Guillaume Boivin : « L’équipe me fait confiance »
En forme mardi, 11 mai 2021. 06:15 jeudi, 14 nov. 2024. 22:34C’est le moment de faire le bilan de la première partie de la saison du cycliste Guillaume Boivin. Membre de la formation Israel Start-Up Nation, il a été champion canadien à deux reprises et médaillé de bronze aux mondiaux de route en 2010. Boivin œuvre sur le circuit World Tour depuis 2013 et il progresse à chaque année. Son équipe reconnaît sa valeur et lui fait entièrement confiance. Lorsqu’il prend le départ d’une course, il a des responsabilités importantes et il doit livrer la marchandise.
Son rôle
Depuis son arrivée dans l’équipe en 2016, il y a eu une évolution constante. Des coureurs de renom se sont ajoutés à la formation, notamment Chris Froome, 4 fois vainqueur du Tour de France et Michael Woods, 2 fois vainqueur d’étape au Tour d’Espagne. Guillaume explique qu’il n’y a rien de certain dans ce sport.
« Chaque année pour assurer ma place dans l’équipe, je dois gagner le respect des nouveaux gars et du directeur sportif. Mon rôle est très précis. On me dit quoi faire et j’exécute. Par exemple, sur les classiques ou sur les courses par étapes, on a des points clés où le positionnement est extrêmement important. Je sais exactement à quel endroit sur le parcours il va y avoir de la place pour remonter mon leader devant.
C’est défini au mètre près et c’est parfois le seul endroit pour bouger dans le peloton, donc une erreur peut avoir un gros impact sur le résultat final. Il faut toujours être vigilant parce que le peloton peut exploser à 80 kilomètres de l’arrivée. J’adore mon rôle, surtout quand je travaille pour un gars comme Mike. C’est un ami et c’est vraiment agréable. »
La longue échappée
Boivin a réussi à se placer dans la longue échappée à quelques reprises dans sa carrière. En 2018, lors de la 3e étape du Giro d’Italie, il avait fait 223 kilomètres dans le trio de tête. Plus récemment, il a encore accompli un exploit de ce genre à la 3e étape du Tirreno-Adriatico, également en Italie. Après avoir passé 217 kilomètres devant, lui et ses compagnons d’échappée se sont fait reprendre à 2,5 kilomètres de l’arrivée. Guillaume explique qu’il y a toujours un peu d’espoir de se rendre au bout.
« Ce n’est jamais facile de prendre l’échappée et cette journée-là, on y a cru pendant un bon moment. Chaque coup de pédale compte, on calcule tout. Non seulement on se retrouve dans l’échappée qui peut potentiellement se rendre au bout, mais si ça se rend, il faut trouver une façon de gagner.
Tout le long de l’étape, je suis concentré à essayer d’économiser le plus d’énergie possible. J’analyse les faces et le coup de pédale des autres gars pour voir si ça change au fil des heures pour tenter de trouver une défaillance. Ça n’arrête pas une seconde dans ma tête. Même si on roule pendant 5-6 heures ensemble, on ne se dit pas un mot! Il n’y a rien de gratuit. Ce que tu dépenses de trop dans l’échappée, tu le payes à un moment donné. Il faut penser à tous les détails. »
Un souvenir ancré
Guillaume a déjà une illustre carrière et c’est loin d’être terminé. À 32 ans et au sommet de sa forme, il réalise deux de ses plus grands rêves. La même saison, il participe à son premier Tour de France et représentera le Canada aux Jeux olympiques de Tokyo. Depuis son entrée sur le circuit World Tour, il affirme que sa victoire à la Famenne Ardenne Classic en Belgique reste gravée profondément dans sa mémoire.
« Cette victoire était incroyablement satisfaisante, parce que plus tôt dans la saison 2018, je m’étais cassé la jambe. Je passais souvent proche de gagner et finalement, je l’ai fait. Ça prend énormément de travail et de motivation pour réussir à lever les bras sur une course comme ça. Le feeling est vraiment unique et puissant. C’est toutes les années d’entraînement et d’expérience qui sont derrière ce résultat. Pendant ces quelques secondes où je célèbre, je ne pense plus à rien d’autre. Il n’y a plus rien qui existe et c’est juste ce moment-là qui compte.
J’ai surmonté plusieurs défis depuis mes débuts et j’ai toujours voulu être le plus fort possible. Mon sport, c’est ce que j’apprécie le plus au monde, mais ce n’est pas seulement la victoire qui me rend heureux. Ce que j’aime, c’est donner mon 110% pour l’équipe. Même s’il y a des moments dans la saison où je suis plus fatigué, mes coéquipiers savent que je vais toujours vider le réservoir pour eux, peu importe la situation. J’adore mon métier. »
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