À deux reprises, seulement, depuis que je suis à RDS, j’ai tenté l’expérience. Courir pour aller et revenir du boulot.

Je n’avais pas détesté, mais bon, puisque le chemin le plus court me demandait tout de même de courir un peu plus de 19 kilomètres dans une seule direction, j’avais déchanté assez rapidement. Trente-huit kilomètres aller-retour, ça commence à être long!

J’y ai repensé il y a quelques jours en empruntant le pont Jacques-Cartier en direction de la Rive-Sud à la fin d’une journée de travail. Je regardais les nombreux cyclistes qui empruntaient la piste cyclable et, surtout, les quelques coureurs portant un petit sac à dos. Il était facile d’imaginer que la plupart d’entre eux n’étaient pas en sortie d’entraînement, mais plutôt sur le chemin du retour vers leur domicile.

J’envie ceux qui peuvent le faire et qui se donnent toutes les chances de relever ce petit défi logistique. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : faire en sorte de pouvoir courir jusqu’à son travail en prévoyant tout ce dont on aura besoin pour la journée et pour le retour!

Petit manuel de la course-boulot!

À la base, il suffit de courir en direction de son lieu de travail. Ça peut sembler simple, mais ce ne l’est pas. La première chose à considérer est la distance et il faut être réaliste en ne surestimant pas sa forme. Idéalement, cette distance doit être raisonnable, entre cinq et dix kilomètres. Au-delà d’une dizaine de kilomètres, le risque d’arriver fatigué au travail est réel et il ne faut pas oublier qu’on doit revenir de la même manière à la fin de la journée, moment où le corps a déjà moins d’énergie. Remarquez, il est possible de faire un seul trajet et utiliser le transport en commun ou le vélo pour le retour.

On doit également s’assurer de la faisabilité de l’entreprise en cherchant le meilleur itinéraire possible, celui qui nous fera passer par des routes et chemins sécuritaires. Si vous demeurez en ville et que vous avez plusieurs intersections à traverser avec des feux de circulation à respecter et une forte densité automobile, le danger est plus élevé que pour celui qui habite en campagne. Peut-être est-ce même impossible en raison d’une autoroute qui vient barrer votre chemin. Avant même de faire le premier pas en direction du boulot, il est primordial de s’assurer qu’il existe un trajet et quelques options de détours pour s’y rendre.

La planification des vêtements et des repas est essentielle. Vous devrez nécessairement vous changer en arrivant au travail. Il faut donc s’assurer au préalable d’y laisser des vêtements de rechange propres. Vous pouvez aussi vous habituer à courir avec un petit sac à dos pour transporter vos vêtements ou certains effets personnels. Vous pouvez y glisser quelques collations à grignoter à la fin de votre course.

Autre obstacle important, l’hygiène! C’est bien beau de vouloir courir jusqu’au travail, mais si une fois arrivé à destination vous n’avez pas accès à un vestiaire pour vous changer et à une douche, vous risquez de vous faire regarder. Il faut également prévoir une courte période de repos pour un retour au calme avant de prendre sa douche, car vous allez suer comme un jeune goret dans vos vêtements de travail.

Joindre l’utile à l’agréable

Aller et revenir du travail en joggant vous permet de maximiser votre temps dans des journées de plus en plus occupées. Plus besoin d’aller courir le matin avant le boulot, sur l’heure du dîner ou en soirée. Vous accumulerez un bon volume d’entraînement.

Vous entreprendrez ainsi votre journée de travail avec les idées claires en sachant que vous avez utilisé le mode de transport le plus écologique qui soit et évacué votre stress. Il suffit d’être organisé et prévoyant. De plus en plus d’adeptes découvrent les joies de ce « moyen de transport ». Beau temps, mauvais temps, vos jambes vous mèneront loin si vous êtes bien préparés.