En ce début de semaine enneigé, j’ai eu envie de mettre la table sur une épreuve que j’attends avec impatience depuis des mois. Non je ne parle pas ici du Superbowl et du séduisant Tom Brady, mais bien des championnats du monde de Cyclo-Cross qui se dérouleront dans la fin de semaine du 2 et 3 février. Dans la sphère sportive, à peu près chaque être humain est en mesure de dire ce qu’est le Tour de France, mais qu’en est-il lorsqu’on parle de Cyclo-Cross, qu’est-ce que ça mange en hiver? Non…Tom Brady ne fait pas de Cyclo-Cross, mais je te promets que le Cyclo-Cross est aussi électrisant que lui!

Ce texte se veut un explicatif de cette discipline qui selon moi, passe trop souvent inaperçue, mais qui est absolument truculente et qui gagne définitivement à être connue. Par la suite suivra un article fort intéressant sur le mode de vie d’une Québécoise qui participera à ces fameux championnats du monde qui seront disputé au Danemark. Je vous parlerai de la talentueuse Maghalie Rochette qui s’est expatriée en Europe pendant plusieurs mois afin d’aller se mesurer aux meilleures, mais en attendant, voici une petite mise en bouche de la discipline.

Caractéristiques du vélo 

Lorsqu’on parle de Cyclo-Cross, on a tendance à penser que c’est un hybride entre le vélo de montagne et le vélo de route, pourquoi? Parce que le vélo utilisé est un entre-deux. Ce vélo a un guidon et un cadre sensiblement similaire à celui en vélo de route, mais avec une géométrie différente. La géométrie est faite de façon évasée pour faire place aux pneus plus larges que ceux d’un vélo de route et également pour laisser la place aux débris et à la boue de se hisser dans l’équation sans ruiner la fluidité de l’athlète lors de son effort. À titre indicatif, les pneus de Cyclo-Cross mesurent entre 30-34mm versus 25-28mm pour ceux en vélo de route.

Le cadre de la monture doit être rigide et nerveux, c’est-à-dire qui répond bien aux accélérations et décélérations qui sont requises et obligatoires. Le cadre doit-il être léger? C’est simple, la réponse est : « ABSOLUMENT! » Lors d’une compétition, l’athlète devra descendre de son vélo environ trente fois dans une épreuve de soixante minutes et devra transporter son vélo sur son épaule et ce, en courant le plus rapidement possible avant de remonter sur celui-ci. Je vous entends déjà dire : « Mais pourquoi donc ces athlètes courent-ils avec leur vélo sur leurs épaules lorsqu’ils peuvent rouler sur leurs deux roues? » Votre question est tout à fait légitime et je vous expliquerai plus en détail dans les caractéristiques du parcours un peu plus loin dans ce texte!

Poursuivons sur les détails de ce vélo. La plupart du temps, les professionnels vont prioriser un cadre en aluminium avec des matériaux en fibre de carbone. Plusieurs athlètes optent pour un seul plateau à l’avant du vélo, habituellement un 40 ou un 42 dents. Ce choix favorise une meilleure efficacité, mais surtout réduit les chances de dérailler la chaîne sur un parcours cahoteux et permet d’éviter de devoir changer constamment de plateau ce qui se traduit parfois par un risque de perdre du temps précieux.

Fait intéressant : Les athlètes changent plusieurs fois de vélo pendant la compétition puisque la boue et les débris rendent difficile les accélérations et causent un excédent de poids qu’il faut éviter à tout prix. Les athlètes doivent donc choisir le bon moment dans la course pour effectuer ce changement, mais aussi doivent avoir quelqu’un qui est en mesure de laver le vélo entre les changements et de le réparer (si besoin) pour les tours suivants.

Finalement, les athlètes peuvent décider jusqu’à quelques minutes avant leur départ leur choix de roues et pneus selon la météo qui sois dit en passant peut changer drastiquement de minute en minute. Maintenant, pourquoi toutes ces spécificités? Parce que le Cyclo-Cross est un univers unique en soit, puisqu’il faut non seulement être en excellente forme physique, mais il faut être ultra habile techniquement et… il faut parfois aussi courir à côté de sa bécane sur un parcours qui peut s’avérer être très, très laborieux!

Caractéristique du parcours

Les épreuves de Cyclo-Cross sont vraiment spectaculaires, parce que ça se passe en automne et en hiver. Une compétition se fait habituellement en soixante minutes sur des parcours d’environ deux à trois kilomètres, ce qui fait en sorte que ta famille, tes amis et éventuellement tes fans peuvent te voir défiler plusieurs fois sur le parcours, donc un « GROS » spectacle! Les athlètes vont œuvrer sur différents parcours, mais impérativement ils auront à descendre de leur vélo, traverseront des sections en sable de plage, devront monter des escaliers, braveront une météo déchaînée et devront composer avec une surface visqueuse plus communément appelée : « bouette! »

Inutile de mentionner que pour être performant, il faut que les athlètes aillent de bons freins qui seront fonctionnels même lorsque mouillés et remplis de résidus. Habituellement, les freins à disques hydrauliques sont utilisés pour rendre plus facile la manœuvre des sections technique, car avec seulement un doigt sur le frein, la réponse est instantanée. À cela s’ajoute les montées à répétition dans différents endroits sur le parcours et aussi le peloton, mais surtout les attroupements de cyclistes, là où l’espace est inexistant!

Ce phénomène est plutôt vrai lors du départ de masse. Lorsque vous allez regarder les championnats du monde le week end prochain, de grâce ne manquez pas le départ de la course! C’est un des moments les plus excitant, mais surtout le plus important pour les participants (tes), puisque c’est une bataille extrême pour prendre sa place aux avant-postes et comme on le dit si bien en anglais, il faut : « Stay out of trouble! » Bien entendu, les risques d’accidents sont significatifs et au niveau international, la moindre erreur peut coûter très chère. Pour vous le prouver, voici une vidéo qui démontre la finesse requise pour performer à l’échelle mondiale!

Maintenant que vous connaissez ce magnifique sport, n’oubliez pas de lire mon prochain article sur Maghalie Rochette, la seule Québécoise qui sera présente chez les élites femmes aux Mondiaux de Cyclo-Quoi? Cyclo-Cross!