MONT-SAINT-HILAIRE (PC) - Avec l'aide de sa coéquipière canadienne Erinne Willock, Christine Thornburn (Webcor) a remporté le Tour du Grand Montréal, jeudi.

L'Américaine de 36 ans aura réussi à conserver le maillot jaune tout au long des quatre étapes de la compétition, exploit qu'elle avait également réalisé lors de la Classique Redlands en 2004.

"Mon équipe n'est pas la meilleure au sprint, alors elle a l'habitude de gruger des secondes au fil des étapes et de gérer une compétition", a indiqué Thornburn.

L'Américaine Kristin Armstrong, qui avait 12 secondes de retard sur Thornburn au classement général avant d'amorcer la quatrième et ultime étape du Tour, une course sur route de 115 km disputée à Mont-Saint-Hilaire, a longtemps menacé d'arracher le maillot jaune à Thornburn, jeudi. Au cours du deuxième des cinq tours au programme, la cycliste de l'équipe Lipton s'est retrouvée au sein d'une échappée de huit coureuses. Elle s'est même bâtie une avance allant jusqu'à près d'une minute sur le peloton, au sein duquel se trouvait Thornburn.

Willock, qui faisait partie du groupe de tête, s'est toutefois laissée distancer dans le cinquième tour afin d'aller regagner le peloton et de ramener celui-ci sur l'échappée. Ce qui fut fait en l'espace de quelques kilomètres seulement. Tout était donc remis en question au moment d'amorcer l'ascension finale dans la montée du chemin de la Montagne.

"Le but, c'était d'aider Christine (Thornburn) pour le dernier sprint, a souligné Willock. Nous savions que ce serait serré."

L'Allemande Judith Arndt (T-Mobile), la gagnante de l'étape montréalaise de la Coupe du monde disputée sur le mont Royal, samedi, a remporté l'étape du Mont-Saint-Hilaire, une seconde devant sa compatriote Trixi Worrack (Nurnberger) et l'Italienne Sigrid Corneo (Nobili). Thornburn est toutefois demeurée dans le coup, à une seconde elle aussi, si bien qu'elle a finalement complété le Tour avec une avance de deux secondes sur Worrack et de trois sur Arndt au général.

Malgré sa constance tout au long de la semaine, la différence à la fin pour Thornburn aura été les points bonis récoltés lors des sprints intermédiaires, jeudi. Elle a alors terminé troisième à deux occasions.

"J'ai tout donné, a affirmé Thornburn. Je savais que la fin du tracé était parfaite pour Judith (Arndt). Mais je suis tellement heureuse, mes coéquipières ont tellement travaillé fort. Je me devais de répondre à l'appel.

"C'est un petit bout de bonne femme tenace, a dit Thornburn de sa coéquipière Willock. Elle est formidable."

Lorsqu'on lui a souligné que Willock avait d'autant plus de mérite d'être revenue dans le feu de l'action après avoir subi de multiples blessures lors d'une lourde chute, mardi à Rigaud, l'Américaine de 36 ans a rétorqué à la blague: "C'est juste parce qu'elle est encore jeune..."

Alex Wrubleski (Equipe Canada) a terminé septième au général, à 35 secondes de la meneuse, pour réussir la meilleure performance canadienne. La Québécoise d'adoption Anne Samplonius (Biovail) a terminé neuvième, à 38 secondes.

Samplonius a conservé le maillot bleu de la meilleure Québécoise tout au long de la semaine. Pour cette athlète de 38 ans, c'est un retour au sommet.

"Je savais que c'était en moi, c'est juste que les trois dernières années n'ont pas été bonnes", a affirmé celle qui est installée à Montréal depuis quatre ans maintenant.

Née aux Etats-Unis et ballottée un peu partout au Canada durant sa jeunesse - elle a résidé en Colombie-Britannique, en Alberta et à plusieurs endroits en Ontario - Samplonius dit se sentir de plus en plus Québécoise à part entière.

"Le Québec supporte bien ses athlètes, dit-elle. Et j'adore Montréal, c'est la plus belle ville au pays. Elle me sied bien. C'est une ville qui est politiquement à gauche, j'aime la mentalité ici, et mon souhait serait de voir le reste du Canada se mettre à y ressembler un peu plus.

"Je suis encore un peu 'tête carrée', mais j'essaie d'apprendre le français. Je le comprends de mieux en mieux."