À la fin du mois d'avril, après avoir percuté un véhicule dans le final d'une course en Belgique, Sylvain Chavanel, victime d'une fracture à la base du crâne, entame une convalescence de huit semaines. Plus question de participer au Tour de France, selon les premières dépêches.

Deux mois et demi plus tard, Chavanel vient d'épingler deux étapes et autant de maillots jaunes. Samedi à l'arrivée, il explique sa réussite par le long repos forcé, et annonce qu'il prendra désormais congé au mois de mai afin de se présenter au Tour dans le même état de fraîcheur.

Voilà donc le sens de ce proverbe qui dit qu'à quelque chose malheur est bon.

Notre Canadien Ryder Hesjedal serait plutôt d'accord. Le leader de son équipe a quitté le Tour mardi dernier, avec deux côtes fracturées. Christian Vande Velde rentré à la maison, Ryder était aussitôt libre de courir pour lui-même, et sautait tout de suite sur l'occasion, le jour où il a flirté avec la victoire d'étape sur les pavés du nord de la France.

Le voilà maintenant troisième au classement général, en compagnie des plus grands coureurs au monde. Sans talent, c'est impossible, mais si ce n'est de la blessure à Vande Velde, Hesjedal passe probablement inaperçu sur ce Tour, autant que son compatriote Michael Barry, appelé à épauler le Britannique Wiggins.

Oui vraiment, à quelques fractures, le malheur est bon.

D'après une intervention à RIS