Lorsque l’on se présente devant un défi, peu importe lequel, forcément, nous vivons les mêmes angoisses, les mêmes peurs. Certains arriveront à mieux gérer ces inconforts tandis que d’autres auront besoin d’aller chercher du support.

 

Il faut savoir poser les gestes nécessaires pour se rassurer.

 

Il y a quelques années, j’ai croisé un jeune qui avait traversé des périodes difficiles dans sa vie. J’avais écrit un texte à son sujet. Son histoire avait fait un tabac. Comme pour plusieurs, la découverte de la course à pied lui avait permis de se remettre sur les rails.

 

Il y a trois ans, il courait son premier marathon. Il voulait le terminer sous la barre des quatre heures. Lorsqu’il a franchi le fil d’arrivée à Québec, son temps affichait quelques minutes de plus. Déçu, il promettait de revenir à la charge.Bourgie 3

 

Toutefois, les jours qui ont suivi ce 42 km furent sombres dans son esprit. Il ne pouvait accepter cette déception. Finalement, le temps lui a permis de se redresser et de croire en ses possibilités pour franchir éventuellement cette barrière qu’il espérait tant.

 

Jean-Simon Bourgie se donne à fond lorsqu’il veut quelque chose. Il prend les moyens, il travaille fort et anticipe la récompense. Ça ne fonctionne pas toujours de façon positive.

 

 

JE SENTAIS SA NERVOSITÉ

 

Inscrit au marathon du Petit-Train-du-Nord récemment, le parcours paraissait plus abordable pour fracasser son objectif. La veille du marathon, il m’a écrit. Il m’a demandé s’il pouvait m’appeler au téléphone. Je lui ai donné mon numéro. Nous n’avions pas pris contact depuis ma demande pour qu’il accepte que son histoire se retrouve dans mon 2e livre.

 

À l’autre bout du fil, je peux facilement percevoir sa nervosité. Son anxiété se fait sentir. « Je me retrouve souvent dans cet état quand je suis à quelques heures d’un fait important à mes yeux. J’ai pourtant fait mes devoirs, j’ai suivi mon entraînement à la lettre. Lorsque j’ai couru mon 30 kilomètres, tout s’est bien déroulé. Je n’ai eu aucun ennui. Toutefois, je suis nerveux présentement ».

 

En fait, je pense tout simplement que Jean-Simon cherchait à livrer ses impressions et obtenir l’assurance que tout irait bien. Rapidement, j’ai compris sa démarche et j’ai fait en sorte qu’il retrouve le plaisir, l’agrément à courir son marathon. Aveuglé par son objectif, cet égarement lui faisait perdre la réelle valeur de la pratique de ce sport.

 

Et il n’est pas le seul dans cette situation. Nous nous retrouvons tous dans ce genre de carcan que nous provoquons sans l’aide de personne. Cette pression que nous mettons dans la pratique de notre loisir s’avère toxique et tout simplement inutile.

 

 

IL BRISE CETTE BARRIÈRE

 

Peu de temps après avoir franchi le fil d’arrivé, il m’a écrit pour m’informer que sa course s’était bien déroulée et que surtout, il avait obtenu un temps de 3h52.

 

Bourgie 4Il faut comprendre que Jean-Simon risque d’être hanté par les démons de son passé, particulièrement lorsqu’il traversera diverses étapes de sa vie. Il réalisera que dans ces circonstances, il devra chercher de l’aide. Et c’est exactement ce qu’il a fait.

 

Lorsque je lui parlais au téléphone la veille, après avoir vérifié s’il avait respectueusement suivi son programme, je savais qu’il allait finir sous les quatre heures. Je lui ai dit mais je sentais que ça n’avait aucun poids. La fébrilité qu’il ressentait prenait trop de place dans son esprit.

 

De lui-même, il devait concrétiser son rêve. « Oui, c’est vrai, je vais courir pour le plaisir », avait-il conclu.

 

Félicitations Jean-Simon !

 

 

 

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