BRUXELLES - Un grave accident causé par deux motos a conduit onze coureurs à l'hôpital, dont le Belge Stig Broeckx, samedi lors de la 3e étape du Tour de Belgique, et a relancé la polémique sur le danger que représentent les véhicules suiveurs sur les courses cyclistes.

Dans le peloton, l'hostilité monte envers les motos qui filment les courses. En début de saison, le coureur belge Antoine Demoitié avait perdu la vie après avoir été renversé par un de ces engins lors de la classique Gand-Wevelgem.

« C'est le deuxième drame en trois mois de temps. Il est temps que l'on se mette autour de la table, coureurs, organisateurs et suiveurs... », a plaidé le directeur sportif de l'équipe Topsport Vlaanderen, Hans de Clercq.

Samedi, dix-sept coureurs se sont retrouvés au sol dans l'accident, cinq d'entre eux ont dû être hospitalisés et onze ont reçu des soins sur place, selon un commissaire de course.

Broeckx, le plus durement touché, souffrirait d'une fracture du crâne et serait dans le coma, selon plusieurs médias belges. Son équipe n'avait pas confirmé en fin d'après-midi.

Les quatre autres coureurs répartis dans les hôpitaux de Malmédy et Eupen sont le Norvégien Kristoffer Skjerping, le Suédois Fredrik Ludvigsson, le Néerlandais Jesper Asselman et le Belge Pieter Jacobs.

L'accident, qui a provoqué l'arrêt définitif de la course, est survenu dans la descente du Mont Rigi après 65 km.

Deux motards qui remontaient le peloton via une piste cyclable auraient été contraints de reprendre place sur la chaussée et ont percuté le peloton.

« Deux motos sont remontées à vive allure de l'arrière alors que le peloton roulait à 75 km/h », a expliqué au site du journal Le Soir le coureur belge Baptiste Planckaert, après avoir rejoint l'arrivée à Verviers (est) en cortège vers 14 h.

« La première moto a été surprise quand elle est passée sur une flaque de boue. Sa roue arrière a commencé à déraper et la deuxième moto l'a heurtée ce qui a entraîné ensuite la chute des coureurs. Les motards ont pris trop de risque », a-t-il estimé.

« Mieux à la maison »

Broeckx est longtemps resté à même le sol, soigné par une équipe d'urgentistes avant d'être emmené par hélicoptère vers l'hôpital d'Aix-la-Chapelle en Allemagne.

Le coureur de 26 ans avait déjà été renversé par une voiture en début de saison lors de Kuurne-Bruxelles-Kuurne.

La course, un moment neutralisée, a ensuite été définitivement arrêtée après concertation entre les organisateurs et les coureurs très remontés contre la présence massive de motos en course.

Le peloton a rejoint Verviers en cortège, là où avait été donné le départ et où devait se dérouler l'arrivée.

De nombreux coureurs, cités par les médias belges, se disaient sous le choc

L'un des favoris, l'Italien Gasparotto, équipier de Demoitié, a assuré ne plus avoir la tête à la course : « on verra pour demain, mais je pense que nous serions mieux à la maison », a-t-il déclaré.

« Nous sommes des coureurs mais avant tout des maris et des pères de famille : le plus important c'est notre santé », a-t-il ajouté.

« J'ai vu Stig Broeckx occupé à être réanimé (selon des témoins, une minerve lui a été posée et il a été perfusé avant son transport, ndrl). Ce n'était pas une belle image. Je ne sais pas si demain les coureurs auront la tête à disputer la course », a affirmé Hans de Clercq.

La tête du classement général est occupée par le Belge Dries Devenyns avant la dernière étape, dimanche à Tongres. Mais samedi soir, l'aspect sportif de l'épreuve, passait « largement au second plan », selon le directeur sportif de Trek, Dirk Demol.