hormis ce final tumultueux, l'étape (168,5 km), courue sous un ciel changeant qui a déversé quelques averses, s'est résumée à une échappée de trois courageux, l'Allemand Marcel Sieberg, le Français Cédric Hervé et l'Espagnol Ruben Perez.

Le trio s'est lancé dès le 18e kilomètre dans une échappée tenue en laisse par le peloton, avec un avantage maximal de cinq minutes (Km 57). Nanti d'une fragile avance de 40 secondes à 10 kilomètres de l'arrivée, il a été repris après le passage sous le portique des trois derniers kilomètres.

En signe prémonitoire pour Cancellara, l'un de ses équipiers, le Luxembourgeois Frank Schleck (le vainqueur de l'étape de l'Alpe d'Huez l'année passée), avait chuté dans la traversée de Pittem, à 42 kilomètres de l'arrivée. Bien que souffrant apparemment du coude droit, il était reparti sans attendre.

Retour en France

Mardi, le Tour rentre en France dans sa troisième étape entre Waregem et Compiègne, la plus longue de l'épreuve avec 236,5 kilomètres.

Après Waregem, un haut-lieu des courses de chevaux en Belgique, et le passage de la frontière (Km 46), la course traverse le parcours habituel de Paris-Roubaix (Wallers, Haveluy) mais sans emprunter les célèbres secteurs pavés.

Sur le parcours, un clin d'oeil est adressé à Jean-Marie Leblanc, directeur du Tour jusqu'à l'année dernière, en disputant un sprint intermédiaire (6, 4 et 2 sec aux trois premiers) dans son village de Fontaine-aux-Bois (KM 104,5).

L'arrivée est jugée à Compiègne (la ville-départ de Paris-Roubaix) au bout d'une ligne droite de plus d'un kilomètre, avec des pavés dans sa partie initiale devant le château.

Départ de Waregem à 11h45, arrivée à Compiègne vers 17h25 (prévision à 43 km/h de moyenne).