Conseils d’une pro pour maintenir l’entraînement en triathlon pendant le confinement
En forme jeudi, 30 avr. 2020. 20:50 dimanche, 17 nov. 2024. 21:35
Depuis le début du confinement, triathlonienne Amélie Kretz a trouvé une façon de se réinventer pour poursuivre son entraînement à la maison. Cette olympienne de renom est habituellement sur la route à cette période-ci de l’année pour participer à des épreuves de la série mondiale en triathlon. La différence en ce moment, c’est que semaine après semaine, les événements prévus au calendrier sont annulés. Ne sachant pas si la saison aura lieu, Amélie a tourné cette situation à son avantage. Sa mission : Être encore plus performante pour les Jeux Olympiques de Tokyo qui ont été reportés en 2021. Si vous voulez vous aussi être plus performant lors d’un éventuel retour des compétitions, voici les conseils de pro d’Amélie Kretz à appliquer pendant cette période perplexe.
1er conseil : Objectifs à court terme
Pas évident de mettre une croix sur certains objectifs qui étaient prévus depuis des mois voire des années. Présentement, le long terme est extrêmement difficile à prévoir et à contrôler. C’est pourquoi chaque semaine Amélie a un but bien précis qui la motive à continuer son travail avec entrain. « Le mercredi matin, ne me cherchez pas, je suis connectée sur Zwift! Je participe à la série pro offerte aux triathlètes et c’est mon objectif de la semaine. C’est super le fun, parce que je peux compétitionner virtuellement avec des triathlètes que j’ai l’habitude de voir en saison régulière et aussi avec d’autres que je ne connais pas. Ça amène une autre dimension. C’est mon rendez-vous de la semaine et je me prépare en fonction de cet objectif. »
S’assurer d’être prêt mentalement pour un événement virtuel peut s’apparenter au processus qui doit être mis en place pour une vraie compétition. C’est donc un objectif à court terme qui peut être très payant. Si vous avez peur que ce soit trop facile, vous n’avez qu’à regarder la photo d’Amélie après son effort qui indique que c’est tout le contraire!
2e conseil : Créativité dans les entraînements
Puisque le triathlon comprend la discipline de la natation, on en vient à se demander comment s’exercer à la nage si tous les accès aux piscines et aux lacs sont fermés? Amélie a trouvé la réponse et elle a surtout créer l’environnement idéal pour améliorer ses capacités tout en restant à la maison. « Au début du confinement, je faisais des exercices dans mon sous-sol avec des élastiques pour maintenir mes muscles de natation, mais après deux semaines, j’étais en train de devenir folle! Avec mon entraîneur Alex Sereno, nous avons décidé de mettre une piscine de 12 pieds de diamètre dans le garage où je suis retenue par un élastique lors de mon exécution. Ça me permet de garder la sensation de l’eau, ce qui est super important en triathlon. L’élastique augmente la résistance dans l’eau, donc c’est musculaire et ça permet de travailler la puissance. Je conseille également de mettre de la créativité dans vos séances de musculation en utilisant des élastiques ou des bouteilles d’eau pleines, tout est possible! »
Hey @lalongen I’ve been practicing my indoor sports too. I bought a pool for my garage, does it count?#StayAtHome pic.twitter.com/sUI8iJr4t1
— Amélie Kretz (@AmelieKretz) April 2, 2020
Cette nouvelle façon de faire en natation est une solution temporaire qui pourrait demeurer dans le futur qui sait, mais pour l’instant ça fonctionne très bien pour la triathlète, d’ailleurs sa partenaire d’entraînement et amie Élisabeth Boutin a fait de même chez elle! Voici comment fonctionne cette fameuse piscine.
3e conseil : Qualité versus quantité
Il faut admettre que le volume d’entraînement a diminué considérablement en période de confinement et ce, pour de multiples raisons. C’est pourquoi Amélie suggère de mettre l’accent sur la qualité de l’entraînement au lieu de la quantité. « Avec l’annulation des compétitions, j’ai fait un retour à la musculation pour améliorer ma force maximale, chose que je n’aurais pas eu le temps de faire en saison régulière. Je ne suis pas le type de personne qui aime particulièrement le gym, donc mon entraîneur limite la fréquence à 2 fois par semaine à raison de 45 minutes par séance. Au lieu d’en faire 4 fois par semaine pendant 1h30, il planifie des sessions plus concentrées et en qualité, ce qui aide beaucoup l’aspect mental. »
C’est le mot d’ordre également pour la natation comme le démontre cette vidéo où Amélie et sa partenaire d’entraînement Élisabeth Boutin, suivent une session guidée avec leur entraîneur Alex Sereno. Celui-ci explique qu’il veut maximiser les exercices spécifiques faits dans l’eau au lieu de faire de longues séances en volume. Si vous voulez en apprendre davantage sur ce type d’entraînement, c’est juste ici :
4e conseil : Charge d’entraînement
Les journées chaudes et ensoleillées sont à nos portes et nous avons passé l’hiver à l’intérieur sur notre base d’entraînement. Avouez que ça donne envie de sortir pendant de longues heures sur notre monture et en profiter sans se poser de question! Par contre, il y a des risques et voici ce qu’Amélie propose : « Présentement avec la distanciation sociale, je n’ai pas accès à mon physiothérapeute ainsi que mon massothérapeute, donc ce n’est surtout pas le temps de faire des folies! Je m’assure plutôt d’avoir la bonne charge d’entraînement dans le but de ne pas me mettre à risque. Je ne voudrais surtout pas me blesser ou tomber malade. Avec mon entraîneur, nous nous assurons de maximiser la récupération en périodisant adéquatement les phases d’entraînement. »
Vous savez quoi? Je trouve que c’est une excellente idée, car je me vois mal ne plus être en mesure de faire d’activité physique en raison d’un arrêt forcé et vous?
5e conseil : Structure et routine
Évidemment, le rythme de vie de plusieurs est bouleversé en ces temps de crise et parfois, il est facile de procrastiner. Amélie suggère fortement de conserver une routine dans le quotidien. « Je mets une alarme pour le réveil chaque matin et je tente de répliquer l’équivalent d’une journée typique d’entraînement qui serait fait en saison régulière. Par exemple, la veille je fais un horaire précis de ma journée à venir. Même si ça ne change rien d’aller courir 1 heure plus tard que prévu, je m’efforce de respecter la structure mise en place. Je tiens à garder cette discipline dans ma journée, pour être certaine d’être efficace dans ce que j’entreprends. »
C’est un excellent conseil et j’avoue que de mon côté, je dois parfois me donner un petit coup de pied au derrière pour garder cette rigueur dans mes journées! Pour les curieux, voici un bref aperçu de sa routine.
Journée de confinement pour Amélie :
7h30 : Entraînement de course à pied dès le réveil
8h30 : Déjeuner après la séance de course à pied
9h30 : Entraînement de qualité en natation
Les mardis :
16h00 : Entraînement de volume en course à pied
Les mercredis :
9h00 : Échauffement spécifique pour la compétition virtuelle sur Zwift
10h00 : Départ de la compétition virtuelle en cyclisme sur Zwift (Série pro Triathlon)
Impressionnant, n’est-ce pas? Maintenant à vous de jouer!