L’abondance de modèles de combinaisons isothermiques et les marques de toutes sortes à des prix qui ne finissent plus de grimper ne facilitent pas le choix.

 

 

Petit guide flottant

 

Je me souviens, au début de ma carrière de triathlète, il n’y avait qu’une seule marque de wetsuit au Canada : Bare. Deux modèles : manches longues et manches courtes. Une seule épaisseur sur l’ensemble de la combinaison. Aucune élasticité, et l’unique raison de la porter était de ne pas avoir froid. Elle prenait une éternité à mettre et à ôter, surtout dans le cas du modèle à manches longues.

 

De nos jours, la combinaison isotherme rend le nageur plus rapide grâce à la technologie et à la qualité du matériel. L’élasticité du néoprène fait que celui-ci ne nuit plus au mouvement du nageur, permettant à ce dernier de nager beaucoup plus vite.

 

 

Pourquoi l’utiliser ?

  • Elle permet de conserver la chaleur et éviter l’hypothermie.
  • Elle aide les nageurs ayant peu de technique et manquant d’efficacité à moins caler (principalement les jambes), et à ainsi nager plus rapidement.

 

Au fil des ans, les températures où le wetsuit est autorisé n’ont cessé de monter. Aujourd’hui, presque toutes les compétitions l’autorisent. Plusieurs raisons expliquent cela. Pendant des années, ce sont les Américains qui ont été les leaders du développement du triathlon, et la fédération aux États-Unis (TriFed, à l’époque) sanctionnait en 1984 au-delà de 1000 rencontres sportives, dictant pas mal tous les règlements en triathlon ; le commanditaire principal de cette fédération étant un fabricant de wetsuits, ceci explique cela. Quelques années plus tard, des décès par noyade lors de la portion natation de triathlons ont aussi sonné l’alarme ; la venue des combinaisons a assuré une certaine sécurité et une prévention de ce type d’accident.

 

Aujourd’hui, le wetsuit est permis à des températures qui ne comportent absolument aucun risque d’hypothermie. Les nageurs en eau libre peuvent nager 32 km dans une eau à 16 ou 17 °C sans combinaison pendant que les triathlètes en demi-Ironman ont le droit d’enfiler un wetsuit pour nager 1,9 km dans une eau de 21°. Trouvez l’erreur…

 

La nouvelle génération de combinaisons est très élastique – évitant les restrictions au niveau des membres –, confectionnée de multiples panneaux et épousant encore mieux les formes du nageur. L’épaisseur du néoprène fluctue selon l’endroit : épais aux endroits stratégiques afin de favoriser une meilleure flottaison, et mince principalement aux épaules, pour une aisance de mouvement. L’épaisseur maximale permise par la plupart des fédérations ou lors des épreuves Ironman est de 5 mm et varie généralement entre 1 et 2 mm aux endroits plus minces. Zoot a dernièrement poussé l’audace de diminuer jusqu’à 0,5 mm aux épaules sur un modèle haut de gamme.

 

 

Choisir son wetsuit : les règles d’or

  • Établissez votre budget. Ne serait-il pas mieux de louer si c’est seulement pour quelques fois ?
  • Déterminez votre besoin : manches longues ou courtes. Les avantages des manches longues sont considérables : augmentation de la rapidité et maintien d’une bonne chaleur. Par contre, retirer la combinaison exige plus de temps à la sortie de la nage, le vêtement est un peu plus onéreux, et certains nageurs n’aiment pas la sensation de gêne du mouvement des bras. Celui à manches courtes accroît la mobilité et s’enlève plus rapidement ; si vous avez peur d’avoir trop chaud, mieux vaut considérer l’achat d’une combinaison à manches courtes.
  • Achetez en boutique spécialisée. Faire l’essai est primordial. Il est rare qu’on puisse retourner un wetsuit acheté sur le web, surtout s’il provient des États-Unis.
  • Enfilez-le. Prenez le temps de voir si la coupe vous convient. La combinaison doit être malaisée à revêtir mais ne pas gêner vos mouvements. Si c’est la première fois de votre vie que vous en portez une, ne paniquez pas lors de l’essai : il est normal d’éprouver une sensation d’étouffement. Il ne doit pas y avoir de replis une fois qu’il est enfilé. Les fabricants utilisent pour les tailles une charte qui tient compte de la grandeur et du poids de la personne.

Si on croit que le wetsuit est peut-être une taille trop petite mais qu’on l’a revêtu sans trop de difficultés, c’est que c’est la bonne taille. Et n’oubliez pas : une combinaison de qualité aura tendance, avec le temps, à prendre la forme de votre corps.

 

 

La bonne combinaison

 

Tous les wetsuits ne sont pas égaux. Un prix élevé reflète un nombre de panneaux  plus important pour ajuster la coupe au corps, une variabilité accrue de l’épaisseur des panneaux selon les endroits et, surtout, une meilleure élasticité du néoprène.

 

Sachez que presque toutes les combinaisons de qualité sont taillées dans le même matériau : le néoprène de haute qualité du fabricant japonais Yamamoto. Ce sont la coupe, la construction, l’assemblage, le choix des tailles et le design esthétique qui différencient les principales marques.

 

Certains modèles ont des fermetures à glissière qui se ferment vers le bas, ce qui les rend difficiles à zipper quand on est seul. Par contre, ces modèles empêchent que, durant la compétition, quelqu’un tire par inadvertance sur la corde de la fermeture, qui s’ouvrirait alors. Si votre modèle a une fermeture qui part du bas vers le haut (du dos vers le cou), assurez-vous de bien refermer le velcro qui se rabat sur elle afin d’éviter que quelqu’un n’ouvre le panneau avant par mégarde pendant la course.

 

Si votre combinaison vous irrite lors de l’utilisation, il est possible d’avoir recours à un lubrifiant pour prévenir le frottement. Étalez-en à l’intérieur des manches, des bras et des jambes afin de vous aider à l’enlever rapidement à la fin de la nage. Évitez à tout prix les substances à base d’huile ou de pétrole tels que la Vaseline ou le Pam, car elle assèchent le caoutchouc ; employez celles à base d’eau ou de cire. Personnellement, j’ai un faible pour la marque Splax, un produit canadien 100 % biologique qui résiste longtemps une fois appliqué.

 

 

Pour conserver votre wetsuit longtemps, voici quelques consignes simples

  • Évitez le soleil prolongé. Il fait craquer le caoutchouc et accélère le vieillissement.
  • Évitez le chlore. Si vous nagez en piscine, rincez-le abondamment à l’eau fraîche.
  • Rincez-le toujours à l’eau.
  • Faites-le sécher la doublure en nylon à l’extérieur en premier, et quand il est sec, retournez-le pour sécher la partie externe.
  • Avant de l’entreposer dans un endroit sec et à l’abri du soleil, suspendu à la verticale, assurez-vous qu’il est complètement sec, sinon il y a possibilité de développement de bactéries.

Portez une attention particulière à vos ongles quand vous enfilez le wetsuit : vous risquez de trouer le caoutchouc en tirant sur les panneaux. Sachez qu’il est très facile de réparer un wetsuit. Il existe une colle spécifique pour boucher les petits trous, et dans le cas de grands, on apposera en outre un morceau. Certaines boutiques de triathlon et les boutiques de plongée sous-marine réparent les wetsuits.

 

Pas de doute, le wetsuit est un équipement essentiel, surtout lorsqu’il est de qualité et qu’on a pris soin de choisir la bonne grandeur. Vous aurez d’autant plus de plaisir à nager vers les plus hauts sommets !

 

 

Auteur : Charles Perreault, champion canadien junior et champion canadien de triathlon longue distance. Il est entraineur dans ce domaine depuis 25 ans.

 

 

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