LENZERHEIDE, Suisse – La Canadienne Emily Batty a décroché la médaille de bronze aux Championnats du monde de vélo de montagne, samedi.

Batty a complété l'épreuve en une heure, 36 minutes et 53 secondes, terminant derrière l'Américaine Kate Courtney et la Danoise Annika Langvad. Il s'agissait d'un deuxième podium pour Batty en carrière aux Mondiaux.

La cycliste d'Oshawa, en Ontario, a ainsi couronné une saison au cours de laquelle elle a notamment réussi quatre podiums sur le circuit de la Coupe du monde.

La Canadienne est restée constante tout au long de la course, se maintenant au troisième rang derrière les deux meneuses. Courtney l'a emporté en 1:34;55, et Langvad a arrêté le chrono à 1:35;42.

Haley Smith, de Victoria, en C.-B., a terminé au sixième rang, en 1:38;34. Le Canada est le seul pays à avoir placé deux athlètes dans le top-10 de la compétition.

Pour sa part, Courtney est devenue la première cycliste américaine à être championne du monde de vélo de montagne en près de deux décennies.

Langvad a pourtant passé la majeure partie de la journée à l'avant du peloton, et Courtney a travaillé d'arrache-pied afin d'effacer progressivement l'écart de 20 secondes qui s'était créé entre elles. La Californienne âgée de 22 ans a rattrapé la Danoise, championne du monde en 2016, alors qu'il restait quelques tours à négocier.

Elle s'est ensuite forgé une avance de 48 secondes, qu'elle n'a plus jamais laissé filer.

Les États-Unis ont déjà dominé le vélo de montagne, mais le sport s'est grandement développé vers la fin des années 1990 et les Américains se sont retrouvés à la traîne. Alison Dunlap était jusqu'ici la plus récente championne du monde américaine, en 2001.

« C’est ma meilleure performance de la saison » - Léandre Bouchard

Le Québécois Léandre Bouchard a lui conclu sa saison internationale avec une 26e place dans la catégorie élite des épreuves de cross-country olympique présentées aux Championnats du monde de vélo de montagne.

« C’est ma meilleure performance de la saison, je suis très content que ce soit à la course la plus importante! Ça me représente plus. Ça me confirme aussi que j’avais de la fatigue de fin de saison. Nous avons pris du repos avant de venir et la vitesse est revenue. »

L’Almatois a stoppé le chrono à 1 h 34 min 14 s, soit le même temps que le Russe Anton Sintsov, 25e. Tous deux ont accusé un retard de 4 minutes 53 secondes sur le champion du monde, le Suisse Nino Schurter (1 h 29 min 21 s). L’Italien Gerhard Kerschbaumer (+11 secondes) et le Néerlandais Mathieu van der Poel (+1 minute 14 secondes) ont partagé les deuxième et troisième marches du podium.

« J’ai été calme tout au long, j’ai bien géré et j’ai vraiment aimé l’expérience. J’avais bien analysé le parcours, ce qui m’a permis de faire de beaux dépassements, a ajouté Bouchard. J’ai conservé mon énergie quand j’étais dans des groupes et quand l’espace le permettait, je mettais les gaz pour progresser tranquillement. »

L’athlète de 25 ans a pris le départ avec le dossard 49, mais cela ne l’a pas empêché de connaître un bon début de course. « C’est toujours risqué dans ces eaux-là. J’ai gagné quelques places et évité des chutes autour de moi. J’ai créé ma chance avec mes jambes dans un départ pas évident et étroit, qui ne donnait pas beaucoup de place aux dépassements. Je n’ai pas perdu beaucoup de temps même quand ça s’est rétréci. La constance était assez importante même si nous avions un parcours sec. ».

Après une saison en dents de scie, Léandre Bouchard prendra maintenant quelques jours de repos afin de bien se préparer en vue de 2019, qui sera une année importante pour les Jeux de Tokyo 2020.

« J’ai eu une saison un peu difficile, mais s’il y en a une dans le cycle olympique que ça devait arriver, c’était la bonne. Je sais que je suis capable de bien faire et, en finissant sur une bonne note, ça montre que j’avais un niveau de forme semblable aux mondiaux de l’an passé où j’avais fini 24e. Je veux vraiment arriver en force la saison prochaine. Le processus de qualification olympique est commencé pour déterminer le classement des nations et le nombre de places que chaque pays aura droit, mais pas pour les athlètes individuels. Si je me fis à Rio, ça va commencer avec les Coupes du monde 2019. »

Début de course difficile pour Gagné

De son côté, le Québécois Raphaël Gagné a terminé 48e à 7 minutes 56 secondes de Schurter. Il a franchi la ligne d’arrivée aux côtés de son compatriote ontarien Peter Disera, 49e.

« J’ai commencé 70e et je n'ai eu aucune chance au départ. J’ai perdu des rangs dans le premier droit et premier virage. Il y a eu beaucoup d’accrochages entre les gars devant moi, ce qui m’a placé autour de la 80e place après une minute. J'ai fait une bonne course pour revenir de l’arrière et terminer 48e. Je savais que le trafic serait un problème, alors j’ai déployé beaucoup d’effort, trop même, dans les deux ou trois premiers tours. J’ai payé plus tard dans la course », a dit Gagné.

Ce dernier a fait savoir qu’il termine la saison en bonne santé après avoir connu plusieurs mois difficiles au printemps.

« En mars et en avril, j'ai perdu une grosse opportunité de faire des points puisque nous n’avons pas terminé Cape Epic (mon coéquipier était malade). Puis, il y a eu ce gros bloc de courses qui a eu le meilleur de moi. Je suis tombé sévèrement malade en avril et j’ai manqué les Coupes américaines, ce qui m'a mis dans une position difficile pendant presque toute la saison. Je vais donc faire un peu plus de courses à la fin septembre et début octobre en Israël pour obtenir plus de points, voyager et prendre de l’expérience. »

Le Néo-Écossais Andrew L’Esperance a quant à lui été arrêté avec deux tours à faire.