MUSCAT, Oman -- Les deux cyclistes québécois en action au Tour d'Oman Dominique Rollin (FDJ) et Guillaume Boivin (Cannondale) ont pris les 38e et 113e places de la quatrième étape, jeudi.

Joaquin Rodriguez Oliver (Katusha) a été le premier à rallier l'arrivée à Jabal Al Akhdhar après une course de 152,5 kilomètres dont le départ a été donné à Al Saltiyah in Samail.

L'Espagnol, qui a mis trois heures 34 minutes 48 secondes à parcourir la distance, a devancé de quatre secondes le Britannique Christopher Froome (Sky) et de 22 secondes l'Australien Cadel Evans (BMC).

Rollin, de Boucherville, a fini à quatre minutes et 17 secondes de Rodriguez Oliver, tandis que Boivin, de Longueuil, a accusé un retard de 10 minutes et 23 secondes.

Au classement général, Christopher Froome a délogé le Slovaque Peter Sagan (Cannondale), qui était en tête depuis la deuxième étape. Rollin (5:55) et Boivin (22:23) pointent aux 37e et 134e rangs.

Un tour difficile pour Wiggins

Chris Froome et Bradley Wiggins sont ensemble au Tour d'Oman, mais les deux leaders de la Sky ne vivent pas la même épreuve : maillot rouge de leader pour « Froomie », 63e place au général pour un « Wiggo » empâté et contraint au rôle de gregario.

Le contraste était frappant jeudi soir, le long des pentes du Djebel Akhdhar, la « montagne verte », l'Alpe d'Huez de ce Tour d'Oman au plateau digne d'un Tour de France.

À peine la ligne franchie, en 2e position, à 4 secondes de « Purito » Rodriguez, Froome descend de sa machine pour remonter sur un home-trainer. Et le nouveau maillot rouge de commencer son décrassage, tout en répondant aux questions d'une nuée de journalistes, soulignant le travail de ses partenaires et « d'un coureur de classe comme Bradley Wiggins, qui l'a aidé à être en bonne position au pied de l'ascension ».

Sept minutes et demie plus tard, ce même Wiggins, vainqueur du Tour de France 2012, passe enfin la ligne, loin de son équipier et de tous les cadors, Contador, Nibali ou Evans. Même Cancellara, peu connu pour ses qualités de grimpeur, est arrivé depuis déjà cinq minutes. Dans l'anonymat, Wiggins s'empare d'une veste et fait demi-tour pour reprendre la pente et rejoindre les voitures.

« Je suis tout simplement trop lourd actuellement », avait concédé Wiggins, dès son arrivée dans le Sultanat, assurant être seulement venu pour s'entraîner, « travailler dur et rester dans le coup ». Avec le dossard 18 pour lui, et le 11 de leader pour Froome, Sky avait certes donné la couleur.

142e et dernier de la 1re étape

Dès le premier jour, lundi, « Wiggo » avait démontré par l'absurde son manque de motivation : 142e et dernier, une première sans doute pour lui, qui ne cesse depuis de jouer à cache-cache avec les photographes.

Le « Kényan blanc », lui, est ravi de son séjour dans le Sultanat. Revenu d'un hiver passé en Afrique du Sud, où il a désormais élu domicile, l'Africain de la Sky, né au Kenya et éduqué à Johannesburg, est arrivé affûté. « C'est mon meilleur hiver (...) je n'ai sans doute pas raté une sortie pour rouler depuis deux ou trois mois », a-t-il assuré. Et cela s'est vu jeudi.

Froome détendu et souriant, Wiggins effacé et absent: à Oman, même descendus de vélo, les deux hommes sont aux antipodes.

« Plus le cyclisme pourra conquérir de nouveaux pays, mieux ce sera. Et comme personnellement je préfère rester le plus près possible de l'hémisphère sud jusqu'en avril, une course comme ça est parfaite pour moi », a expliqué Froome, ravi de venir sous le soleil de Mascate.

« Il n'y avait pas tellement le choix en fait », a seulement concédé Wiggins pour expliquer sa présence : « Il n'y a pas vraiment d'autre course actuellement. Alors...»

Après avoir semblé renoncer à défendre son maillot jaune sur le Tour, au profit du Giro, « Wiggo » était revenu sur ses propos en décembre, à la BBC : « Nous aurons peut-être deux leaders, c'est plus que probable", avait-il lâché, concédant que le problème serait de savoir "comment donner à manger à deux bouches ».

Une certitude : à Oman, Froome est plus affamé que Wiggins.