Décision douteuse de Phelps
Jeux olympiques samedi, 21 août 2004. 09:17 samedi, 14 déc. 2024. 04:55
ATHENES (AFP) - L'Américain Michael Phelps, en quête aux Jeux olympiques d'Athènes d'un record de huit médailles, a laissé sa place dans le relais 4x100 m 4 nages à Ian Crocker, une "décision" énigmatique qui dévaluera son total de médailles.
Statistiquement, Michael Phelps sera crédité d'une médaille olympique si le relais 4x100 m 4 nages américain, grand favori de l'épreuve, décroche un podium samedi soir. Phelps a, en effet, couru vendredi la seconde demi-finale du relais (meilleur temps des séries devant l'Allemagne et la Grande-Bretagne) et à ce titre, a le droit à une récompense.
Cependant, cette médaille n'aura pas la même valeur. Phelps n'aura pas le droit de monter sur le podium et son nom ne figurera pas sur la feuille de résultat de la finale.
Eddie Reese, l'entraîneur en chef américain, a donc tout à fait raison quand il affirme: "C'est une sacrée décision. Un grand geste" de Phelps. La presse outre-Atlantique dans son ensemble a aussitôt salué la "sportivité", "l'élégance", "le fair-play" d'un Phelps, héros américain sacrifiant son plaisir personnel pour le bien de l'équipe et de son pays.
"Nous sommes arrivés comme une équipe, nous repartirons comme une équipe. Crocker mérite une autre chance. Il est meilleur relayeur que moi (en raison des départs lancés). Les Etats-Unis doivent avoir le meilleur relais possible", a même souligné Phelps lui-même.
Mais, malgré les sourires, les superlatifs, les éloges et les tapes dans le dos, Phelps n'avait pas vendredi soir, une heure après sa course, la tête d'un champion olympique du 100 m papillon, mais plutôt celui de quelqu'un gêné aux entournures. Si la presse américaine prend pour argent comptant la belle histoire de l'abnégation volontaire du "Kid de Baltimore", les autres journalistes se montraient plus sceptiques.
Depuis son arrivée à Athènes, Phelps n'avait cessé de répéter qu'il voulait participer au relais-roi des Jeux. A Barcelone, aux Mondiaux-2003, il avait sportivement admis que Crocker avait gagné sa place dans le relais en gagnant le 100 m papillon avec un record du monde à la clé. "C'est la règle du jeu", avait-il précisé. Vendredi soir, les rôles ont été inversés, Phelps a devancé Crocker qui sera pourtant en finale du relais...
La situation est d'autant plus troublante qu'après sa victoire, Phelps a affirmé: "J'ai encore une course demain" alors que Crocker évoquait, vendredi soir: "J'ai envie de voir d'autres stades et d'autres sports.'
Encore plus troublant, lors de la conférence de presse, Phelps a contourné à deux reprises des questions sur la raison qui lui a subitement fait changer d'avis.
Le renoncement de Phelps ressemble plus à une éviction sportive qui peut d'ailleurs se justifier totalement. Seuls quatre centièmes ont séparé Crocker de Phelps en finale, Crocker a peu nagé lors de ces Jeux et, après une grippe, il est en pleine progression par rapport à un Phelps, qui a enchaîné course sur course. Crocker est, selon les dirigeants américains, plus rapide au départ lancé que Phelps et donc un relais américain avec Crocker est théoriquement plus rapide...
N'empêche, même avec huit médailles autour du cou de Phelps, il y a comme un goût d'inachevé.
Statistiquement, Michael Phelps sera crédité d'une médaille olympique si le relais 4x100 m 4 nages américain, grand favori de l'épreuve, décroche un podium samedi soir. Phelps a, en effet, couru vendredi la seconde demi-finale du relais (meilleur temps des séries devant l'Allemagne et la Grande-Bretagne) et à ce titre, a le droit à une récompense.
Cependant, cette médaille n'aura pas la même valeur. Phelps n'aura pas le droit de monter sur le podium et son nom ne figurera pas sur la feuille de résultat de la finale.
Eddie Reese, l'entraîneur en chef américain, a donc tout à fait raison quand il affirme: "C'est une sacrée décision. Un grand geste" de Phelps. La presse outre-Atlantique dans son ensemble a aussitôt salué la "sportivité", "l'élégance", "le fair-play" d'un Phelps, héros américain sacrifiant son plaisir personnel pour le bien de l'équipe et de son pays.
"Nous sommes arrivés comme une équipe, nous repartirons comme une équipe. Crocker mérite une autre chance. Il est meilleur relayeur que moi (en raison des départs lancés). Les Etats-Unis doivent avoir le meilleur relais possible", a même souligné Phelps lui-même.
Mais, malgré les sourires, les superlatifs, les éloges et les tapes dans le dos, Phelps n'avait pas vendredi soir, une heure après sa course, la tête d'un champion olympique du 100 m papillon, mais plutôt celui de quelqu'un gêné aux entournures. Si la presse américaine prend pour argent comptant la belle histoire de l'abnégation volontaire du "Kid de Baltimore", les autres journalistes se montraient plus sceptiques.
Depuis son arrivée à Athènes, Phelps n'avait cessé de répéter qu'il voulait participer au relais-roi des Jeux. A Barcelone, aux Mondiaux-2003, il avait sportivement admis que Crocker avait gagné sa place dans le relais en gagnant le 100 m papillon avec un record du monde à la clé. "C'est la règle du jeu", avait-il précisé. Vendredi soir, les rôles ont été inversés, Phelps a devancé Crocker qui sera pourtant en finale du relais...
La situation est d'autant plus troublante qu'après sa victoire, Phelps a affirmé: "J'ai encore une course demain" alors que Crocker évoquait, vendredi soir: "J'ai envie de voir d'autres stades et d'autres sports.'
Encore plus troublant, lors de la conférence de presse, Phelps a contourné à deux reprises des questions sur la raison qui lui a subitement fait changer d'avis.
Le renoncement de Phelps ressemble plus à une éviction sportive qui peut d'ailleurs se justifier totalement. Seuls quatre centièmes ont séparé Crocker de Phelps en finale, Crocker a peu nagé lors de ces Jeux et, après une grippe, il est en pleine progression par rapport à un Phelps, qui a enchaîné course sur course. Crocker est, selon les dirigeants américains, plus rapide au départ lancé que Phelps et donc un relais américain avec Crocker est théoriquement plus rapide...
N'empêche, même avec huit médailles autour du cou de Phelps, il y a comme un goût d'inachevé.