La fascinante intuition des jumelles Dubé !
En forme lundi, 30 nov. 2020. 09:47 vendredi, 13 déc. 2024. 17:11Inexplicable ce courant qui passe facilement entre des jumelles, des jumeaux. Difficile de bien comprendre. L’amour, les sentiments intenses l’une envers l’autre m’intriguent. Il y a quelques années, les sœurs Puntous discutaient devant moi, attablées dans le mail d’un centre commercial.
Aujourd’hui, avec la pandémie, entretien téléphonique avec Mélanie Dubé qui comme sa sœur Annick, célèbreront leur 45e anniversaire de naissance le 3 décembre prochain. Volubile, attachante, ricaneuse, elle devient admirative lorsqu’elle parle d’Annick, reconnaissant qu’elle possède une longueur d’avance dans la course à pied.
Toutefois, Mélanie ne donne pas sa place. Ceinture noire, 3e dan en karaté, elle pratique les arts martiaux depuis 30 ans et se considère comme une adepte de nombreux sports. En fait, c’est le désir d’Annick de courir un marathon qui a chatouillé l’esprit de sa sœur. Le point tournant fut sans contredit la course des pompiers de Laval en 2013 qui a réuni 12 membres de la famille Dubé, créant par le fait même un sentiment d’appartenance, de partage et de solidarité.
« Annick considérait que j’étais prête à augmenter mes distances. Elle m’a lancé un défi de courir un 21 km en sa compagnie en 2015. Ce geste fut révélateur pour moi, il a changé mes perspectives et m’a fait comprendre que la course à pied était davantage qu’une discipline sportive », relate Mélanie, mère de deux ados, Megan, 20 ans et Brandon, 18 ans.
Pour la première fois de leur vie, les jumelles pouvaient partager la même passion et participer à des événements en commun. « Nous avions besoin d’une telle relation dans notre vie. »
Annick devait finalement le courir son premier marathon, celui de Montréal en 2016, faisant ainsi dire à Mélanie que cet objectif pourrait logiquement devenir la prochaine étape pour elle.
Annick et Mélanie ressentent ce besoin de rapprochement, de se retrouver le plus souvent possible ensemble. Annick qui travaille à la Cité de la Santé à Laval depuis une vingtaine d’années, n’a pas d’enfant.
Mélanie raconte : « Lors de mes deux grossesses, elle m’a dit à chaque fois qu’elle croyait que j’étais enceinte alors que je ne lui en avais même pas parlé. Lorsque j’ai accouché de Megan, Annick travaillait cette journée-là. On lui a demandé si elle pouvait faire du temps supplémentaire. Elle a accepté mais à la condition de venir me voir lors de l’accouchement lorsqu’elle jugerait le moment opportun. Le plus étrange est qu’elle a senti que j’allais accoucher et s’est présentée dans la salle d’accouchement quelques minutes à peine avant que Megan voit le jour ».
Cette sensation va dans les deux sens car souvent, Mélanie peut éprouver des moments de tristesse que traverse sa sœur et ce, sans aucune communication entre les deux.
Travailleuse autonome aujourd'hui au niveau des communications, dont entre autres la Course des pompiers à Laval, Mélanie a œuvré pendant plusieurs années dans le milieu journalistique au niveau des hebdos.
La pandémie n’a aucunement refroidi leur ardeur. Elles se donnent régulièrement rendez-vous via la technologie et adorent entreprendre des randonnées, histoire de combler cette soif d’être réunies.
Bien sûr que je me réservais cette question. Je ne pouvais m’empêcher de la poser. Alors Mélanie, lorsque vous participez à la même compétition, qui passe la première au fil d’arrivée ? « Voyons, nous terminons main dans la main.»
Ouais, je m’en doutais bien.
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