Maintenant légal le cannabis a vu ses adeptes sortir de l’ombre et consommer la célèbre substance au vu et au su de tous. Mais qu’en est-il de son effet sur les performances sportives ? Et sur la santé ? Doit-on s’en préoccuper ?

Malgré la légalisation, le THC (principal agent psychoactif du cannabis) figure sur la liste des substances bannies par l’Agence mondiale d’antidopage (AMA). En effet, un taux urinaire de THC supérieur à 150 ng/L entraîne un contrôle positif… et toutes les sanctions qui en découlent.

Chez le consommateur occasionnel, quelques jours (environ une semaine) devraient suffire à ramener le taux de THC à la normale, bien que cela puisse varier d’une personne à l’autre. En revanche, comme la substance s’accumule dans le tissu adipeux, les consommateurs réguliers ont raison de craindre un contrôle positif, et ce, même au-delà d’un mois après la dernière consommation. Cela dit, ne cherchez pas l’excuse de la fumée secondaire si vous vous révélez positif à un contrôle, car même une soirée passée dans un fumoir à marijuana fermé ne permettrait pas de dépasser le seuil.

 

Les performances

La vaste majorité des consommateurs sportifs prennent de la mari à des fins récréatives. Il est dans ces circonstances peu probable que le pot ait un quelconque effet – positif ou négatif – sur les performances. Or, certains athlètes soutiennent que fumer un joint améliore leurs performances. Leurs arguments ? Ils accroîtraient leur concentration, ressentiraient une relaxation musculaire, feraient preuve d’une plus grande tolérance à la douleur ou dormiraient d’un sommeil plus profond. Ces prétendus effets sont, pour le moment, anecdotiques, et il existe peu d’études sur le sujet. Par contre, comme les propriétés psychotropes du THC altèrent négativement la coordination et le jugement, que le cannabis pourrait diminuer la force musculaire et qu’il n’augmente pas les capacités aérobies, on peut s’attendre à ce que sa consommation régulière ait tendance à nuire aux performances. Néanmoins, fumer un p’tit joint avec les amis le vendredi soir risque peu d’influencer votre marathon du dimanche matin.

 

Et la santé ?

Les vertus thérapeutiques du cannabis sont reconnues depuis plusieurs années. On utilise effectivement cette plante dans le but d’atténuer les douleurs chroniques et de traiter de nombreuses affections et maladies pour lesquelles la médecine conventionnelle reste sans réponse convaincante. Cela représente une avancée certaine pour les personnes qui souffrent en continu.

Cependant, il serait faux de croire que la consommation de cannabis (que ce soit en fumant un joint de pot, en consommant ses extraits, en mangeant un muffin à la mari, etc.) est sans conséquence sur la santé. À court terme, comme le cannabis émousse la perception du danger et provoque un relâchement de la vigilance ainsi qu’une altération du jugement et de la coordination, il engendre forcément une augmentation du risque d’accident. Il serait alors fort à propos de laisser à la maison la voiture (et le vélo, la trottinette, la motoneige !).

D’apparence anodine, à fortes doses, la drogue (car il s’agit bien d’une drogue, tout comme l’alcool) peut causer la paranoïa ou une psychose, et à plus long terme, cette habitude peut endommager les poumons, le cœur et le foie.

En conclusion et comme pour tout le reste, la modération semble être la clef. En outre, comme le chante si bien Charlebois, n’oubliez pas que « entre deux joints tu pourrais faire quèqu’chose »… comme courir ?

                                        Aussi à lire : Manger avant d’aller au lit

 

CONSEIL NUTRITION

Envie de changer votre collation pré-entraînement ? Essayez la purée de pommes de terre. Facile à digérer, douce pour la plupart des estomacs capricieux, tendre et soyeuse, elle pourrait devenir votre prochaine collation préférée avant l’effort. Évitez d’y ajouter une tonne de beurre (ou de margarine) ou de la préparer avec de la crème. Apprêtez-la simplement avec des pommes de terre bien cuites, du lait, du poivre, du sel et une noisette de beurre, si désiré. Une collation simple, riche en glucides et pas du tout une sucrerie, comme le sont habituellement les collations riches en glucides.

 

Q & R

Je prévois bientôt un voyage dans le sud pour courir un marathon. J’aimerais avoir des recommandations de collations glucidiques à emporter dans mes bagages.

Excellente idée que celle de faire vos réserves avant de partir, car à destination, on ne trouve pas toujours les aliments connus et appréciés. Voici quelques suggestions qui voyagent bien : petits sacs de bretzels ∞ sachets de gruau aromatisé ∞ fruits séchés ∞ boîtes individuelles de céréales sèches ∞ sachets de riz ou de pâtes assaisonnés (salés) ∞ pitas + godets de confiture ∞ emballages de biscuits aux figues ∞ barres de céréales ∞ petits poudings ne nécessitant pas de réfrigération ∞ fruits en conserve en formats individuels ∞ sachets de bonbons, jujubes, réglisses, etc. ∞ poudre à boissons pour sportifs. Glissez ce qui vous fait le plus plaisir dans votre valise et… bon voyage !

 

Auteur : Natalie Lacombe est coauteure du livre Le guide d’entrainement et de nutrition publié par KMag

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