BEAUPRÉ - Andréanne Lanthier-Nadeau n'avait aucun objectif de résultat en tête quand elle s'est pointée au départ de sa première course sur la scène internationale, mercredi après-midi.

La cycliste québécoise était donc on ne peut plus ravie après avoir réalisé la meilleure performance canadienne, une 10e place au total, à l'épreuve féminine junior de cross-country aux Championnats du monde de vélo de montagne, disputés au mont Sainte-Anne.

"Je ne peux pas demander mieux", a lancé l'athlète de Saint-Émile, en banlieue de Québec, après avoir été accueillie triomphalement par les membres de sa famille et ses amis.

"C'est indescriptible comme sentiment et c'est incroyable que mes proches aient pu voir ça, a-t-elle ajouté. Je pensais que j'allais pleurer si je faisais une bonne course. Je termine 10e, je suis juste trop contente, et ça va durer longtemps."

Lanthier-Nadeau a devancé au sprint sa compatriote Lauren Rosser, de la Colombie-Britannique, ralliant l'arrivée de la course de 16,8 kilomètres en une heure 28 minutes et 12 secondes.

Lanthier-Nadeau a terminé à 7:39 de la Française Pauline Ferrand Prévot, qui a conservé son titre de championne mondiale acquis l'an dernier. Ferrand Prévot a négocié le tracé technique par une chaleur accablante en 1h20:33.

L'Ukrainienne Yana Belomoyna a fait fi d'une crevaison au troisième tour pour remporter l'argent, à 47 secondes de la championne. L'Allemande Helen Grobert a enlevé le bronze.

Laforge 16e

La championne canadienne en titre, Kristina Laforge, n'a pu faire mieux que la 16e place. L'athlète d'Alma, au Lac Saint-Jean, a expliqué que la fatigue l'a rattrapée à la suite de sa récente participation aux Jeux olympiques de la jeunesse, où elle a glané une médaille de bronze.

"La chaleur n'a pas aidé, mais la fatigue a été le principal facteur, a commenté Laforge. Je suis rentrée de Singapour dimanche. Je savais dès le départ que ce serait une course difficile. J'essayais simplement d'être positive."

Une autre des sept Canadiennes du peloton de 33 concurrentes, la Saguenéenne Valérie Meunier, a pris le 18e rang.

Un bris de chaîne au début du quatrième tour lui a fait perdre quelques échelons et beaucoup de temps.

"J'ai marché à côté de mon vélo jusqu'à la zone d'assistance pendant sept minutes je dirais, a-t-elle soutenu. Je suis malgré tout contente du résultat. Je n'avais aucune attente. C'était une première expérience du genre pour moi et j'ai vraiment apprécié."

Lanthier-Nadeau a admis que l'excellente connaissance du parcours avait été un avantage pour elle, même si elle a été victime de deux chutes.

"Depuis deux semaines que je roule dessus, je n'avais même plus à penser aux choix des lignes. Je suis tombée deux fois, mais ça n'a rien été de sérieux. Je me suis vite relevée à chaque fois."

Elle a qualifié le soutien du public, qui ne s'était pas déplacé en masse mercredi, de "magique".

"Les conditions étaient pénibles et j'avais parfois envie de tout lâcher, mais j'ai continué en raison de la foule."

Huitième au relais

En lever de rideau des Championnats, le Canada a pris le huitième rang du relais par équipe de cross-country.

Max Platon, les Québécois Francis Morin et Antoine Caron, ainsi que Mical Dyck ont négocié le parcours de 18,4 kilomètres (quatre boucles de 4,6 km) en une heure neuf minutes 53 secondes, à 3:53 du quatuor champion de la Suisse.

L'Allemagne, qui a terminé 18 secondes derrière, et la République tchèque ont remporté les médailles d'argent et de bronze.

Chacun des pays devait être représenté par un concurrent d'âge junior, un de la catégorie des moins de 23 ans, d'une femme ainsi que d'un homme.

La femme du quatuor canadien, Mical Dyck, s'est élancée quelques secondes après l'expérimenté suisse Ralph Naef, qui a survolé le tracé en 15:31 afin de procurer l'or à son pays.

Dyck a tout de même réalisé un bon chrono de 19:24.

Plusieurs pays, comme le Canada qui avait gagné l'argent aux Mondiaux de l'an dernier, n'ont pu miser sur leurs meilleurs éléments parce qu'ils ont préféré se ménager en vue de leur épreuve individuelle respective.

De la pluie svp

Caron, qui est d'âge junior et à sa deuxième présence aux Mondiaux, a saisi l'occasion de peaufiner sa préparation à 48 heures de sa course.

"Ça fait partie de ma routine de simuler une course en intensité deux jours avant", a expliqué le cycliste natif de Stoneham.

Heureux d'avoir brisé la glace sur un tracé qu'il connaît par coeur, il implore le ciel d'y déverser un peu de pluie afin de le durcir.

"C'est un parcours le 'fun', mais il est 'magané' parce que trop sec. On dirait qu'il y a du sable de plage par endroits, a-t-il souligné. Une bonne averse serait la bienvenue. Ça rendrait le sol plus compact."

Caron pourrait s'approcher du podium sur ses terres, vendredi. Il vise un "top 15" en sachant qu'un "top 5" peut être un objectif tout autant réalisable.