La victoire d'Alberto Contador en a été une physique et mentale. Il fallait vraiment être solide.

Au début du Tour, le manager de l'équipe Astana Johan Bruyneel a dit : « Contador est notre leader. » Tout de suite après, Lance Armstrong a ajouté qu'il se sentait assez fort pour remporter le tour. Déjà, Contador se retrouvait dans une situation délicate.

Puis, le jour de la troisième étape, le peloton s'est fragmenté. La route étant balayée par les vents, Armstrong s'est retrouvé devant avec deux coéquipiers, pendant que Contador était derrière avec certains rivaux directs de l'équipe. Armstrong a fait rouler ses hommes pour accroître l'écart, une bonne chose puisqu'Astana attaquait les Cadel Evans, Denis Menchov et Carlos Sastre. Mais c'était aussi une mauvaise chose, car Contador était également attaqué. L'Espagnol a ainsi glissé derrière l'Américain au classement général, inversant du même coup les rôles.

Cependant, à partir de ce jour-là, Contador a bâti sa victoire en trois endroits. Tout d'abord, lors de la septième, première de trois arrivées en altitude. À Arcalis, il désobéit aux conseils de Bruyneel, qui demandait à Contador de rester sur la défensive question de voir si les frères Schleck et autres ennemis allaient attaquer le plan Astana. Contador explose dans le final pour franchir la ligne 21 secondes devant le groupe des vedettes, dont faisait notamment partie Armstrong, que Contador devance au classement général.

À l'arrivée de la 15e étape en altitude à Verbier en Suisse, Contador attaque à cinq kilomètres de la ligne pour s'envoler vers la victoire et prendre le maillot jaune. Armstrong, qui termine à une minute 35 secondes de Contador, s'incline et reconnaît la supériorité de son coéquipier. Il se dit également prêt à contribuer à victoire, mais tout cela, après deux semaines de course!

Et sur les 40 km contre-la-montre au tour du Lac d'Annecy, il confirme sa suprématie en battant le grand spécialiste Fabian Cancellara. Armstrong est de son côté ordinaire en finissant 16e à une minute et demie, mais conclut tout de même le Tour en troisième position au classement général, un exploit puisqu'il célébrera bientôt ses 38 ans.

Deux nouveaux produits dopants

Pierre Bordry, le président de l'Agence française de lutte contre le dopage, a affirmé que deux nouveaux produits étaient disponibles et pourraient avoir été utilisés par les coureurs du Tour 2009 : l'hématide, dont les effets dopants s'apparentent à l'EPO et l'Aicar, un comprimé qui transforme les fibres musculaires.

Les échantillons de sang et d'urine des coureurs du Tour ont été gardés et puisque les tests de dépistage se raffinent, nul n'est à l'abri d'un contrôle positif plusieurs mois plus tard. Une 15aine d'échantillons du Tour 2008 doivent d'ailleurs être soumis à de nouvelles analyses en septembre prochain

Pour l'instant, nous nous croisons les doigts, puisqu'il n'y a pas eu de mauvaise nouvelle cette année, si ce n'est du contrôle positif de Danilo Di Luca, qui n'était même pas du départ du Tour 2009.

Ce sont de bonnes nouvelles pour l'instant. À l'année prochaine!

Transcription d'une intervention au bulletin Sports 30