Tour de France : les cinq étapes clés qui ont tout décidé
Tour de France dimanche, 28 juil. 2019. 10:40 vendredi, 13 déc. 2024. 12:25PARIS – Avant que deux étapes tardives ne soient tronquées par des glissements de terrain et une tempête de grêle, le Tour de France 2019 a émerveillé presque tous les jours, faisant en sorte que l'odyssée de trois semaines à travers la Belgique et la France restera longtemps gravée dans les mémoires.
Voici un résumé de cinq étapes clés du suspense :
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ÉTAPE 3 : Sur une petite mais très forte colline au pays du champagne, Julian Alaphilippe se lève et prend ses distances. Il se promène à travers les vignobles et, sur 16 kilomètres, creuse une marge entre lui et ses rivaux jusqu'à l'arrivée à Epernay, devant une statue de Dom Pérignon et des spectateurs agitant des verres du dit vin. En plus de la victoire d'étape, le coureur français prend également le maillot jaune. Sa tenue explosive, livrée avec panache, est l'étincelle qui devient rapidement un feux d'artifice. Dans la dernière montée, Egan Bernal termine cinq secondes devant son coéquipier, le champion en titre Geraint Thomas, ce qui laisse présager que le Colombien de 22 ans pourrait être la plus grande menace dans la quête du Gallois de récolter des titres consécutifs.
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ÉTAPE 8 : Sur une route plus éprouvante qu'au premier regard, des terres de beaujolais à l'ancienne ville minière de Saint-Etienne, Alaphilippe dynamite à nouveau le Tour, utilisant la dernière des sept montées comme rampe de lancement pour éclipser tous sauf Thibaut Pinot. Le duo français chemine ensemble jusqu'à l'arrivée, où Alaphilippe récupère le maillot jaune qu'il n'avait perdu que par six secondes, à la sixième étape, attise les espoirs de l'Hexagone que le Tour se termine avec un Français victorieux pour la première fois en 34 ans. Thomas chute, heurté par le Canadien Michael Woods, et malgré un remontage rapide, il ne parvient pas à rattraper Alaphilippe et Pinot, qui terminent 20 secondes avant lui.
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ÉTAPE 13 : Déterminé à conserver son maillot jaune dans une discipline où Thomas était supposé le battre, Alaphilippe, sensationnel, envoie à nouveau des ondes de choc en remportant le contre-la-montre de Pau. Il monte comme un lévrier lors de la dernière montée, battant Thomas par 14 secondes. Il devient probable que l'avance d'Alaphilippe, alors d'une minute 26 secondes, soit assez grande pour survivre à la 14e étape. Dans ce plus haut Tour de l'histoire, là se déroule la première de sept montées amenant les coureurs à plus de 2 000 mètres d'altitude. Bernal peine, perdant 1:36 vis-à-vis Alaphilippe et 1:22 par rapport à Thomas - un premier test de la force mentale dont l'athlète de 22 ans aura besoin pour gagner le Tour.
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ÉTAPE 14 : Pendant la dure ascension vers le Tourmalet, avec des vues spectaculaires des Pyrénées, Alaphilippe non seulement ne craque pas, mais donne un coup de pouce à la France en terminant aux trousses de Pinot, victorieux. La puissance de Pinot et son sourire confiant sur le podium prouvent qu'il se remet du coup de poing de la 10e étape, lorsqu'il a perdu 1:40 au profit de Thomas, Bernal et d'autres. Avec Pinot fort en haute montagne, les Français commencent
à croire que si Alaphilippe ne peut pas rester en jaune vers Paris, peut-être que ce sera Pinot. Montrant de quel bois il se chauffe après la déception du contre la montre, et aussi qu'il est meilleur que Thomas en pente raide, Bernal s'éloigne au Tourmalet. Le coussin d'Alaphilippe sur Thomas, deuxième, passe à 2:02.
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ÉTAPE 19 : L'étape de la mort des rêves français. Frappé par une déchirure musculaire à la cuisse gauche, Pinot abandonne le Tour en larmes. Bernal tourne le fer dans la plaie en fuyant Alaphilippe et tous les autres lors de la plus haute montée du Tour, jusqu'au col d'Iseran, s'élevant à 2 770 mètres au dessus du niveau de la mer. Bernal, qui a grandi en Colombie, y semble parfaitement à l'aise. Après avoir effacé l'avance d'Alaphilippe, Bernal obtient le maillot jaune à l'arrivée à la station de ski de Tignes. Mère Nature gronde alors avec un violent orage et un glissement de terrain qui coupe le parcours. L'étape est raccourcie, et les temps au sommet de l'Iseran sont utilisés pour le classement général. Cela donne à Bernal une marge suffisante pour triompher aux Champs-Élysées.
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