Jean-Simon Desgagnés : le LDT de la course à pied !
En forme lundi, 28 sept. 2020. 10:29 vendredi, 13 déc. 2024. 03:33« Je tente toujours d’apporter de la bonne humeur autour de moi ».
Assis dans les gradins du stade Telus de l’Université Laval à Québec, je rencontre Jean-Simon Desgagnés, celui qui vient à peine de frôler le record provincial d’un 5km sur route par trois secondes. Et pourtant, on ne le connait pas vraiment.
Découvrir cet athlète de 22 ans, une sorte de Laurent Duvernay-Tardif de la course à pied ! Afin de satisfaire sa passion de coureur, il a allégé ses études, lui qui terminera sa 4e année d’université et entamera son stage en médecine en préclinique à l’hiver prochain. Suivront ceux à l’hôpital.
Né un 26 juillet à Québec, Jean-Simon adore pratiquer tous les sports d’équipe depuis sa tendre enfance. À l’époque du secondaire, il jouait même au frisbee ! Lorsqu’il s’est présenté au cégep, ces disciplines (hockey, basketball, ski, etc.) devenaient moins accessibles pour lui et c’est à ce moment qu’il a décidé de s’orienter vers la course à pied.
« J’adorais ce sport car je pouvais sauver une journée à l’école en venant m’entraîner ! », me confie-t-il à la blague. La progression fut rapide et constante. Les dernières années intenses lui ont donné l’opportunité de prendre part à des événements de prestige. Les Jeux du Québec, le championnat du Canada, championnat du monde, les jeux Pan Am, les Jeux du Canada, voilà comment il a pu se tailler une solide réputation à l’échelle provinciale, nationale et internationale, le tout en l’espace de deux ans.
Élu recrue de l’année à l’université via la course à pied, sa distance préférée demeure le 3,000 mètres steeple où il a déjà obtenu un temps de 8 minutes, 29 secondes, tout près d’un standard mondial. Ce qui l’incitera à dire que cette récente performance pour le 5 km sur route où il a obtenu 13:58, à trois secondes du record provincial, ne figurait pas à son horaire et qu’elle a fait plus de bruit au niveau de la population que ses prouesses amassées au 1500 et 3000 mètres !
Jean-Simon détient le 2e chrono le plus rapide en sol canadien pour le 5 km sur piste avec 13:56. Sous les ordres de Félix-Antoine Lapointe depuis 5 ans, il promet de se réessayer éventuellement pour le 5 km sur route, si l’occasion se présente.
Cartésien, les sciences le captivent depuis toujours. « Je veux aider les gens, je veux qu’ils soient bien. La meilleure façon de me décrire est celle d’un gars joyeux, moqueur, qui aime faire des blagues et se retrouver dans un milieu agréable. »
Alors, la pandémie a-t-elle frappé fort dans son cas ? « J’ai vu toutes mes compétitions importantes être annulées mais jamais je me suis remis en doute. J’ai voulu courir simplement parce que j’aime ça et pas nécessairement pour recevoir des éloges. Je dirais que j’ai traversé la meilleure période d’entraînement de ma vie. Trois mois sans me poser des questions et ne pas m’ennuyer des gens que j’aime parce que je me retrouve par exemple en compétition, en Europe, seul dans une chambre. »
Il habite chez ses parents. Financièrement, considérant son calibre, il reçoit des appuis qui viennent lui faciliter la vie. On peut le considérer comme un professionnel et il souhaite adhérer cette vie pour encore 10 à 15 ans, soit jumeler le sport à sa profession.
Il y a deux ans, il a rencontré Marianne Bolduc dans le cadre de ses études en médecine car elle aussi se dirige vers ce domaine. Elle court mais pour le plaisir. Privilégié d’être appuyé par sa famille et ses amis qui ne ratent pas une opportunité de l’encourager.
Il refuse de dire qu’il fait des sacrifices. « J’ai fait des choix. Par conséquent, je ne fais aucun sacrifice. Personne ne m’a obligé à courir ou étudier en médecine. Je suis heureux dans ce que je réalise et j’aspire l’accomplir le plus longtemps possible. »
Le calendrier des compétitions est immaculé pour Jean-Simon jusqu’à l’hiver 2021. « Je reconnais qu’il ne s’agit pas d’une situation optimale pour continuer à acquérir de l’expérience mais physiquement, je vais cheminer mon parcours normalement ».
La pandémie actuelle le dérange davantage sur le plan de la société et il croit qu’un jour, un vaccin sera créé.
En terminant, il me réservait un beau cadeau par son dernier commentaire. « J’ai trouvé cette entrevue intéressante, bien différente des autres que j’accorde, très humaine car habituellement, je ne fais que parler de mes performances et de chiffres. »
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