Le 9 juin, c'est la journée mondiale du bien-être. Pourquoi ne pas faire un tour d'horizon sur une tendance bien marquée depuis les dernières années, l'alimentation intuitive. 

Si tu as passé plus de 5 minutes sur les réseaux sociaux dans la dernière année, tu auras remarqué un gros changement de mentalité depuis 2019. Avec la pandémie, la valorisation de la performance a rapidement laissé sa place à l'importance de la santé mentale. Ce mouvement s'est traduit par une dénonciation de la culture des diètes et une explosion de l'alimentation intuitive. 

Ce concept t'invite à faire preuve de bienveillance envers toi-même et à développer une meilleure relation avec ton corps et ton alimentation. Pour mieux comprendre tout ça, on commence avec 5 questions.

 

1. Pour toi, c'est quoi une diète? 

Si les publications que tu vois passer depuis le début de la pandémie ressemblent à «Comment perdre le poids dû au confinement», à des offres extraordinaires pour un ensemble de cure de jus ou à une vidéo agressive de 5 minutes qui explique les bienfaits de l'alimentation cétogène pour la santé, c'est que tes plateformes sont infectés par la culture des diètes. 

Qu'est-ce que la culture des diètes? C'est l'environnement dans lequel on a été élevé depuis notre enfance. Celui dans lequel il est préférable de continuellement être à la recherche d'un poids 5-10-15 livres inférieur. Celui où on est toujours à 10-15 livres du bonheur.

Tu as le droit de suivre qui tu veux, mais idéalement on cherche à suivre des personnes qui font du bien. Les diètes sont une industrie qui vise à faire de l'argent avec ton désespoir. Plus tu les reconnais, plus tu peux choisir de les ignorer et de vivre ta vie sans être rappelé que ton corps du moment n'est pas suffisant.

 

2. Quand vient le temps de manger, es-tu vraiment à l'écoute de ton corps?

La faim est un signal qui t'est donné à la naissance. Enfant, tu es capable de ne réfléchir à rien, mais de combler tous tes besoins nutritionnels seulement en te fiant à ta faim. Ta silhouette et ton poids ne sont pas des facteurs; l'important pour toi c'est les 6-7 bouchées de purée de patate douce qui te paraissent ô combien alléchantes.

Adulte, ta faim demeure le meilleur signal pour décider quand manger. Tu sens un gargouillis, un petit creux à l'estomac, et tu manges. Cependant, la privation continuelle peut avoir brouillé tes signaux de faim ou même les avoir effacés complètement. Une faim non honorée peut mener à un sentiment de privation, puis à une surconsommation à l'heure du repas.

Pour ta santé à long terme, reconnecte-toi avec ce signal interne qu'est la faim plutôt que de te fier à une influence externe comme le désir de te restreindre au maximum. Un ou une nutritionniste peut t'aider dans ce processus. 

 

3. Ça t'arrive, de t'interdire certains aliments?

Tous les aliments ont leur place dans une alimentation équilibrée. Certains sont plus nourrissants, d'autres sont juste tellement satisfaisants qu'ils nourrissent ta santé mentale. 

Quand tu te prives de manger un aliment, tu entres dans le cycle de la privation. Je t'explique : Aliments

1. Tu évites un aliment que tu apprécies.
2. Tu penses (très) souvent à cet aliment, tu en voudrais tout le temps.
3. Tu finis par céder et tu manges l'aliment. Après une si longue privation, tu manges vite, sans savourer. Tu te sens frustré et coupable. 
4. Tu recommences à te priver, et on recommence le cycle!

Même si c'est un aliment savoureux que tu as profondément envie de manger, l'interdiction qui l'entoure ruine l'expérience et te ramène dans le cycle d'obsession et de restriction qui nuit à ta santé physique et mentale. 

Pour sortir de ce cycle, le secret est de n'idolâtrer ou de ne démoniser aucun aliment. Chacun a sa place. Ça peut paraître trop beau pour être vrai, mais avec un accompagnement professionnel, tu peux arriver à manger l'aliment «interdit» et en profiter pleinement. Tout avec modération.

 

4. Est-ce que, selon toi, il y a de «bons» et de «mauvais» aliments? 

Si tu places certains aliments sur un piédestal, alors que tu en classifies d'autres comme «mauvais» ou «non santé», tu crées des règles autour de ce que tu manges. Selon cette vision de l'alimentation, tu es une bonne personne et tu seras en meilleure santé si tu manges les «bons» aliments. À l'opposé, tu échoues ou tu triches si tu manges un «mauvais» aliment. Ceci est faux.

C'est difficile et ça prend des années de travail, mais en voyant TOUS les aliments comme une source de nutriments qui goûtent bon, tu détruis les barrières invisibles et inutiles autour de ton alimentation. Tes papilles et ta tête sont ainsi libres de choisir ce qui leur fait du bien, pas ce qui est supposément «mieux pour la santé ou la silhouette».

 

5. Sur une échelle de 1 à 10, le plaisir de manger, comment est-ce important pour toi?

Tu sais ce qui est l'fun? Manger un aliment bon au goût et avoir du plaisir à le faire. Peu importe si ce que tu préfères, c'est la texture, la saveur, l'arôme ou la beauté de l'assiette. L'important est de prendre plaisir à manger. Pour ce faire, choisis le plus souvent des aliments ou des plats que tu aimes, puis déguste chaque bouchée. Il n'existe aucune police des aliments, donc tu peux prendre ton temps et profiter pleinement de l'expérience.

Qui sait, peut-être réaliseras-tu que ton morceau de pain goûte meilleur que ta galette de riz!

L'alimentation intuitive invite souvent à questionner les fondements mêmes de ton alimentation. Une fois que tu l'apprivoises, cette approche est super bienveillante. Celà dit, au début c'est assez intense de déconstruire ta façon de penser à la bouffe.

 

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